Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Sauver le Titanic religieux ou monter dans le train de la laïcité

Avant de chercher comment renouveler l’Église, la sagesse impose de faire une profonde remise en question, qui devrait aussi se faire au sein de toutes les religions.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Le pape François a célébré une dernière messe le dimanche 24 février 2019 pour clôturer son sommet extraordinaire de dirigeants catholiques convoqués à Rome sur la prévention des abus sexuels par le clergé et la protection des enfants contre les prêtres prédateurs.
Giuseppe Lami/Pool Photo via AP
Le pape François a célébré une dernière messe le dimanche 24 février 2019 pour clôturer son sommet extraordinaire de dirigeants catholiques convoqués à Rome sur la prévention des abus sexuels par le clergé et la protection des enfants contre les prêtres prédateurs.

La crise que traverse l'Église touche de nombreux secteurs.

L'Église reconnait que nombreux sont ses prêtres qui ont agressé des enfants, des jeunes, des religieuses et des femmes. Certes, l'Église a fait du mal et a aussi fait du bien. Il faut le reconnaitre. En ce dualisme bien-mal, de quel côté pencherait la balance? Le pape François déclare que l'Église veut se renouveler. Avant de chercher comment renouveler l'Église, la sagesse impose de faire une profonde remise en question, qui devrait aussi se faire au sein de toutes les religions.

Les chrétiens furent, à l'origine, membres d'une secte centrée sur un message et une vision d'un prophète, comme beaucoup d'autres sectes qui ont réussi. Puis c'est devenu une religion d'État avec l'Empereur Constantin. Il y a le christianisme et le catholicisme. Le christianisme est centré sur des valeurs et ses adeptes sont des chrétiens, tandis que le catholicisme, qui regroupe les catholiques, a des dogmes inventés par des clercs, une doctrine incantatoire, des sacrements apparentés à de la sorcellerie et des rituels mythiques d'antiquité.

C'est ce dérapage que l'Église de Rome a institué. Deux historiens français reconnus, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, n'hésitent pas à déclarer, par exemple, que la bible est de la «fabrication»! La spiritualité des religions en est une négative et destructrice, parce que basée sur le sacrifice, la mort à soi-même et un mépris de l'humain qui conduit à lui substituer «un divin-illusoire»! Le sens de la vie et le sacré de la vie ne sont pas ailleurs qu'en la vie elle-même.

Ne soyons donc pas tristes si le Titanic religieux coule, mais soyons aussi vigilants, car il ne faudrait pas que nos enfants soient endoctrinés par d'autres religions encore plus archaïques et extrémistes dans ses pratiques.

Un autre point à soulever concernant les religions serait la naïveté ou l'ignorance concernant l'Histoire des religions. Il faut convenir que les autorités de toutes religions ne sont pas des représentants de Dieu ou de dieux. Ne soyons donc pas tristes si le Titanic religieux coule, mais soyons aussi vigilants, car il ne faudrait pas que nos enfants soient endoctrinés par d'autres religions encore plus archaïques et extrémistes dans ses pratiques. Il y a trop de réformes à faire pour sauver l'Église.

Le documentaireI.O.R: La banque de dieu réalisé par Eduardo Febbro a révélé l'opulence de la vie du clergé au Vatican et ses finances douteuses à connotation mafieuse. En voyant ces hommes du Vatican, vêtus de façon seigneuriale, bagues aux doigts et imbus de leur soi-disant supériorité sur les laïcs, il est évident que ces hommes sont déconnectés de la réalité laïque et humaine. Toutefois et enfin, ils se reconnaissent aujourd'hui pécheurs, mais seront-ils prêts à remettre en question leur religion? Au lieu d'adhérer à la laïcité comme étant un élément d'unité dans la réalité quotidienne et normale, ils vont tenter de sauver l'Église-institution à tout prix et, pour ce faire, des clercs font appel aux femmes qui ont toujours été exclues des entités décisionnelles de la vie de l'Église.

Les femmes doivent répondre massivement NON à cette demande. Ce sont les femmes qui, par leur assiduité aux activités religieuses, permettent et entretiennent le système misogyne dont elles sont exclues. Pourquoi ne pas quitter le bateau qui prend l'eau de toute part, coulé par la honte et les scandales? On n'a pas besoin d'apostasier pour le faire.

En 2011, j'ai tout simplement demandé à l'évêché du diocèse où j'ai été baptisée d'enlever mon nom de la liste des membres de l'Église. Ce qu'ils ont fait. Gary Wills, journaliste américain et spécialiste historien en matière de religion écrit dans son livre Papal Sin: «C'est le temps de libérer les catholiques, les laïcs aussi bien que les clercs, des structures trompeuses qui sont une forme subtile du péché papal».

Main dans la main, croyants, agnostiques ou athées, disons adieu aux bateaux des religions et prenons le train de la laïcité!

La section des blogues propose des textes personnels qui reflètent l'opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle du HuffPost Québec.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.