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Au sujet de la nouvelle réglementation qui touche l'école-maison

M. Roberge, dans votre nouveau projet de règlement, vous nous obligez à nous conformer à des démarches administratives et à un programme restrictifs qui empêchent la personnalisation de notre approche éducative.
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Est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour les enfants instruits en famille, qu'ils entrent dans un système rigide, défaillant à plusieurs égards, démotivant et dépersonnalisé et qu'ils s'y conforment?
Rachel Bergeron Arseneault
Est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour les enfants instruits en famille, qu'ils entrent dans un système rigide, défaillant à plusieurs égards, démotivant et dépersonnalisé et qu'ils s'y conforment?

Je vous écris pour vous faire part de mes commentaires sur le projet de règlement sur l'enseignement à domicile que vous avez déposé le 27 mars dernier.

Je suis mère de famille. Mon mari et moi enseignons nous-mêmes à nos enfants depuis sept ans, hors du système scolaire. C'est un projet et une occupation qui nous tiennent grandement à coeur.

Pour moi, l'école-maison est une continuité naturelle de l'éducation, de l'accompagnement et des soins affectueux que nous offrons à nos enfants dès leur naissance.

C'est un mode de vie qui dépasse largement les connaissances académiques qui peuvent être acquises entre les murs d'une école. Nous aidons nos enfants à grandir sainement, simplement, en leur donnant les occasions de progresser à tous les points de vue, en leur transmettant ce que nous considérons être essentiel pour devenir des adultes et des citoyens accomplis et épanouis.

Mes enfants jouent du piano et du violon (l'un d'eux étudie au Conservatoire de musique), ils font des activités extérieures tous les jours et pratiquent des sports variés, ils réalisent des activités artistiques, ils font des sorties en groupe et avec les scouts, ils participent aux journées des Petits entrepreneurs, ils s'impliquent dans notre communauté, etc. Je pourrais en énumérer encore longtemps...

Toutes ces réalisations et ces expériences quotidiennes sont autant d'occasions pour eux d'apprendre, de s'instruire et d'accroître leurs compétences. Les manuels scolaires et les programmes que nous utilisons s'ajoutent secondairement au bagage de connaissances que nous leur communiquons.

Comme parents-éducateurs, notre souci principal est que nos enfants se développent le mieux possible et qu'ils acquièrent le sens du travail bien accompli, la persévérance et la rigueur dans toutes leurs réalisations.

Notre but ultime est leur plus grande réussite académique, mais surtout, personnelle. Je suis à même de constater que mes enfants sont curieux, motivés et heureux de la vie qu'ils vivent.

Monsieur Roberge, dans votre nouveau projet de règlement, vous réduisez grandement la latitude que nous avons actuellement pour mener à bien le projet de vie de nos enfants. Vous nous obligez à nous conformer à des démarches administratives et à un programme restrictifs qui empêchent la personnalisation de notre approche éducative.

Vous avez dit vous-même, dans votre livre Et si on réinventait l'école?: «Nos écoles sont devenues des boîtiers de montre», un «système en apparence bien rodé, doté d'un tic tac régulier, rassurant», mais dans lequel «on cultive parfois la médiocrité» (page 93).

Est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour les enfants instruits en famille, qu'ils entrent dans un système rigide, défaillant à plusieurs égards, démotivant et dépersonnalisé et qu'ils s'y conforment?

N'avez-vous pas des rêves plus beaux et plus grands pour eux? Moi, oui. Je peux vous dire que les enfants qui apprennent en famille ne sont pas des enfants négligés, laissés pour compte ou défavorisés. Ils sont au contraire une richesse et une force pour la société québécoise, de par leur diversité, leur enthousiasme et leur sens de l'initiative.

Vous avez l'occasion de permettre à ces milliers de familles québécoises de poursuivre leur projet éducatif avec leurs enfants, sans mettre d'obstacles inutiles sur leur chemin. Je vous demande donc de ne pas éteindre la flamme de la passion qui anime ces familles, de leur laisser la liberté de leurs choix éducatifs et de faire pleinement confiance aux parents-éducateurs, puisqu'ils aiment leurs enfants et veulent de tout coeur leur bien-être.

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