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Québec est prêt à mettre le cap sur la relance économique, dit Philippe Couillard (VIDÉOS)

Québec est prêt à mettre le cap sur la relance économique

Le premier ministre du Québec affirme que la nouvelle session parlementaire qui se met en branle mardi à l'Assemblée nationale permettra non seulement à son gouvernement de rétablir l'équilibre budgétaire, mais aussi de s'atteler à la relance économique.

« Pour nous, le cap est clair : consolidation des finances publiques et relance économique. D'ailleurs, il en sera question très bientôt », a lancé Philippe Couillard aux journalistes qui l'attendaient mardi midi à l'entrée du Conseil des ministres.

« Le contexte macro-économique de baisse du dollar canadien, de baisse du [prix du] pétrole, c'est favorable pour le Québec, pour le type d'économie qu'est la nôtre, une économie manufacturière, centrée sur l'exportation », a fait valoir le chef du gouvernement québécois.

Malgré ce contexte favorable, Philippe Couillard entend toujours mener à bien les « changements structurels » qu'il juge nécessaires pour que l'économie du Québec prenne son envol. La dernière fois que le dollar a été si bas, dit-il, le Québec en a profité, mais sans se préparer pour la suite.

« On n'avait pas fait les changements au niveau des entreprises ou de l'État, et quand, de façon inévitable, c'est remonté, on s'est retrouvé en difficulté. Cette fois, on en profite de cette période pour poser des gestes à long terme », affirme-t-il.

Le premier ministre prend à témoin la « jeunesse du Québec » qui a besoin de retrouver « la liberté des choix », sans être contrainte par « les chaînes que nous-mêmes, au fil des années, on s'est mis autour des pieds », a-t-il dit, en évoquant les déficits consécutifs du gouvernement et son endettement.

« On ne peut plus tolérer d'avoir 11 milliards de paiements de dettes par année et de laisser ça à la jeunesse du Québec. »

— Philippe Couillard

Le gouvernement Couillard est confiant que le budget que le ministre des Finances Carlos Leitao doit déposer ce printemps sera le premier à équilibrer les revenus et les dépenses du gouvernement en sept ans. À l'heure actuelle, le ministre Leitao a encore besoin de trouver 1 milliard de dollars pour équilibrer son budget.

Fournier croit que Québec a l'appui des citoyens

Les moyens controversés choisis par le gouvernement pour parvenir à l'équilibre budgétaire risquent cependant de continuer à monopoliser l'attention au cours des prochaines semaines. Les syndicats, qui négocient un nouveau contrat de travail, et d'autres organismes de la société civile, sont mobilisés pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme des mesures d'austérité, dans le cadre d'une bataille pour gagner l'opinion publique.

Des travailleurs de centres de la petite enfance ont d'ailleurs manifesté à proximité de l'Assemblée nationale, mardi matin, pour dénoncer la modulation des tarifs des services de garde et une autre manifestation de plus grande ampleur est organisée jeudi.

En entrevue à Radio-Canada, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, concède sans mal qu'une « grogne vocale » existe. Il maintient toutefois que la majorité des citoyens appuie le gouvernement dans sa volonté de mettre un terme à des années de déficit.

« C'est peut-être moins vocal dans les médias, il y a moins de monde dans les rues avec des pancartes qui disent : "Justice pour mes enfants". Mais je pense qu'il y a du monde dans l'auto qui nous écoute en ce moment et qui pense que c'est le chemin à suivre. »

— Jean-Marc Fournier

Austérité, rigueur et relance

À l'instar d'autres membres du gouvernement, Jean-Marc Fournier, préfère éviter d'utiliser le mot « austérité » pour qualifier l'organisation gouvernementale, préférant utiliser les termes « rigueur budgétaire », voire « relance économique ».

« Rigueur, c'est la colonne des dépenses, et relance, c'est la colonne des revenus. Et si on veut équilibrer [le budget], il faut s'intéresser à l'une et à l'autre », plaide-t-il. « Il va falloir continuer si on veut un budget qui est équilibré, c'est évident ».

Selon lui, l'économie québécoise prend du mieux. « La tendance à la création d'emplois s'est inversée dès le mois de mai de l'an passé, et continue de se confirmer. Les gestes qui ont été posés, les statistiques démontrent qu'ils ont été de bons gestes. Ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter. »

« Austérité a été utilisé dans des juridictions, notamment la Grèce, où ils ont coupé les budgets. Nous, on a limité la croissance. Mais bon, c'est de la sémantique. [...] Nous, ce qu'on veut, c'est dire ce qu'on fait. »

— Jean-Marc Fournier

Les syndicats mobilisés

Le président de la CSN, Jacques Létourneau croit que la majorité silencieuse n'est pas nécessairement dans le camp du gouvernement. Selon lui, la manifestation organisée jeudi à Québec sera d'ailleurs d'une ampleur rare.

« Réunir tant de gens de différents horizons, que ce soit les régions, l'UPA [...], le monde rural, les regroupements de locataires, les travailleurs non syndiqués, le mouvement syndical et les trois grandes organisations étudiantes, c'est presque du jamais vu », assure-t-il dans une entrevue accordée à Radio-Canada.

« Le gouvernement libéral a réussi quand même à fédérer pas mal de monde contre son plan d'austérité. »

— Jacques Létourneau

« Même s'il prétend avoir toujours l'appui de la majorité de l'opinion publique, nous on pense que le vent est en train de tourner. Lentement, mais sûrement. Et c'est cet évènement-là va donner un coup d'envoi pour la seconde phase de la mobilisation. »

Selon le président de la CSN, la population est sur le point de réaliser à quel point les politiques du gouvernement Couillard vont l'atteindre directement. « Quand les gens vont faire leur rapport d'impôt avec deux trois enfants, avec les nouvelles mesures fiscales au niveau des CPE et des garderies, tôt ou tard, la population va bien mesurer ça veut dire quoi les politiques d'austérité du Parti libéral. »

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