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Question d'attitude...

Nous sommes souvent le prophète de notre propre malheur. Nous pouvons influencer notre mental dans un sens comme dans l'autre. Nous ne sommes pas voués à la fatalité.
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Avez-vous vu la Coupe Rogers de tennis ? Quelles performances! Comme tout le monde, je me suis attardée aux matchs de nos vedettes préférées. En tant que coach de gestion, j'avoue que la compétition entre Eugenie Bouchard et Kristina Kucova m'a médusée...

Eugenie Bouchard a des coups de championne, un talent indéniable, et j'ai moi aussi cru à sa victoire. C'était sans compter sur son ennemi juré: son mental. Il y a vraiment un moment dans le match où il a pris le dessus et là, tout a déraillé. Incroyable, plus fort que son talent, il a réussi à tout saboter. Comme quoi, plus que l'aptitude, c'est l'attitude qui triomphe.

Une question de mental

Les Jeux olympiques arrivent à grands pas. Eux aussi auront à dompter la bête. C'est vrai qu'il faut des habiletés, mais il faut surtout prendre soin de son mental, car c'est souvent dans la tête que cela se passe. Demandez au marathonien à qui il ne lui reste que quelques kilomètres à peine... J'ai moi-même eu la chance de comprendre cette dynamique lors de mon ascension du Kilimandjaro. Croyez-moi, il y avait une danse dans ma tête avant les quelques mètres de mon arrivée.

Je pourrais aussi m'asseoir avec vous et trouver plusieurs exemples où le mental s'emballe et triomphe, et ce, dans notre vie de tous les jours.

Nous sommes souvent le prophète de notre propre malheur. Que voulez-vous ? À force de se dire que cela ne fonctionnera pas, on se conditionne comme tel... Loin de moins l'idée de faire de la psycho-pop, mais les athlètes vous le diront: la préparation mentale compte tout autant que celle physique. D'où l'émergence de certaines techniques populaires, comme la visualisation pour «voir» ses objectifs, la relaxation pour calmer son mental, les rituels pour recentrer son focus et le fameux mindfulness, ou l'art de vivre le moment présent.

Toutes ces techniques existent pour aider notre mental à ne pas prendre toute la place, à se concentrer sur les faits et à prendre le recul nécessaire pour favoriser l'émergence du talent.

Bien des raisons permettent au mental de s'emballer: le stress, l'ego, l'anticipation, la projection, etc. Même nous, dans la vie de tous les jours, nous performons et, soudain, oups! Notre mental nous amène ailleurs... Jusqu'à ce que, pour certains, cela devienne une perte de contrôle, voire de repères. Et là, nous ne fonctionnons plus du tout...

«Nous pouvons influencer notre mental dans un sens comme dans l'autre. Nous ne sommes pas voués à la fatalité.»

Imaginez Eugenie Bouchard: elle joue à Montréal, elle a gagné contre ses deux premières rivales, la première manche contre Kucova se passe très bien... La victoire semble à sa portée. Pourtant, à la deuxième manche, quelques mauvais coups de raquette et son mental s'emballe. Je comprends la pression qu'elle vit. Elle doit gagner chez elle à Montréal, elle ne veut pas décevoir ses admirateurs. En plus, elle devra faire face aux médias...

En clair, elle n'est plus là, plus dans le jeu. Elle est dans sa tête. Le plus désolant de ce match était son incapacité à reprendre le dessus sur son mental. Même son coach n'a pas su le calmer. Le mal était fait, et nous avons vu une chute lente et pénible vers la défaite.

Avouez qu'il y a des parallèles à faire avec notre vie quotidienne quand nous laissons notre mental nous contrôler...

En même temps, il est intéressant de voir l'effet inverse chez son adversaire, Kucova. Voyant la débâcle de l'autre, cela a donné un élan incroyable à son mental: la confiance, l'espoir, la possibilité qu'elle puisse battre l'autre...

Donc, nous pouvons influencer notre mental dans un sens comme dans l'autre. Nous ne sommes pas voués à la fatalité.

Cependant, je conçois que cela demande une force titanesque pour l'amener là où il doit aller, soit dans les faits et le moment présent. Cela requiert aussi de la discipline, de l'autosuggestion et de la créativité pour faire autrement.

Alors, imaginez être un de ces athlètes de haut niveau, quand tout le monde regarde leurs faits et gestes et les juge... Je pense que le talent de ces personnalités, peu importe la sphère où ils évoluent, est justement la maîtrise de leur mental. Cela détermine la place qu'ils occuperont sur le podium...

Piste de réflexion

Et si, pour baisser cette obligation de performance, ils avaient le droit à l'erreur? «Pas possible! Ils DOIVENT gagner!»

Euh... peut-être, mais ils peuvent ne pas être parfaits, manquer leur coup une fois ou deux, sans jugement, pour être encore en mesure de fonctionner et corriger le tir.

Alors, si c'était simplement de donner le meilleur de soi et de s'amuser à le faire? Pas pour performer à tout prix, mais pour le seul plaisir de bien réussir pour soi d'abord.

Soyons honnêtes. Lorsque le mental embarque, nous ne donnons plus le meilleur de nous-mêmes. Nous nous mettons dans un mode d'obligation de performance, cela rajoute de la pression sur nos façons de faire et nuit à notre talent.

Remarquez que je suis comme vous. Je pense qu'il y a une attente à réussir ses objectifs. Tout est dans la façon de l'aborder. Les «il faut», les obligations de résultats et le stress que nous nous mettons exercent une pression inutile. Dès lors, le mental devient un tyran qui tire les ficelles et nous amène à être mécaniques plutôt qu'humain.

Et pourtant, l'erreur est simplement... humaine. Si l'ego, ou autre tyran, ne vient pas trop s'en mêler, cela nous donnera peut-être la sagesse de nous accepter comme nous sommes: faillibles (et non faibles). De ce fait, cela nous laissera une ouverture pour nous réajuster plus rapidement et calmer notre mental. Ainsi, le talent prendra sa juste place et nous permettra d'atteindre nos buts plus sainement.

Voyons voir comment les athlètes olympiques triompheront sur le mental... Et d'ici là, soyons bienveillants avec nous-mêmes pour ne pas laisser toute la place à notre mental.

Si nos pensées guident nos gestes, à quoi pensez-vous actuellement ?

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