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Quatre millions de rats

Stupéfaction et inquiétude près de la gare Sauvé dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville à Montréal. Ces jours-ci, de nombreux résidants ont aperçu un nombre anormalement élevé de rats d'égouts autour de la gare ferroviaire inaugurée en juillet 2015.
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Stupéfaction et inquiétude près de la gare Sauvé dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville à Montréal. Ces jours-ci, de nombreux résidants ont aperçu un nombre anormalement élevé de rats d'égouts autour de la gare ferroviaire inaugurée en juillet 2015. Cette dernière fait partie de la ligne du train de banlieue Mascouche, longue de 52 kilomètres, qui permet une correspondance avec la ligne orange du métro à la station Sauvé. Devant la crainte de transmission potentielle de différentes maladies, les citoyens ont fait des pressions, et avec raison, auprès de l'arrondissement pour une intervention. Comme on le sait sans doute, le rat vit au contact des humains et son lieu de prédilection sont les égouts urbains où ils forment légion. Selon les experts en extermination, il faut compter en milieu urbain deux rats par habitant. Ce qui donnerait pour Montréal, tenez-vous bien, quatre millions de rats bien nourris. Impressionnant et inquiétant à la fois.

Les rats vivent la plupart du temps en groupe et trouvent dans les égouts un lieu idéal de nidification à l'abri de prédateurs potentiels. Ils sont prolifiques, car la rate accouche en moyenne de 6 à 12 petits par portée et peut avoir entre 4 et 7 portées par année. Cet animal nocturne et omnivore se nourrit essentiellement des déchets que des citadins produisent surabondamment. Ce rongeur mange en moyenne quotidiennement l'équivalent de 10% de son poids. Le rat est grégaire et intelligent, mais davantage nuisible, invasif et peut être porteur de nombreuses maladies. D'où l'inquiétude soulevée la semaine dernière par les résidants du nord de l'île. Les rats ne sont pas les seuls à côtoyer les humains dans notre vaste cité.

L'arrivée des déménagements du 1er juillet exige que nous soyons vigilants; surviendront vraisemblablement présence de rongeurs potentiels, migration de punaises de lit et abandon de nombreux animaux de compagnie par leur propriétaire. S'il y a un nombre grandissant de rats sous nos pieds, il est bon de prendre conscience du nombre incalculable d'animaux domestiques de tout genre dans les maisons. En 2014, on estimait à plus de 2,5 millions de chats et de chiens au Québec. Ce chiffre ne tient pas compte du nombre effarant des chats errants ou vivants dans des refuges. La popularité des chats ne se dément au fil des années totalisant 32% de présence dans les foyers québécois. Il y aurait sur l'île de Montréal plus d'un quart de millions de chats et près 120 000 chiens dans les résidences de l'île. Il y a de quoi jouer longtemps au chat et à la souris.

Chaque année, la SPCA sensibilise la population au problème de l'abandon des animaux de compagnie qui, malheureusement, triple lors de la période des déménagements qui se déroule au cours des mois de juin, juillet et août. La majorité d'entre eux sont des chats et des chiens, mais on y déniche aussi des lapins, des cochons d'Inde, des souris, des oiseaux, des hérissons ou encore des furets. Selon l'Action citoyenne responsable des animaux de compagnie (ACRACQ), un animal de compagnie sur quatre est abandonné chaque jour au Québec. Il y a de quoi s'interroger sur le sens des responsabilités des propriétaires.

La surpopulation d'animaux de compagnie pose des défis croissants aux gestionnaires des grands centres urbains. L'omniprésence d'animaux domestiques sur tous les coins de rue et un peu partout exige des législateurs des mesures adéquates pour assurer certes la sécurité des citoyens, mais aussi la salubrité des espaces citoyens. Le débat récent et passionné, soulevé autour des chiens Pitbulls, mérite que l'on s'interroge sur la pertinence de certains animaux potentiellement dangereux dans les milieux résidentiels. Plusieurs municipalités s'apprêtent, si ce n'est déjà fait, à légiférer suite au malheureux incident survenu à Christiane Vadenais de Pointe-aux-Trembles, tuée par un chien pitbull le 8 juin dernier. Ce n'est pas le seul incident. Que l'on se souvienne des deux enfants étranglés en 2013 par un python à Campbellton au Nouveau- Brunswick. Voulez-vous me dire à quoi ça sert d'avoir un python ou un boa dans son appartement?

L'encadrement des problématiques reliées aux animaux domestiques est prévu dans la loi, dans les règlements municipaux, dans les règlements d'immeubles ou de copropriété et dans les conditions de bail de logement. Les règles ne sont toutefois pas les mêmes d'une ville à une autre. Rappelons que les propriétaires peuvent toujours interdire la présence d'animaux de compagnie dans leurs logements. L'acquisition d'un animal de compagnie n'a pas seulement des aspects radieux. En tout temps, le propriétaire d'un animal de compagnie en est responsable. Nous savons tous les bienfaits thérapeutiques qu'un charmant petit animal peut apporter à de nombreuses personnes. Toutefois, il ne faut oublier certes la responsabilité, mais aussi d'autres aspects relatifs au temps consacré, aux vacances, à l'éducation, aux restrictions sociales, aux frais, au chagrin, etc. Avec l'arrivée des grandes vacances, des voyages éventuels, des sorties prolongées, qui prendra soin du petit animal préféré?

C'est un fait indéniable au Québec, l'animal de compagnie occupe une place importante, primordiale même, dans la vie de beaucoup de gens. L'attachement à un animal présente certainement des effets bénéfiques pour son propriétaire, mais également des effets négatifs, notamment lorsque la personne évite les relations sociales ou ses activités professionnelles en raison d'un attachement pathologique à celui-ci. Il y a parfois un attachement démesuré! C'est ce que l'on surnomme l'anthropomorphisme, le fait d'attribuer des sentiments humains à des animaux. Certaines personnes vont même croire que c'est par compassion que leur chat vient se coucher sur eux en ronronnant lorsqu'ils sont tristes ou malades. La mauvaise interprétation d'un comportement est la cause de plusieurs problèmes. En effet, certaines personnes n'acceptent pas de considérer toute autre raison que celle à laquelle elles croient et, la majorité du temps, elles prétendent que leur chat ressent les mêmes sentiments et les mêmes émotions qu'elles. Un animal, aussi gentil soit-il, ne sera jamais un humain. Tout dans la vie est une question d'équilibre.

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