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Privatisation de la SAQ (ou non)

Qu'est-ce qui les empêche de faire ce choix déchirant? La peur de réduire les revenus de la province, la peur des syndicats, la peur de déplaire à la clientèle. Ce n'est pas clair.
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Le gouvernement provincial ressort des cartons une idée qui, depuis longtemps, est envisagée et analysée, soit de privatiser la Société des alcools du Québec (SAQ). Aucun parti au pouvoir n'a eu le culot ou n'a jugé pertinent de prendre cette décision, sans toutefois la mettre de côté définitivement.

Qu'est-ce qui les empêche de faire ce choix déchirant? La peur de réduire les revenus de la province, la peur des syndicats, la peur de déplaire à la clientèle. Ce n'est pas clair. Il serait souhaitable qu'on nous explique le portrait global un jour pour ensuite procéder à la privatisation ou exclure cette idée pour très longtemps pour ne pas dire définitivement.

Le consommateur ne veut pas que la privatisation signifie d'importantes hausses de prix ou une réduction du nombre de produits offerts. Quels acquéreurs pourraient assurer une concurrence valable et garantir un service intéressant à la clientèle? Doit-on remplacer le réseau actuel par de nombreux fournisseurs ayant des bases locales solides partout au Québec ou bien chercher un consortium fort pouvant investir dans le développement futur?

Qui pourrait satisfaire aux attentes en liquide du gouvernement pour renflouer ses coffres sans laisser la soif des consommateurs non assouvie? Une multitude de petits entrepreneurs locaux, un réseau d'épiciers ou le regroupement de géants du genre Molson-Coke-DeKuyper-Barton et Guestier? Reste à voir ce que recherche vraiment le gouvernement? Il serait aussi souhaitable que le choix effectué contribue à promouvoir les produits des micro-brasseries québécoises et des producteurs de vin de chez nous.

Si l'intention du gouvernement ou sa priorité n'était que d'engranger des revenus ou de protéger les emplois, considérerait-il de vendre les Casinos aux Conseils de bandes ou aux Mohawks? Lancerait-il sur la place publique pour discussion ou réflexion le projet de céder Hydro-Québec aux compagnies pétrolières ou aux alumineries? Ou Loto-Québec aux évêchés pour remplacer les bingos paroissiaux comme source de revenus? Vendrait-il la Régie de l'assurance maladie du Québec aux compagnies pharmaceutiques ou la Société d'assurance automobile du Québec aux débosseleurs du Québec? NON.

Alors, il faut clairement identifier les objectifs derrière la privatisation de la S.A.Q. avant d'aller plus loin dans cette réflexion. Et ensuite, il faudrait vraiment, comme on se plaît à le dire si souvent en politique, de façon transparente, analyser le dossier et faire connaître les conclusions de cette analyse à la population pour justifier la décision de privatiser ou non notre réseau de distribution du vin et des spiritueux.

Il ne faudrait pas que le dossier de la privatisation de la S.A.Q. mène à la privation. Que ce soit la privation de revenus pour le gouvernement ou de boissons pour la population. Cela constituerait une cible manquée. Si le gouvernement devait se départir de ce monopole de la distribution, que l'on cherche plutôt un moyen qui permettra de développer efficacement les marchés pour les produits de chez nous en concurrence loyale avec les produits importés. Aussi, il serait souhaitable de décréter si le nouveau réseau de distribution devra assurer le recyclage des bouteilles pour éviter de continuer à polluer notre environnement.

Autrement dit, une privatisation à valeur ajoutée ou rien.

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