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Le maire de Québec dit qu’il n’en est pas à ses dernières élections municipales.

QUÉBEC – Après 10 ans passés à la tête de la Ville de Québec, Régis Labeaume dit qu'il n'en est pas à ses dernières élections municipales.

Lors d'une longue entrevue avec le HuffPost Québec, le maire sortant a expliqué sa vision d'un quatrième mandat sous sa gouverne. Mais déjà, il entrevoit la possibilité d'un cinquième mandat.

« Ça n'existe pas dans ma tête que le quatrième [mandat] est le dernier. On les prend un après l'autre », a déclaré M. Labeaume, qui dit ne rien tenir pour acquis. « On fait comme si on partait de zéro à chaque fois. »

NDLR: Le HuffPost Québec a dressé le bilan des promesses phares des maires des cinq plus grandes villes du Québec : Montréal, Québec, Laval, Gatineau et Longueuil. Les entrevues seront diffusées au cours des prochains jours.

Des transports en commun jusqu'aux Nordiques, qu'est-ce qui attend Québec si M. Labeaume est réélu ? Puis quel bilan fait-il de son administration dans la dernière décennie ? Tour d'horizon.

Créer des ponts avec les Néo-Québécois

À l'approche du triste anniversaire de l'attentat à la mosquée de Québec, M. Labeaume dit qu'il veut s'asseoir avec la communauté musulmane pour voir comment la Ville pourra commémorer les six victimes dont les vies ont été fauchées de façon dramatique.

Il soutient que la communauté musulmane de Québec est « désorientée » et « se questionne beaucoup sur son avenir » à la suite de cet événement tragique. La vente d'un terrain pour un projet de cimetière musulman a jeté un baume, dit-il, mais les plaies ne sont pas guéries.

S'il est réélu, M. Labeaume dit qu'il cherche à rapprocher les membres des communautés culturelles de certains Québécois qui vivraient un sentiment de « dépossession ».

« Pour les gens des régions, la réalité de Montréal n'est pas la leur, dit-il. Alors il va falloir qu'on leur explique que le Québec va changer, qu'il va falloir se parler, s'aimer, mais surtout, se découvrir. »

Comment ? M. Labeaume admet candidement que cela viendra par le « plaisir » en allant à la rencontre de l'autre, par le biais de festivals ou d'événements spéciaux. « Moi, je pense qu'il faut prendre ça par le plaisir. Il ne faut pas s'acharner. La pédagogie va venir avec le plaisir. »

Un projet de transport en commun... à déterminer

S'il est réélu, M. Labeaume promet un projet de transport en commun « structurant » à l'intérieur des limites de la Ville après la « mort » du projet de service rapide par bus entre Lévis et Québec.

Le hic, c'est que la décision finale se prendra dans les deux prochaines années. M. Labeaume promet de « dégager un consensus » parmi la population d'ici là et de « faire beaucoup de pédagogie » une fois que la Ville aura choisi son projet de transport en commun.

Mais comment calculer le consensus au sein de la population ? « À un moment donné, ça se dégage, un consensus. Ça se sent », répond le maire sortant, qui se défend de vouloir faire signer un chèque en blanc à la population.

À son avis, il faut chercher les fonds pour ledit projet dans les meilleurs délais, pendant que le fédéral investit massivement dans les projets d'infrastructures.

« Les gestes qu'on va poser dans le prochain mandat, ça va marquer Québec pour les prochaines décennies. En termes d'aménagement, en termes de mobilité, ce sont des grosses décisions à prendre. »

« D'accord en principe » avec le troisième lien

Le sujet est revenu à de maintes reprises pendant la campagne électorale : y aura-t-il un troisième lien à l'est ou à l'ouest pour relier Québec et Lévis ?

Alors que le candidat Jean-François Gosselin de Québec 21 plaide pour un troisième lien à l'est, l'administration Labeaume est plutôt favorable à ce qu'il se situe à l'ouest des deux villes. Mais le maire sortant reste prudent, puisqu'il veut s'assurer d'avoir un « gain net » pour sa ville.

« On est d'accord en principe », dit-il au sujet du troisième lien. Mais il exprime quelques réticences, puisqu'il veut s'assurer que le projet n'empiète pas sur le financement de son projet « structurant » de transport collectif.

« Ça ne sert à rien de jouer les meneuses de claque. Le gouvernement dit oui. » Maintenant, il reste à analyser l'impact sur la fluidité du trafic et l'aménagement du territoire.

« Le monde ne serait plus capable de vivre » sans le Centre Vidéotron

M. Labeaume persiste et signe à propos de son amphithéâtre : « On a fait une bonne affaire. » Il dit maintenant que « le monde [de Québec] ne serait plus capable de vivre sans » son Centre Vidéotron.

Il rejette du revers de la main les critiques à l'égard de son amphithéâtre, qui a coûté 370 millions de dollars et dont la moitié a été assumée par le gouvernement. « En quelle année a-t-on arrêté de critiquer le Stade olympique ? »

L'amphithéâtre avait pourtant été construit avec la promesse de faire revenir l'équipe des Nordiques à Québec. En 2017, même s'il se fait plus discret à ce sujet, M. Labeaume dit qu'il croit pouvoir assister à leur grand retour de son vivant. « À moins que je meure prématurément ! » précise-t-il.

« Roi Régis », un surnom à oublier ?

« Je ne suis pas très fort sur l'autoanalyse, honnêtement », répond-il au sujet de son style de gestion jugé abrasif par ses opposants.

« Pour bien des gens, je suis une caricature. Puis on me garde dans mon rôle parce que c'est payant. Alors c'est le Régis bougonneux, le Régis fâché, le Régis de mauvaise humeur... mais il est payant de même dans les médias, j'ai bien compris ça. »

Y a-t-il des leçons à tirer de la campagne à la mairie de Montréal, où Denis Coderre se retrouve maintenant au coude-à-coude avec sa principale rivale, Valérie Plante ? Pas du tout, répond M. Labeaume. « Ça ne donne rien de faire des comparaisons avec Denis. Ça fait 10 ans que je suis là. »

« Ça l'air que je suis incomparable, alors ça règle le problème ! » conclut-il en riant.

Le débat entre les candidats à la mairie de Québec

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