Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Rencontre Netanyahu-Obama pour décider de l'avenir du processus de paix au Proche-Orient

Rencontre Netanyahu-Obama pour décider de l'avenir du processus de paix au Proche-Orient

Benjamin Netanyahu se rend dimanche à Washington pour une rencontre avec le président américain Barack Obama qui devrait déterminer de l'avenir du processus de paix au Proche-Orient.

Le séjour du Premier ministre israélien sera dominé par deux questions: le sort des pourparlers directs avec les Palestiniens, alors que la date butoir du 29 avril pour parvenir à un projet d'accord se rapproche, et le dossier nucléaire iranien.

"Obama va presser Netanyahu d'accepter l'accord-cadre sur les négociations israélo-palestiniennes qui est en cours de rédaction par le secrétaire d'Etat John Kerry", a indiqué cette semaine le New York Times, citant de hauts responsables américains.

Les pourparlers de paix, qui ont repris en juillet 2013 après près de trois ans d'interruption, sont censés déboucher d'ici la fin avril sur un "accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif portant sur les questions dites de "statut final": les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.

Mais les discussions n'ont pas enregistré d'avancées concrètes et John Kerry a fait savoir que les discussions entre les deux parties se poursuivront probablement au-delà des neuf mois impartis.

"La rencontre entre Netanyahu et Obama est cruciale et va déterminer le cadre des négociations à venir", a déclaré à l'AFP Eytan Gilboa, expert des relations américano-israéliennes à l'Université Bar Ilan.

"Ce que Kerry et Obama espèrent obtenir est une forme d'approbation du document par Netanyahu", a-t-il ajouté, prédisant qu'il y avait une "très bonne chance" que le dirigeant israélien l'approuve plutôt que d'être tenu responsable de l'échec des négociations.

"Netanyahu est sérieux cette fois-ci", a assuré le commentateur Eli Bardenstein dans le quotidien Maariv. "Israël ne veut pas être celui qui fait dérailler les négociations", a-t-il pronostiqué.

Le message principal de "Bibi" Netanyahu est qu'Israël a jusqu'ici fait preuve de souplesse, et que le moment est venu d'exiger la même chose des Palestiniens.

"Nous voulons que le processus engagé avec Kerry réussisse mais de toute évidence cela ne dépend pas seulement de nous", a déclaré à l'AFP un haut responsable gouvernemental israélien sous couvert de l'anonymat.

"En fin de compte, ce processus n'aboutira que si les Palestiniens sont disposés à être créatifs et flexibles", a-t-il averti.

Toutefois, les Palestiniens sont opposés à toute prolongation des négociations avec Israël au-delà de l'échéance du 29 avril.

"Il ne sert à rien de prolonger les négociations, ne serait-ce que d'une seule heure, si Israël, représenté par son gouvernement actuel, continue à mépriser le droit international", a déclaré jeudi à l'AFP le négociateur en chef Saëb Erakat.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doit rencontrer M. Obama le 17 mars à Washington, a récemment pris acte de l'échec "jusqu'à présent" de la diplomatie américaine, qualifiant d'"inacceptables" les idées avancées par Washington.

Les Palestiniens rejettent notamment "l'exigence d'une reconnaissance de la judéité de l'Etat d'Israël comme Etat-nation juif", estimant que cela reviendrait à renoncer sans contrepartie au "droit au retour" des réfugiés, ainsi qu'à leur propre Histoire.

Le Premier ministre israélien a fait de cette reconnaissance un élément cardinal d'un accord de paix.

En outre, excipant de ses besoins de sécurité, Israël exige de garder une présence militaire à long terme dans la vallée du Jourdain, le long de la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie. Mais les Palestiniens n'acceptent pas que des soldats israéliens demeurent sur leur territoire après un accord de paix. Ils accepteraient une force internationale.

"Une grande partie des discussions en coulisses seront consacrées à ce qu'il faut donner comme contrepartie à M. Abbas afin qu'il soit en mesure d'accepter le document (américain), qui ne semble désormais plus très favorable à son égard", prévoit Nimrod Goren, président du think tank de politique étrangère israélien Mitvim.

"Les Palestiniens doivent obtenir quelque chose des Américains mais que peuvent-ils obtenir qui soit acceptable pour Netanyahu", s'interroge-t-il.

Mardi, Netanyahu sera en mesure de se concentrer pleinement sur la crise nucléaire iranienne lorsqu'il s'adressera à la conférence annuelle du principal groupe de pression américain pro-israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Commitee).

"Israël est inquiet de ce qui va se passer après l'accord intérimaire qui prend fin le 20 juillet et aimerait savoir ce que vont faire les Etats-Unis", souligne M. Gilboa, en référence à l'accord de six mois entre Téhéran et les grandes puissances pour faire en partie revenir en arrière le programme nucléaire iranien en échange d'un allégement limité des sanctions contre l'Iran.

"Netanyahu va peut-être tenter de durcir l'AIPAC sur la question iranienne (...) afin de maintenir la pression sur l'administration Obama en ce qui concerne l'Iran", observe Nimrod Goren.

hmw-dms-agr/ob

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.