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Que faire pour éviter l'échec de la Conférence de Paris sur le climat?

Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, depuis le premier jour de la Conférence de Paris sur le climat deux écoles de pensées s'affrontent : l'une représentée par le président français François Hollande qui souhaite un accord sur le climat contraignant; l'autre par le secrétaire des Nations unies Ban Ki-moon qui veut un accord non contraignant.
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Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, depuis le premier jour de la Conférence de Paris sur le climat deux écoles de pensées s'affrontent : l'une représentée par le président français François Hollande qui souhaite un accord sur le climat contraignant; l'autre par le secrétaire des Nations unies Ban Ki-moon qui veut un accord non contraignant. C'est pourquoi la conférence de Paris sur le climat doit rendre plus vivant et dynamique le principe des responsabilités communes mais différenciées et obtenir des engagements couvrant les trois quarts des émissions de CO2 pour atteindre l'objectif de limitation de 2 degrés Celsius. En 2012, les États-Unis, la Chine et l'Europe représentaient plus de 50% des émissions énergétiques de CO2 mondiales (voir Tableau 1). Cet état de situation oblige l'Europe à se présenter à la conférence de Paris sur le climat avec des propositions d'un projet énergétique commun d'émissions. Depuis 2010, les subventions nationales aux énergies renouvelables au secteur électrique européen ainsi que l'évolution relative des prix du gaz et du charbon ont entraîné une perte de compétitivité de l'économie européenne comparée à celles de l'Amérique du Nord et de l'Asie.

De la conférence de Rio de 1992 à celle de Copenhague 2009, l'approche globale et contraignante du protocole de Kyoto n'a pas convaincu les pays du Sud. De ce fait, la question du financement de la transition énergétique est toujours d'actualité, à commencer par l'abondement du Fonds vert climat promis à Copenhague, en 2009. Sur la base des évaluations de l'OCDE, les 100 milliards de dollars Climat annuels promis par les pays du Nord vers les pays du Sud en 2020, dans le cadre du Fonds vert, doivent désormais pouvoir être atteints (voir graphique 1) pour lutter contre les changements climatiques.

La conférence de Paris sur le climat doit innover pour rendre les investissements dans la transition énergétique plus attractifs. De nouveaux actifs financiers pourraient être créés sous la forme de certificats d'émissions CO2 évitées garantis, adossés à une garantie de l'État sur sa valeur aligné sur la valeur de référence du carbone. Ces certificats pourraient servir de base à de nouveaux circuits de financement pour mieux diriger l'épargne des ménages et les crédits bancaires vers des investissements bas carbone de long terme, tout en incitant les États à établir des mécanismes assurant la hausse progressive du prix du carbone.

Cette approche nécessite d'attribuer une valeur à la tonne d'équivalent CO2 évitée et de déterminer le volume d'actifs carbone dont la valeur serait garantie par les États au niveau de la valeur sociale du carbone. Cette valeur de référence du carbone sera utile pour les choix d'investissement des entreprises et des administrations dans chaque pays sans tarification du carbone ou avec des mécanismes de prix du carbone inefficaces.

Ce que doit permettre l'accord de Paris du le climat, c'est de faciliter l'émergence de signaux économiques sur le long terme pour inciter les décideurs à réaliser la transition écologique et énergétique et financer leurs actions. La constitution entre 2015 et 2020 d'un marché transcontinental du carbone (voir Carte 1) sera un pas dans la bonne direction puisqu'il permettra de faire émerger un prix international de référence du carbone ; d'intégrer dans les coûts la valeur accordée à la protection du climat et de favoriser des initiatives de transition énergétique compatibles avec la maîtrise du risque climatique.

Ce futur marché transcontinental du carbone exige de mettre en place une gouvernance du changement climatique. Pour ce faire, il ne faudra rien de moins qu'un système de comptabilisation des émissions de CO2 pour tous les États, harmonisé à l'échelle internationale. Depuis la conférence de Copenhague, les négociations sur le climat sont confrontées à une géopolitique dure. Le PIB, la structure de l'économie, le mix énergétique, les ressources, le niveau de développement, l'organisation du territoire ou la position géographique d'un pays sont autant de facteurs qui façonnent la gouvernance du changement climatique.

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