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La loi sur les discours haineux devrait s'appliquer aux rappeurs misogynes, croit Françoise David (VIDÉO)

La loi sur les discours haineux devrait s'appliquer aux rappeurs misogynes, croit Françoise David (VIDÉO)

QUÉBEC - «L’art ne peut servir de prétexte à la propagation de la haine», lance la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David. Pour la féministe bien connue, le projet de loi sur les discours haineux permettra de sévir contre les pires cas de misogynie, même dans le domaine artistique. Explications.

Alors qu’on associe plus souvent le projet de loi 59 aux islamistes, Françoise David croit qu’il permettra de lutter aussi contre les discours haineux envers les femmes, que ce soit dans les médias traditionnels, les médias sociaux ou sur scène. «Est-ce que ce n’est pas utile d’avoir une loi qui vient dire "là-dessus, comme sur d’autres manifestations de haine à l’égard de d’autres groupes vulnérables, qu’il y a une sorte de ligne qu’on ne peut pas franchir"?» demande la porte-parole de Québec solidaire.

Parmi d’autres événements, la levée de boucliers contre la venue du rappeur américain Acton Branson au festival Osheaga l’été dernier l’a amenée à se questionner sur la nécessité d’une telle loi pour protéger les femmes. Acton Branson chante notamment à propos de viols en groupe dans la chanson Consensual Rape et on le voit poignarder une femme dans le vidéoclip de la chanson Brunch.

Pour Françoise David, les propos misogynes des rappeurs pourraient, dans des cas bien précis, être couverts par le projet de loi 59. «Si leurs propos constituent des appels répétés à la haine contre les femmes […], moi je vais dire ‘oui, on peut les poursuivre’. Après, le tribunal tranchera», dit-elle.

Françoise David rejette l'idée de la «licence artistique». «Pourquoi est-ce qu’un artiste, parce qu’il est artiste […] aurait la permission d’appeler à la haine des femmes?», dit-elle.

Les paroles de chansons ne sont pas sans conséquence, croit Françoise David. «La répétition sur une longue échelle, devant des publics immenses, de propos haineux, quel que soit le véhicule, finit par rentrer dans la tête d’un certain nombre de gens que, oui, il y a des femmes qui méritent d’être violées ou que des femmes musulmanes méritent de se faire arracher le voile de sur la tête, dit-elle. J’aimerais ça qu’on ne sous-estime pas l’effet répétitif de paroles haineuses, qu’elles soient prétendument artistiques ou non.»

Françoise David précise toutefois que, pour être considérés «haineux», les propos devront répondre à des critères bien précis, notamment d’avoir une intention malveillante et la capacité d’influencer un auditoire.

Ainsi, on ne pourra pas évoquer la future loi pour poursuivre un humoriste qui a fait une blague sexiste. «Que les humoristes du Québec se rassurent, je n’ai pas la moindre intention de les bâillonner», dit-elle.

Un projet de loi à revoir

Québec solidaire votera en faveur du projet de loi 59 sous deux conditions : il devra préciser ses objectifs et inclure une définition du discours haineux, présentement absente du projet de loi. De nombreux groupes ont affirmé en commission parlementaire que le projet de loi est trop flou et risque de menacer la liberté d’expression.

À la fin des travaux en commission parlementaire mercredi, la ministre la Justice, Stéphanie Vallée, a promis d’apporter d’importantes modifications au projet de loi.

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