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Paul Piché, Michel Rivard, Richard Séguin, Daniel Lavoie et Laurence Jalbert: «Quand le Québec chante»: 400 voix, 5 monuments, un album (ENTREVUES)

«Quand le Québec chante»: 400 voix, 5 monuments, un album (ENTREVUES)
Courtoisie/Archambault

Cinq monuments d’ici frottent leur voix à celles de 400 choristes sur l’album Quand le Québec chante, enregistré lors des spectacles soulignant le 10e anniversaire de l’organisme Chanson Internationale, l’été dernier. Paul Piché, Michel Rivard, Richard Séguin, Daniel Lavoie et Laurence Jalbert revisitent ainsi leurs plus grands succès, portés par les harmonies à couper le souffle d’un ensemble formé de gens venus d’un peu partout en province. Un exercice d’humilité et de partage pour ces monstres sacrés, qui affirment tous avoir vécu des moments inoubliables lors de ces deux uniques prestations, au Grand Théâtre de Québec et à la Place des Arts de Montréal.

«C’est rassurant, de faire partie d’un groupe comme celui-là», explique posément Laurence Jalbert. «On s’aperçoit qu’on a tous nos insécurités, nos peurs, nos doutes. Tout le monde vit la même chose. Avant d’embarquer sur scène, on faisait tous les cent pas! Moi, je pensais que j’étais la seule à vivre encore ça. Chaque seconde, on a partagé nos univers. Il n’y avait tellement pas d’egos sur ce show-là! Dès la première répétition, on s’est regardés… et on a plongé!»

La relecture d’Encore et encore, assurément l’un des plus gros tubes en carrière de Laurence, constitue l’un des points forts du disque Quand le Québec chante. Écrite pour honorer la mémoire de Sandra Gaudet, une adolescente de Val-d’Or décédée à 14 ans après avoir été violée et torturée, la chanson revêt encore une signification puissante plus de 20 ans après sa création, alors qu’une rue portera sous peu le nom de la jeune fille dans le patelin natal de celle-ci.

«En chorale, avec la projection de 400 personnes, je ne pouvais pas arrêter d’avoir les frissons», se remémore Laurence. «Cette pièce, je la veux comme une prière, pour que la famille et les amis de Sandra aient un peu de paix, de réconfort, après ce drame affreux.»

Innovation et dévouement

Paul Piché, lui, s’est étonné des morceaux que ses partenaires d’un jour ont choisis dans son répertoire. S’il s’attendait, certes, à ce que la pièce L’escalier soit sélectionnée, il n’aurait pu prédire que Y’a pas grand-chose dans l’ciel à soir ou même Mon Joe le seraient aussi.

«À chaque fois, il y a de l’innovation», remarque l’artiste. «On imagine d’abord nous-mêmes un texte et une mélodie, puis, quand d’autres personnes s’impliquent, elles en font autre chose. C’est toujours surprenant. Je me demandais comment Y’a pas grand-chose… allait sonner avec une chorale, mais finalement, c’est très intéressant, différent, efficace. Quand on se produit avec autant d’artistes, il faut accepter de ne plus être le capitaine du bateau, de partir en croisière. Et c’est flatteur de se faire inviter à participer à un tel projet. Ça compense pour l’humilité que ça exige!»

Quant à Richard Séguin, c’est le dévouement des choristes qui l’a interpellé, l’énergie qu’ils déploient à apprendre chaque note de la presque totalité de l’œuvre des vedettes qu’ils étudient.

«Ça m’a touché que, pendant une année, ces gens aient appris nos partitions, les aient mémorisées, et tout ça, de façon bénévole. On a senti chez eux une ferveur, un mot rare de nos jours. On a perçu un feu s’allumer lorsqu’on était tout le monde ensemble.»

Richard Séguin a vu ses titres Aux portes du matin, L’ange vagabond et Terre de Caïn être gravés sur l’album live. Du catalogue de Michel Rivard, le Grand Chœur s’est réapproprié Le blues d’la métropole, Rivière et Je voudrais voir la mer, tandis que Daniel Lavoie a entendu Je voudrais voir New York, La danse du smatte, et Qui sait prendre une toute autre sonorité. En toute fin de l’opus, les cinq chanteurs unissent leurs efforts pour offrir une version grandiose des Gens de mon pays, classique de Gilles Vigneault.

Qualité exceptionnelle

Basée à Québec, l’institution Chanson Internationale existe depuis une douzaine d’années et se donne comme mission d’organiser, chaque année, un spectacle d’envergure avec les plus grands auteurs-compositeurs québécois et francophones. Le Grand Chœur profite de la Semaine Internationale de la Chanson de Québec pour se préparer à accueillir ses invités et leur rendre hommage de digne façon à travers un concert mémorable. Jean-Pierre Ferland était la tête d’affiche de la première édition. Ont suivi Gilles Vigneault et Jean Ferrat, puis, tour à tour, les cinq personnalités réunies sur Quand le Québec chante.

Marcel Auclair, producteur de l’événement, souhaitait frapper un grand coup pour célébrer les 10 ans de son mouvement, et c’est ainsi qu’il est parvenu à rassembler Piché, Rivard, Séguin, Lavoie et Jalbert pour deux soirs seulement. Tous renouvelleront l’expérience sur les Plaines d’Abraham, le 4 juillet prochain, en guise de coup d’envoi au Festival d’été de Québec.

«On est très fiers de la qualité de musique qu’on fait», avance Marcel Auclair. «On a une manière d’harmoniser les voix qui est très différente, que les artistes reconnaissent comme étant exceptionnelle. Un simple orchestre, c’est statique. Mais avec autant de voix en arrière, des humains, on sent une vague nous pousser. C’est extraordinaire.»

Quand le Québec chante est disponible en magasin depuis mardi dernier.

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