Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Rafale blanche: 3000 militaires envahissent Chaudière-Appalaches

Les soldats envahissent Chaudière-Appalaches
Le HuffPost Québec

Premier exercice d’une série de trois qui se déroulent tout au long de l’année, Rafale blanche 2012 marque un tournant dans l’entrainement des soldats de Valcartier (5e Groupe-Brigade du Canada). Début février, 3300 soldats ont pris la direction de la région de Chaudière-Appalaches à bord de 800 véhicules pour un exercice hivernal. Les soldats doivent non seulement conduire des opérations en milieu hivernal, mais aussi, et surtout survivre!

À pied, en raquettes, en hélicoptères de type Griffon, en avions de chasse Alpha Jet, en avions Hercules, en parachutes, en motoneiges ou à bord de véhicules de toutes sortes, les militaires réalisent des manœuvres de combat en hiver dans une zone de 4000 km² comprenant les MRC de Beauce-Sartigan, La Nouvelle-Beauce, Les Appalaches, Les Etchemins, Lotbinière et Robert-Cliche. Sans rien pour se chauffer, le froid est mordant même à l'intérieur des tentes, le sommeil court et la nuit agitée.

Au 1er Bataillon, Royal 22e Régiment, les nuits sont d’autant plus courtes que la mission qui leur a été confiée est de protéger l’aéroport de Thetford Mines d’une possible attaque ennemie. Rien d’étonnant donc à voir plusieurs dizaines d’hommes monter la garde par une nuit glaciale alors que le mercure descend jusqu'à -23°.

RAFALE BLANCHE EN IMAGES (la suite ci-dessous)

Rafale blanche 2012

Rafale blanche 2012

Les ingénieurs du 5e Groupe-Brigade Mécanisé du Canada, pour leur part, ont fort à faire pendant la durée de l'exercice avec la construction d’un pont de glace long d’un kilomètre et demi, la neutralisation de munitions et la plongée sous la glace.

Quant au 3e Bataillon, Royal 22e Régiment, plus mobile que les deux autres bataillons, sa mission est de mener des opérations de combat à pied, en hélicoptère ou en étant parachuté. Déployé en Haïti juste après le tremblement de terre de 2010, le bataillon fut parmi les premiers à se rendre sur place. Les compagnies A et B, déployées sur le terrain dans Chaudière-Appalaches ont déjà mené plusieurs assauts importants.

Le signe d'un travail bien fait

Dans certains cas, ce sont des ingénieurs comme ceux du 5e RGC qui installent des campements. «Si les gens se couchent le soir dans une tente chauffée avec électricité et après avoir pris une bonne douche et qu’ils ne chialent pas… c’est le signe d’un travail bien fait de notre côté et c’est ça notre récompense», lance l’adjudant-maître Marc Beaumier dont c’est sa 13e année en tant qu’ingénieur.

La météo est un facteur très important dans un exercice comme celui-ci, notamment quand il s’agit d'utiliser des avions Hercules ou des hélicoptères. Ainsi, le lieutenant-colonel Roch Pelletier, commandant du 3R22R, a dû prendre une décision lorsque les vents, trop forts, l’ont obligé à choisir à quel endroit parachuter une compagnie de 100 hommes.

Plusieurs incidents et accidents ont d'ailleurs émaillé l’exercice: du véhicule blinder léger effectuant une sortie de route, à une collision avec un véhicule civil, en passant par un élément de cuisine tombé sur le pont Pierre-Laporte à Québec.

Rencontré pendant l'exercice, le colonel Stéphane Lafaut, commandant du 5e GBMC et de l'exercice Rafale blanche 2012, déplore ces problèmes. «Nous prenons toutes les précautions, mais le risque zéro n’existe pas. Comme c’est un exercice, nous avons des jeunes qui apprennent et peuvent malheureusement faire quelques erreurs.»

Mais le colonel était d’ores et déjà satisfait de l’exercice. «On s’était fixé des buts et on les a atteint voire dépassé. […] Avant Rafale Blanche 2012, nous faisions des entrainements de type contre-insurrection avec des ennemis mal équipés, en lien avec notre mission de combat en Afghanistan. Maintenant que celle-ci est terminée, nous revenons à un entrainement plus conventionnel, face à des ennemis de même niveau.»

Un exercice à trois millions de dollars

Après avoir assisté aux manœuvres de Rafale Blanche pendant une journée, Steven Blaney, ministre des Anciens Combattants, a déclaré quant à lui que «cette occasion m’a donné un aperçu de ce que vivent les hommes et les femmes qui servent notre pays».

Doté d’un budget d’environ trois millions de dollars, l’exercice a aussi pour but de montrer aux habitants des villes-hôtes ce que font les Forces canadiennes. Lors des journées «Rayonnement» des 4 et 5 février, plusieurs milliers de visiteurs sont venus voir les équipements, se faire prendre en photo devant des véhicules blindés léger et poser des questions aux militaires.

Après Rafale blanche, les soldats de Valcartier ont rendez-vous au Nouveau-Brunswick en avril pour l’exercice Lion Intrépide qui s’annonce important, puisqu’il se déroulera non plus sur dix jours, mais sur tout un mois, et le point culminant de 2012 se déroulera à la fin de l’année avec les exercices Maple Resolve et Réflexe Rapide en Alberta.

LES CHIFFRES CLÉS

  • 3 millions dollars de budget
  • 3 263 soldats, soit 2/3 de la base de Valcartier déployée pour Rafale Blanche
  • 60% de combattants
  • 40% de soutien (mécanos, cuisiniers, policiers militaires, etc.)
  • 30 ans : âge moyen des participants
  • 284 136 rations servies
  • 800 véhicules militaires et civils
  • 14 villes hôtes
  • 4 000 km² : taille de la zone d’opérations
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.