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Richard Garneau est décrit comme un homme de classe, d'humour et d'excellence

D'anciens collègues lui rendent hommage
SRC

MONTRÉAL - Qu'il s'agisse du journaliste et commentateur sportif ou de l'homme, tout simplement, Richard Garneau mérite sans conteste une place sur la plus haute marche du podium des grandes personnalités du Québec, selon tous les professionnels qui ont eu le privilège de le côtoyer plus ou moins étroitement au fil des ans, et ceux qui l'ont vu et entendu au petit écran toutes ces années.

Tous ces gens ont perdu un ami, un collègue et un modèle, et ont décrit Richard Garneau comme un homme de classe, d'humour et d'excellence.

Parmi eux, Serge Arsenault le connaissait depuis le jour où il a fait ses débuts à Radio-Canada, au début des années 70. Quarante ans d'intimité extraordinaire, a-t-il confié lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, en fin d'après-midi dimanche.

«Au début, il a été mon mentor, puis mon père, mon grand frère, mon frère et, en fin de vie, mon petit frère. Ce que j'ai à vivre aujourd'hui n'est pas facile, pas plus que pour d'autres j'en suis conscient et c'est pour ça que je dois m'effacer parce qu'il y a un deuil d'une grande intimité avec mon plus grand ami, mon plus grand confident. Et il y a un deuil d'un personnage qui est un monument extraordinaire pour le Québec et même pour le monde entier.»

M. Arsenault n'a d'ailleurs pas hésité à classer M. Garneau parmi les gens plus grands que nature.

«C'est un prince, Richard. S'il y avait un royaume, il serait le roi. Richard quitte et il sera irremplaçable, comme René Lévesque, comme Félix Leclerc, comme John Lennon. Et je ne vois pas ça trop gros. Il y a des gens qui sont irremplaçables, très très peu. Mais il fait partie de cette race de gens irremplaçables. Il était le véritable ambassadeur du Québec partout, par la rigueur de sa connaissance, également la maîtrise de sa langue, le respect du métier d'être en ondes.»

Avant de lui rendre un émouvant hommage dans son blogue personnel au Réseau des Sports, Pierre Houde avait écrit un tout simple «Adieu le grand» via son compte Twitter et sur sa page Facebook après avoir appris la triste nouvelle dimanche matin.

«Nos souvenirs et nos émotions s'en vont dans toutes les directions: de l'oeil gauche on a une larme, et on a le sourire du côté droit», a lancé M. Houde, qui a travaillé intensément en sa compagnie, entre autres lors des derniers Jeux olympiques, à Londres. Il garde en souvenir l'humour d'un homme intelligent et cultivé. «Il pouvait vous faire éclater de rire sans jamais perdre son éloquence, la qualité de son français, de sa diction.»

Son ancien collègue, Pierre Dufault, se rappelle le charisme que Richard Garneau a toujours dégagé. «Ce qui m'a toujours fasciné chez Richard, c'est sa prestance. D'abord il est grand, il est imposant, belle grosse voix, beau sourire, beau garçon, bref, il se présente bien. On ne reste pas indifférent devant cet homme-là. C'est un modèle, un exemple remarquable pour les jeunes.»

Claude Quenneville, qui a été pendant plusieurs années un collègue de Richard Garneau, notamment à La Soirée du hockey, est d'accord. «Quand [l'animateur René] Lecavalier est parti, Garneau était devenu le phare de tout le monde, affirme-t-il. Il était l'exemple à suivre, dans la façon de travailler, de se comporter, dans les propos, la langue.»

L'animateur Paul Houde, qui partageait avec Richard Garneau une passion incommensurable pour l'athlétisme et l'olympisme, a évoqué quant à lui un homme d'une grande classe, qui laissait toute la place aux athlètes.

«Effacez-vous devant l'image et devant la performance sportive, n'essayez pas de vous mettre en évidence comme tel. Richard Garneau, c'était ça, sa principale qualité, et il le faisait avec une élégance incroyable. Il n'était pas celui qui essayait de se mettre devant. Pourtant, à 6 pieds 5 pouces, il aurait pu!», dit-il en riant.

