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Oui à un État partenaire, non à un État par terre !

Pour remplir son rôle adéquatement, dans le contexte économique, social et géopolitique qui est le sien, l'État québécois doit pouvoir compter sur des institutions publiques fortes, efficaces et plus centrées sur les besoins de la population.
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Lors d'une rencontre éditoriale accordée le 22 septembre au quotidien Le Devoir, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, indiquait que le Québec n'a plus les moyens de distribuer subventions et crédits d'impôt sans rien attendre en retour. Voilà un constat intéressant pour appliquer un sérieux coup de frein à la dilapidation de deniers publics.

Au cours de l'été, j'ai répété sur plusieurs tribunes qu'il importe d'opposer la solidarité aux coupes à blanc du gouvernement. Cependant, le SPGQ ne s'est jamais opposé pas à l'imposition d'un cran d'arrêt aux dépenses de l'État et à un émondage ciblé, lorsque cela est justifié. Nous avons toujours lutté fermement contre le gaspillage.

Donc, lorsque le ministre Daoust affirme que le Québec doit désormais être un État partenaire qui gère l'argent des Québécoises et des Québécois avec discernement, je me réjouis. À cet effet, nous croyons également que le gouvernement peut générer des économies majeures en misant sur l'expertise interne et en réduisant la sous-traitance.

Le développement de services partagés efficaces au sein du gouvernement, notamment sur le plan des ressources informationnelles (RI), pourrait aussi, selon nous, faire partie de la solution. Se donner les moyens de renforcer l'expertise interne dans ce secteur permettrait au gouvernement de garder le contrôle du développement de ses systèmes et de réduire les coûts astronomiques liés à la sous-traitance.

Aussi, tabler sur le développement de son expertise interne et sur l'excellence de sa fonction publique serait un geste gagnant. Le gouvernement améliorerait ainsi la pertinence et la qualité des services à la population ainsi que le rapport qualité/coût des services offerts. De plus, il économiserait une véritable fortune en frais de sous-traitance.

Il y a urgence, car la valeur des contrats en services professionnels et auxiliaires est passée d'environ 900 millions $ en 2003-2004 à 2 041 millions $ en 2012-2013. Au cours de la même période, la valeur des contrats de service en sous-traitance dans les RI de l'ensemble des ministères et organismes (M/O) de la fonction publique québécoise a grimpé de 218 millions $ à 778 millions $. On le voit, il ne s'agit pas ici d'argent de poche pour acheter des bonbons !

À n'en pas douter, le Québec a franchi une ligne rouge, selon l'analyse de l'évolution de la sous-traitance dans les RI de l'ensemble des M/O réalisée par le vérificateur général du Québec en 2010-2011. Au Québec, le pourcentage des dépenses en RI liées à des ressources externes s'établissait alors à 57 % en 2007-2008, tandis qu'il s'était maintenu de 8 à 24 %, de 2004 à 2008, pour d'autres gouvernements provinciaux et États ailleurs dans le monde. Un écart qui a de quoi faire peur aux plus stoïques d'entre nous !

Pour remplir son rôle adéquatement, dans le contexte économique, social et géopolitique qui est le sien, l'État québécois doit pouvoir compter sur des institutions publiques fortes, efficaces et plus centrées sur les besoins de la population. Les professionnelles et professionnels du gouvernement doivent être associés à la réalisation de sa mission et leur contribution doit être reconnue. Dans le cas contraire, le risque est grand de se retrouver, non pas avec un État partenaire, mais avec un État par terre !

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