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En nommant un ministre des Affaires étrangères unilingue anglophone, Stephen Harper manque à son devoir et handicape lourdement le précieux avantage que nous procure notre dualité linguistique sur la scène internationale.
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Un pays doit être fidèle à ses racines. L'une de nos racines est notre dualité linguistique. Notre histoire assigne au gouvernement du Canada le devoir de contribuer à promouvoir et à rendre accessible à tous les Canadiens le double héritage que représentent pour notre pays nos deux langues officielles, le français et l'anglais. Ce double héritage appartient à tous les Canadiens.

En nommant un ministre des Affaires étrangères unilingue anglophone, le premier ministre Stephen Harper manque non seulement à son devoir de préserver ce précieux héritage, il handicape lourdement le précieux avantage que nous procure notre dualité linguistique sur la scène internationale. En 2015, c'est tout simplement inacceptable.

La dualité linguistique n'est pas seulement l'une de nos racines, elle est aussi l'une des conditions de notre succès futur. Le Canada a l'immense chance d'avoir deux langues officielles qui sont des langues de stature internationale. Le français est une langue officielle de 24 pays dans le monde, l'anglais de 40. L'Organisation des Nations unies compte le français et l'anglais parmi ses six langues de travail. La langue la plus fréquemment connue par les Européens, en plus de leur langue maternelle, est l'anglais, suivi par le français.

Nos deux langues officielles sont les deux volets grands ouverts d'une fenêtre qui nous donne accès au monde. C'est à tort qu'on a dit de notre dualité linguistique qu'elle nous isole en deux solitudes. Il serait bien plus juste de dire que nos langues officielles sont « les deux complétudes ». Ensemble, elles nous familiarisent d'ailleurs avec le pluralisme linguistique et l'apprentissage des autres langues qui sont parlées chez nous et ailleurs dans le monde.

Dans ce monde de plus en plus global, où les communications revêtent une importance toujours plus grande, où l'économie est de plus en plus axée sur le savoir et l'innovation, le Canada doit prendre plus que jamais appui sur sa dualité linguistique et le caractère international de ses deux langues officielles. Cela lui donne un avantage concurrentiel important. L'accès à deux langues internationales parmi les plus vivantes est un atout sur les marchés de l'emploi et accroît la mobilité des personnes.

En nommant le ministre Rob Nicholson au sommet de la diplomatie canadienne, le message que le gouvernement actuel envoie au reste du monde et à tous les Canadiens est que cette incroyable force qu'est notre dualité linguistique est à ses yeux un fardeau, une obligation facile à ignorer.

Quand le nouveau ministre des Affaires étrangères se présentera au prochain Sommet de la Francophonie pour représenter le Canada, dans lequel plus de 80 États siègent, et qu'il devra utiliser les services d'un interprète pour suivre la discussion en français, ce sera un triste jour pour le Canada.

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