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Les radars photos ont rapporté 89 millions $

Les radars photos ont rapporté 89 millions $
Ecoloauto.com

Depuis 2009, le Québec s’est doté d’équipement de radars photo, destiné à prendre en faute les automobilistes qui excèdent la vitesse permise, ou ceux qui commettent une infraction sur des feux rouges. L’opération, lancée sous le couvert de la sécurité routière, a quand même des bénéfices pour le gouvernement provincial puisque, en date du 29 février 2016, ce sont plus de 89 millions de dollars qui ont été récoltés par le biais de ces dispositifs.

Concrètement, ce sont les radars fixes qui ont généré le maximum de revenus, avec plus de 53 millions de dollars en amendes émises. Le radar le plus rentable est encore et toujours celui localisé sur l'autoroute 15 en direction sud, à 300 mètres de la sortie Atwater, mais dans la foulée des dernières mises à jour, il sera retiré. À lui seul, il a permis d’émettre plus de 25 millions de dollars d’amende en 7 ans.

Fait à noter, malgré une abondante signalisation, le radar photo placé à la hauteur du boulevard de Mortagne à Boucherville a aussi aperçu sa part de contrevenants : plus de 12,2 millions de dollars ont ainsi été recueillis en amendes à cet emplacement.

Quant aux radars mobiles, ils ont aussi fait leur part pour la sécurité routière, et les coffres de l’état, permettant l’émission de quelque 29 millions de dollars en amende depuis 2009. Les endroits ayant généré le plus d’action ont été l’autoroute 640 à la hauteur de Boisbriand (4,4 millions $), l’autoroute 40 à Montréal (3 M$), et l’autoroute 15 à la hauteur du pont Médéric-Martin (1,47 M$).

Fort heureusement, certains radars photo sont passablement moins occupés, n’ayant enregistré qu’une seule contravention de 78 $ depuis 2009. Il s’agit de ceux installés à Gatineau près de l’école La Source, sur la route 158 à Lachute, sur la rue Marguerite-Bourgeois à Québec et sur la 112 à Richelieu.

Enfin, précisons que les radars photo installés aux feux rouges ont aussi joué leur rôle, alors que plus de 4,1 millions de dollars d’amendes ont été émis, répartis essentiellement en deux secteurs : 1,2 million de dollars récoltés à Lévis (angle Carrier et Louis H. Lafontaine), et 1,1 million à Montréal, à l’intersection du Boulevard Décarie et de la rue Paré.

Rappelons que d’autres radars photo, dont l’installation a débuté l’automne dernier, seront aussi mis en fonction au cours des prochaines semaines dans différentes localités du Québec dans le cadre d’un plan de partage des responsabilités (et des revenus) avec les municipalités du Québec.

Où vont les fonds

Selon le ministère des Transports, ces sommes ne peuvent être affectées qu’au financement de mesures ou de programmes de sécurité routière et d’aide aux victimes de la route.

Une décision contestée cependant par un chercheur ontarien, Pierre Desrochers, chercheur à l’université de Toronto et collaborateur à un comité spécial du Parti conservateur. En entrevue avec le quotidien québécois Le Soleil, même s’il a admis ne pas avoir étudié avec précision la situation du Québec, il met en doute la valeur de ces radars photo comme instrument de sécurité.

« Les politiciens nous disent toujours que c'est pour la sécurité, c'est pour les zones scolaires, c'est pour le bienfait des piétons et des automobilistes. Alors que dans les faits, il ne faut pas se conter d'histoires, les radars photo, ça peut amener des revenus intéressants », a-t-il expliqué dans son entrevue au quotidien.

Le chercheur met aussi en doute la rentabilité de l’opération. Les frais d’exploitation sont en général plus élevés que prévu, et les recettes vont en diminuant, les automobilistes s’habituant à la présence des radars dans certaines zones et levant le pied au moment de les traverser.

Malgré tout, pour le moment, les opérations québécoises semblent fort rentables.

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