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Quatre opérations annulées par jour en Mauricie et au Centre-du-Québec

Quatre opérations annulées... par jour
Group of surgeons performing surgery on patient in operating room
Morsa Images via Getty Images
Group of surgeons performing surgery on patient in operating room

Près de 1400 interventions chirurgicales ont été annulées entre avril 2015 et mai 2016 en Mauricie et au Centre-du-Québec, selon des données obtenues par Radio-Canada. Avec un taux d'annulations de 3,1 % sur un total de près de 45 000 interventions, le CIUSSS de la région serait parmi les plus performants de la province à ce chapitre.

Un texte d'Amélie Desmarais

« On sait qu'on est performant par rapport aux autres régions, lance la responsable de la planification des opérations chirurgicales pour l'ensemble du CIUSSSMCQ, Hélène Tremblay. Il y a des régions qui se comparent à nous, mais il y en a des régions très éloignées ».

Si le nombre d'annulations a augmenté de 183 de 2014-2015 à 2015-2016, c'est que le nombre d'opérations aussi était en hausse, assure Mme Tremblay. « On a fait 45 000 chirurgies l'année passée, dit-elle. On en a fait plus que l'année d'avant, donc on se tient toujours dans le 3 % d'annulations. »

Des changements dans les façons de faire ont permis au CIUSSSMCQ de réduire au maximum le nombre d'annulations au cours des dernières années. « On fait sûrement un meilleur suivi de tous les examens préopératoires pour dépister [un problème de santé] avant le jour de l'intervention. » Si auparavant certains examens étaient faits le jour de l'intervention, le CIUSSS s'assure maintenant d'avoir tous les examens en main avant le jour de l'opération, ce qui réduit le nombre d'annulations liées à l'état de santé du patient. Les tests de grossesse sont désormais à peu près les seuls examens faits le matin d'une intervention.

« La planification, c'est toujours une jonglerie entre les différentes clientèles qui ont besoin de nos services, explique Hélène Tremblay. On doit s'assurer de bien remplir le programme opératoire, pas trop le remplir pour ne pas créer d'annulations, mais bien le remplir pour ne pas laisser des patients chez eux qui attendent une chirurgie. »

1 annulation sur 3 liée au patient

Pour améliorer son bilan, le CIUSSSMCQ peut agir sur certains facteurs comme le suivi préopératoire, mais d'autres facteurs lui échappent complètement, comme un changement de l'état de santé du patient, une personne qui ne se présente pas ou encore qui n'a pas bien suivi les directives de l'hôpital. Au cours de l'année 2015-2016, 536 opérations ont été annulées pour des raisons liées au patient soit 1 sur 3.

« Ce n'est jamais la faute du patient, insiste Mme Tremblay. C'est soit des conditions physiques par exemple le patient fait de la température au moment où il se présente le matin, ou le patient n'a plus besoin de sa chirurgie parce qu'il est en attente de se faire enlever une pierre au rein et il a uriné la pierre ou tout simplement le patient ne veut plus être opéré il ne se sent pas prêt et je pense que c'est important de respecter ça. »

La moitié des annulations liées à des urgences

La principale cause, soit près de la moitié des annulations, est liée aux urgences, c'est-à-dire que des patients qui se sont présentés à l'urgence sont devenus prioritaires en raison de leur état de santé, faisant ainsi décaler l'horaire prévu au bloc opératoire.

Comme le programme opératoire se décide à midi pour le lendemain, toutes les situations qui surviennent entre le moment où un patient est inscrit au le bloc opératoire et le moment où il aurait dû être opéré peuvent provoquer une annulation.

« Un patient qui est plus urgent que je dois opérer immédiatement, une chirurgie qui se prolonge parce qu'il y a eu une difficulté chirurgicale, pas nécessairement une complication, mais une chirurgie qui est plus longue que prévue peut impacter et amener des annulations », explique la responsable de ce que le CIUSSS appelle la trajectoire chirurgicale.

Au troisième rang : les annulations liées au manque de ressources

En 2015-2016, 128 interventions chirurgicales ont dû être annulées en raison d'un manque de ressources, qu'elles soient humaines ou matérielles. Selon le CIUSSSMCQ, la plupart de ces annulations seraient liées à l'absence d'un chirurgien, ce qui demeure très rare.

« Avant qu'un médecin ne rentre pas au travail, c'est très rare, mais ça va quand même assez vite, affirme Hélène Tremblay. Un ophtalmologiste qui [est absent] une journée parce qu'il fait une gastro, c'est 24 patients qu'on annule. »

Des coûts impossibles à chiffrer

Les responsables de l'accès à l'information au CIUSSSMCQ n'ont pas été en mesure de chiffrer les coûts liés aux annulations puisqu'elles ne sont pas « saisies dans le système ». La chef de programme de la trajectoire chirurgicale, Hélène Tremblay, non plus.

« Pour le patient qu'on annule, il y a toujours un impact humain, mais au niveau financier, on a fait toute la collecte de données, mais il n'y a rien qui est perdu, justifie-t-elle. Les coûts financiers pour l'établissement sont peu mesurables et ne sont pas à la hauteur des coûts humains. »

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