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Que reste-t-il du Philippe Couillard de 2003?

Elle est bien loin l'époque où Philippe Couillard, alors ministre de la Santé sous le gouvernement Charest, était presque sympathique à nos yeux. En ce temps là, même si on ne votait pas pour son parti, on pouvait tout de même entrevoir une figure charismatique et digne.
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Elle est bien loin l'époque où Philippe Couillard, alors ministre de la Santé sous le gouvernement Charest, était presque sympathique à nos yeux. En ce temps là, même si on ne votait pas pour son parti, on pouvait tout de même entrevoir une figure charismatique et digne.

Aujourd'hui, que reste-t-il de Couillard sinon un ardent fédéraliste à l'intégrité tachée jumelé d'un applaventrisme identitaire et linguistique.

Sur la question de l'intégrité

Le chef du PLQ n'a pas hésité à quitter le Québec pour travailler pour le régime de l'Arabie saoudite, une théocratie qui fait bien peu de cas des droits de la personne. Là-bas, il a placé - seulement - 600 000$ dans un paradis fiscal de l'île de Jersey, une démarche semble-t-il légale, mais moralement questionnable. Le compte ayant appartenu à Couillard est resté ouvert jusqu'en 2000, et ce, alors qu'il a quitté le pays en 1996. Rien d'illégal clame-t-on ici et là, mais tout cela en dit long sur l'homme.

Poursuivons.

La commission Charbonneau aidant, il est chef d'un parti hautement corrompu. Sans rentrer dans les détails, disons simplement que la collusion et la corruption ont été plus qu'à l'honneur durant les neuf années libérales. Et c'est plus ou moins la même équipe libérale qui se représente aux élections de 2014. Peu réjouissant!

Continuons avec l'affaire Porter.

Couillard a constitué avec son proche collaborateur - et fraudeur notoire -, le Dr Arthur Porter, une société de consultants qui n'a jamais vu le jour. Une firme qui, en 2010, a contrevenu à la Loi sur la santé et les services sociaux en ne demandant pas d'autorisation officielle. Rajoutons que Couillard et Porter ont été tout deux membres du conseil privé de la Reine, du comité de surveillance du SCRC et du conseil d'administration d'une filiale d'une minière d'or et de diamants au Sierra Leone, un des pays les plus corrompus au monde.

Comment également oublier que Couillard a négocié son passage au secteur privé alors qu'il était toujours ministre de la Santé. N'a-t-il pas signé deux décrets favorisant le secteur privé dans la santé et conclu un «protocole d'entente» avec Persistence Capital Partners (PCP) quelques semaines avant sa démission?

L'enjeu linguistique

Le PLQ s'est prononcé contre le projet de loi 14 qui vise à renforcer le français au Québec. Lors du deuxième débat des chefs, Philippe Couillard a affirmé pour l'essentiel que nos travailleurs se doivent de parler anglais - pour faire plaisir! - aux patrons des compagnies américaines. Speak white, petit peuple !, le travailleur devra s'adresser à son maitre en anglais. Bref, le cehf libéral se contrefiche de la langue française.

La Charte et la question identitaire

Sur une possible Charte de la laïcité, Philippe Couillard refuse le plus souvent de se prononcer et ne semble pas d'avis que l'établissement d'une quelconque Charte soit nécessaire. Chez lui, il y a une absence de solidarité pour les hommes et femmes qui sont venus s'installer au Québec pour fuir l'intégrisme religieux. Il n'y en a que pour l'hégémonie des droits individuels et une foi aveugle dans l'idéologie multiculturaliste. Plus renversant encore, il semble favorable aux signes religieux pour les postes d'autorité tels que les policiers alors que même les « inclusifs » sont contre!

Couillard, le fédéraliste

Plus fédéraliste encore que tous ces prédécesseurs, il a le souhait de signer la constitution canadienne de 1982 - ce coup d'État contre les québécois! -, et ce sans tenir compte de l'avis des Québécois.

En effet, il l'a répété à maintes reprises, avant de nuancer son propos, il souhaite signer l'acte de refondation du Canada. Ce Canada qui nous empêche toute réforme démocratique, qui choisit nos accords et qui n'accorde que très peu d'attention à nos aspirations. Ce Canada qui s'ingère dans nos lois, qui quand elles le dérangent, les fait briser par neuf juges qu'il nomme lui-même. C'est cela que nous offre tout sourire Couillard. « En voulant signer l'acte de refondation d'un pays reposant sur la négation du Québec comme entité distincte, Couillard consacrerait notre insignifiance pancanadienne, et notre impuissance provinciale », note tout à propos Simon-Pierre Savard-Tremblay.

Car le projet de société que nous proposent Philippe Couillard et les libéraux n'en est pas un. C'est une sentence à vie qui nous relèguera au rang de spectateur de notre propre avenir. Qui nous confinera encore et toujours au simple statut de minorité folklorisée. Peu respectueux du souhait de nombreux Québécois, le chef du PLQ va même à trouver honteux, voire répréhensible, que les Québécois et les Québécoises puissent un beau jour s'offrir un pays et prendre véritablement les rênes de leur destinée.

Il trouve peut-être léger, voire futile, qu'une fédération ait tenté à de multiples reprises de réduire les droits et pouvoirs des Québécois. Il trouve peut-être secondaire les révélations de l'historien Frédéric Bastien entourant la bataille de Londres, divertissant la Loi sur les mesures de guerre de même que le coup d'État que constitue la Constitution de 1982, et futile l'échec de Meech et de Charlottetown ainsi que la Loi sur la «clarté».

Pas nous. D'aucune façon.

Si Philippe Couillard trouve risible le projet de pays, nous le trouvons au contraire fondamental et juste. Nous en avons assez d'être gérés par un autre peuple et souhaitons rapatrier nos Lois-Impôts-Traités pour agir enfin selon nos pleines convictions.

Nous croyons que nos vies doivent être mises au service de quelque chose de plus grand qu'elles. Et ce quelque chose est un Québec souverain. Ce n'est ni un fantasme ni une utopie, c'est un choix courageux. Tenez, notre territoire et économie surpassent ceux de 90% des pays, nous sommes parmi les plus scolarisés au monde, nous possédons de nombreuses ressources naturelles et nous nous illustrons déjà à travers le monde comme simple province. Imaginez comme pays!

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