L’ancien joueur du Canadien de Montréal, Pierre Bouchard, l’a fréquenté non seulement à titre de joueur mais aussi comme collègue à La Soirée du hockey, de Radio-Canada. Il souligne également la discrétion de son ami. «Il ne prenait pas le plancher, il avait toujours une opinion intéressante et une grande gentillesse. Je retiens sa grande gentillesse et la classe de Richard Garneau.»

Le journaliste Pierre Nadeau a perdu un grand ami. Trop ému pour commenter de vive voix la disparition de Richard Garneau, il a choisi d'écrire une lettre d'adieu à son complice.

«Richard a vécu et décrit tous ces changements à sa manière, la manière Garneau. Toujours élégant, toujours précis, et surtout enthousiaste et passionné, des qualités qui ne lui ont jamais fait défaut. À un âge où ses anciens collègues profitaient de retraites bien méritées, il était toujours partant pour un 100 mètres, il aurait pu sauter encore sur la patinoire avec enthousiasme, comme une recrue qui veut faire le grand club tout de suite», écrit-il.

«Il a fait le grand saut à la perche et il est disparu quelque part dans le ciel, entre deux nuages nimbés de lumière. Bon vol, Richard, mon ami. Tu vas me manquer énormément.»

Le président du comité olympique canadien, Marcel Aubut, s'est montré attristré par le décès de celui qu'il a qualifié de «gentleman».

«Que ce soit par sa couverture extraordinaire de 23 (...) Jeux olympiques, ses années à la barre de la Soirée du hockey au Canada ou ses innombrables réalisations dans le domaine du journalisme sportif, il a été un précieux contributeur du sport au Québec et au Canada», a-t-il affirmé.

Le premier ministre Stephen Harper a également souligné son départ, par le biais du réseau Twitter. «Le monde du sport perd un grand. Je souhaite mes sympathies aux proches de Richard Garneau», a-t-il écrit.

Le chef de l'opposition, Thomas Mulcair, s'est dit «attristé» d'apprendre le décès de Richard Garneau. «Mes condoléances à ses proches. Sa voix nous manquera», a-t-il diffusé sur Twitter également.

Au Québec, les partis politiques ont été unanimes à rendre hommage à Richard Garneau. Par communiqué, la première ministre Pauline Marois dit avoir appris «avec une grande tristesse», le décès du journaliste. «Nous possédons tous un souvenir, un moment en famille, où il était présent à nos côtés grâce à la télévision ou à la radio. Son éloquence et sa prestance donnaient aux plus petits événements sportifs comme aux plus grands la noblesse qui leur revenait».

Le chef de la Coalition Avec Québec, François Legault a écrit sur son compte Twitter: «Un grand Québécois nous quitte. Sympathies à tous les proches». Les libéraux ont publié un communiqué de presse. «Les nombreux prix remportés au cours de sa carrière, au Canada et à l'étranger, témoignent de cette admiration que nous lui portions tous», dit le chef intérimaire Jean-Marc Fournier.

L’organisation des Canadiens rendra hommage à Richard Garneau mardi avant le match contre les Panthers de la Floride.

Le Parc olympique a annoncé la mise en berne du drapeau central d'un de ces trois mâts à l'entrée du stade olympique, le lundi 21 janvier, afin d'honorer la mémoire de Richard Garneau.

Lui aussi connu pour son amour du français, le journaliste Guy Bertrand a envoyé un message à propos de Richard Garneau, «l'une des grandes voix de Radio-Canada» selon lui. «On avait fini par croire qu'il était éternel», a-t-il écrit.

«On dit que lorsqu'un aîné décède, c'est comme une bibliothèque qui passe au feu. À quoi comparer le départ de Richard Garneau?», ont écrit les animateurs de l'émission «C'est juste de la TV», du réseau ARTV, sur Twitter.

À un stade olympique, répondront certains.

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