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Chronique sur Matzneff dans «Le Devoir»: la présidente de la FFQ veut des explications

Une chronique de Christian Rioux minimisant l'affaire Matzneff continue de faire réagir.
La présidente de la Fédération des femmes du Québec, Gabrielle Bouchard
Ryan Remiorz/La Presse canadienne
La présidente de la Fédération des femmes du Québec, Gabrielle Bouchard

En publiant la chronique de Christian Rioux sur l’affaire Gabriel Matzneff, l’écrivain français sous enquête pour pédophilie, Le Devoir «s’est fait le collabo des pédophiles», a dénoncé la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) Gabrielle Bouchard sur Facebook, mardi.

La chronique, publiée vendredi dernier dans sous le titre Affaire Matzneff: «Jouir sans entrave» a fait beaucoup jaser au cours des derniers jours, surtout depuis que le chroniqueur Patrick Lagacé en a lui-même parlé dans La Presse, mardi.

Le chroniqueur de La Presse reprochait à celui du Devoir de romantiser les actes d’un pédophile. Christian Rioux a d’ailleurs répliqué à Patrick Lagacé dans La Presse jeudi, affirmant n’avoir jamais voulu défendre Gabriel Matzneff.

Dans sa chronique du 3 janvier, M. Rioux dénonçait le «tribunal médiatique» qui a condamné Gabriel Matzneff, soulignant au passage que «l’oeuvre exigeante» de l’auteur jouissait à l’époque des faits qui lui sont reprochés «jouissait alors à Paris d’une admiration réelle et largement méritée».

M. Lagacé reprochait à M. Rioux - et par extension au pupitre du Devoir, qui a approuvé la publication de la chronique - de blâmer la victime présumée de Matzneff, Vanessa Springora.

Patrick Lagacé qualifiait le choix de mots de Christian Rioux de «parfaitement dégueulasse» parce qu’il «perpétue le mythe qu’une enfant de 14 ans peut “choisir” quoi que ce soit quand un pédophile déploie des trésors de stratagèmes pour la piéger, y compris des lettres “d’amour” et une “cour” romantique».

Dans sa réplique de jeudi, Christian Rioux a expliqué avoir emprunté ses mots à la victime, qui évoque elle-même un «amour interdit» dans le livre qu’elle vient de publier.

En entrevue avec Le Journal de Québec mardi, la présidente de la FFQ a estimé que Le Devoir véhicule des messages dommageables pour les victimes d’agressions sexuelles, en blâmant les victimes.

Elle cite en exemple une autre chronique publiée par Lise Payette dans Le Devoir, où celle-ci défendait la mémoire de Claude Jutra, lui aussi accusé d’attouchements sur des enfants après des années de silence.

«Le message qui a été passé, autant dans le cas du dernier texte que dans celui d’avant avec M Payette, [c’est qu’on] tente de rendre la victime responsable et, surtout, ce qu’on évite, c’est de parler des dynamiques de pouvoir qu’il y a entre les humains», a-t-elle expliqué au Journal de Québec.

Gabrielle Bouchard demande donc des explications de la part du Devoir, qui n’aurait pas dû, selon elle, donner à M. Rioux «un amplificateur pour un message qui est du grand n’importe quoi».

Contacté par le HuffPost Québec, le directeur du Devoir Brian Myles a dit n’avoir «aucun commentaire à formuler sur la réaction de la FFQ».

MISE À JOUR 09/01/2020: Le texte a été modifié pour inclure la réplique de Christian Rioux à la chronique de Patrick Lagacé.

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