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Pourquoi un troisième lien est incontournable à Québec

Ce dossier est justement un exemple frappant du manque de coordination régionale causée par l’attitude cavalière du maire sortant.
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Les avantages d’un nouveau lien à l’est sont nombreux. L’opportunité est évidente d’ouvrir l’est de la ville à un nouveau lien qui aura pour effet d’atténuer l’impact d’une éventuelle fermeture du pont de Québec.
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Les avantages d’un nouveau lien à l’est sont nombreux. L’opportunité est évidente d’ouvrir l’est de la ville à un nouveau lien qui aura pour effet d’atténuer l’impact d’une éventuelle fermeture du pont de Québec.

Depuis des mois maintenant, le débat entourant la construction d'un troisième lien à l'est de la région de Québec occupe une large partie des discussions publiques. Certains interlocuteurs ont tenté en vain de nous convaincre que ce projet de transit autoroutier n'aurait aucun effet positif, voir empirerait la situation à moyen terme. En tant que chef du nouveau parti municipal Québec21, je me dois de présenter l'envers de la médaille afin d'offrir un vrai choix aux citoyens et électeurs de ma ville.

De nombreux avantages

Les avantages d'un nouveau lien à l'est sont nombreux. L'argument principal, celui qui nous anime le plus, est le potentiel de développement économique important pour la région de Québec. La tête des ponts à Ste-Foy s'est développée de façon spectaculaire dans les dernières années et nous pouvons en être fiers. Or, l'arrondissement de Beauport a beaucoup plus de difficulté à se démarquer comme lieu valable de démarrage d'entreprise.

Un nouveau lien à l'est ouvrirait toute cette section de la ville à l'activité économique régionale, ce qui favoriserait la densification urbaine, réduisant d'autant l'étalement urbain.

Il est impensable actuellement d'ouvrir une entreprise manufacturière ou de services ayant une portée régionale dans cet arrondissement, puisqu'y joindre la Rive-Sud est une aventure longue et coûteuse. Un nouveau lien à l'est ouvrirait toute cette section de la ville à l'activité économique régionale, ce qui favoriserait la densification urbaine, réduisant d'autant l'étalement urbain.

Certains affirment que cette ouverture économique favoriserait la ville de Lévis et que les citoyens de Québec y perdraient au change. Je leur répondrai que l'économie régionale n'est pas un jeu à somme nulle. 1000$ investi à Lévis ne se traduit pas par une perte de 1000$ pour Québec, bien au contraire. Attirer de nouveaux citoyens et de nouvelles entreprises dans la région favorisera assurément les commerces de la ville de Québec, et donc les citoyens y travaillant.

La création d'un vrai circuit périphérique est aussi une raison vitale pour construire cet ouvrage public. Comme il se produit régulièrement, le moindre accident sur l'un des deux ponts actuels cause un embouteillage monstre à travers la ville durant des heures. Une voie de contournement supplémentaire donnerait au moins une option de décision dès le départ à ceux qui souhaitent contourner le problème pour joindre la rive inverse.

L'opportunité est évidente d'ouvrir l'est de la ville à un nouveau lien qui aura pour effet d'atténuer l'impact d'une éventuelle fermeture du pont de Québec.

Parlant des ponts en place actuellement, l'état du pont de Québec en inquiète plusieurs. Cet exploit d'ingénierie approchant le centenaire: aucune solution viable quant à sa revitalisation n'a été mise de l'avant à ce jour. Sans mettre en doute sa sécurité, on doit quand même réfléchir à une alternative lorsque celui-ci sera déclaré désuet. L'opportunité est évidente d'ouvrir l'est de la ville à un nouveau lien qui aura pour effet d'atténuer l'impact d'une éventuelle fermeture du pont de Québec.

Le pont de l'Île d'Orléans approche lui aussi la fin de sa vie utile et doit être remplacé rapidement, au coût estimé de 400M$. Cette infrastructure est vitale pour les Orléanais, les nombreuses fermes agricoles et commerces de la région, étant la seule façon de rejoindre la rive pour eux. Cependant, la population de l'île étant d'environ 6500 personnes, bâtir un nouveau pont aussi coûteux pour si peu de clients ne serait pas efficient. L'occasion de construire un lien à l'est qui relierait l'île au passage est trop belle pour être ignorée et ces deux projets doivent être consolidés.

Enfin, la construction d'une infrastructure à l'est permettra aux poids lourds en transit de la Côte-Nord vers leur destination finale de circuler sans entraver la ville en entier. Chaque jour, des milliers de poids lourds, transportant souvent des matières dangereuses, encombrent le système routier de la ville alors qu'ils pourraient contourner la région et sauver un temps précieux dans un environnement beaucoup plus contrôlé et sécuritaire.

La place au transport en commun

L'un des enjeux les plus discutés par les citoyens reste la congestion de la région à la tête des ponts. Actuellement, le transport en commun n'est clairement pas adapté aux besoins des usagers et plusieurs préfèrent leur voiture. Un troisième lien dessiné aujourd'hui nous donne l'opportunité d'inclure des voies réservées pour un transit par bus ou par rail nettement plus efficace.

Les ponts actuels ne peuvent accueillir de voies réservées sans retrancher d'espace aux automobilistes avec de fâcheuses conséquences ; un nouveau lien nous laissera le loisir de choisir où et comment le faire adéquatement. Il ne restera qu'à consulter le Réseau de transport de la capitale et la Société de transport de Lévis pour coordonner une solution juste et raisonnable.

Se coordonner pour mieux servir les contribuables

Ce dossier est justement un exemple frappant du manque de coordination régionale causée par l'attitude cavalière du maire sortant. Jadis un homme fougueux et orienté sur le résultat, monsieur Labeaume se lance aujourd'hui dans une guerre d'égo avec des interlocuteurs de tous les horizons, au détriment des contribuables.

En tant que gestionnaire politique, mon rôle est d'amener sur la table des projets rassembleurs et de laisser les experts le réaliser ensuite.

Est-ce que ce projet prendrait la forme d'un pont, d'un tunnel ou d'un mélange des deux ? Je ne suis pas gêné d'affirmer que je ne possède pas cette réponse. En tant que gestionnaire politique, mon rôle est d'amener sur la table des projets rassembleurs et de laisser les experts le réaliser ensuite. Notre maire aime beaucoup faire de la microgestion et se sentir utile dans les dossiers chauds. À l'inverse, mon style de gestion laisse la place à ceux qui connaissent le mieux les enjeux et qui seront à même de proposer des solutions crédibles et raisonnables. L'exécution de ce genre de travaux doit être allouée aux meilleurs experts du domaine, sans hésitation.

Si la population me confie un mandat à la mairie de Québec en novembre, je porterai ce dossier aux instances compétentes en offrant un consensus régional négocié à l'avance. Terminée l'époque des guerres de clochers, les citoyens demandent mieux de la classe politique. Une vision régionale qui coordonne les besoins de la majorité est vitale à la saine gestion des fonds publics et j'entends créer le climat nécessaire dès les premiers jours de mon mandat.

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