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«Sans regret»: Brigitte Boisjoli, le rayon de soleil

«Sans regret»: Brigitte Boisjoli, le rayon de soleil
Courtoisie

Un rayon de soleil, qui transpercerait n’importe quelle grisaille d’automne. Voilà l’image qu’inspire Brigitte Boisjoli lorsqu’elle enflamme une scène, comme elle l’a fait mardi au Club Dix30, à Brossard, en guise de rentrée montréalaise de sa tournée Sans regret.

Amalgamant les pièces de ses deux albums, Sans regret, paru en avril dernier, et Fruits défendus, lancé au début 2011, l’interprète a fait plaisir à une salle un peu tiède, mais néanmoins captive de son authenticité, son enthousiasme et son bagout.

Spontanément, en regardant la jeune trentenaire se démener devant son public, on a le goût d’être son ami. Même en cherchant à s’éloigner des expressions toutes faites qui l’ont maintes fois définie depuis sa sortie de Star Académie, en 2009, du genre «elle est une boule d’énergie», ou même «elle est un rayon de soleil», comme le titre qui coiffe cet article, l’évidence s’impose rapidement : Brigitte Boisjoli est bel et bien un petit bonheur sur deux pattes, qui semble aborder la vie avec la sérénité des grands. Et elle répand des bribes de son éternel sourire un peu partout où elle passe. On a peine à la croire quand elle déclare être parfois un brin gênée, dans la vie… Quoi qu’elle doit bien, elle aussi, avoir ses mauvaises journées, comme tout le monde.

Habillée d’un style rétro, jupe verte pâle au-delà du genou, chandail à collet blanc vintage, délicate cravate noire nonchalamment nouée autour du cou, la chanteuse s’est amenée mardi au son de Pendant la nuit et Je veux de la lumière, deux morceaux de sa dernière galette. Elle était entourée de six musiciens, dont un tromboniste et un trompettiste, qui ajoutaient une jolie touche big band à l’ensemble.

«Êtes-vous en feu?», s’est ensuite enquéri la blonde étoile à son parterre. «Oh… Ça prend plus que ça pour Brigitte !», a-t-elle nuancé devant la réponse hésitante des interlocuteurs. «Moi, je suis en feu ! Êtes-vous surpris ?», a-t-elle finalement annoncé dans la lumière rosacée. On n’attendait pas autre chose d’elle…

Patsy, Dolly et Ingrid

Brigitte a minutieusement épluché ses deux disques avec quelques amusants commentaires entre chaque refrain. Relis-moi, La tête ici, Le même toi et Pas à pas ont doucement mené à Sans regret, pièce-titre de son second opus et plus grand succès en carrière, jusqu’ici.

«Moi, j’ai décidé de vivre en regardant toujours droit devant, sans jamais regarder derrière. J’ai décidé de vivre sans regrets!», a expliqué l’attachante artiste.

Son pot-pourri de chansons de Patsy Cline, à commencer par sa relecture de Crazy, laissait présager le meilleur pour l’album-hommage à l’icône country américaine qu’elle a récemment été enregistrer à Nashville et qu’elle lancera en 2015. On a bien aimé sa reprise de Addicted To You, d’Avicii, de même que son doux plongeon dans Jolene, de Dolly Parton, où, accompagnée uniquement de la guitare, elle a souvent tendu le micro à ses admirateurs pour qu’ils fredonnent avec elle.

Charmant instant, empreint d’émotion, que ce duo avec Ingrid St-Pierre, derrière le clavier, sur La ballerine, un texte précieux aux yeux de Boisjoli, de même que le tandem avec Mathieu Lippé, sur Ce n’est que moi. Lippé assure d’ailleurs la première partie des représentations de Sans regret, avec un immense brio. Celui qui, dans la dernière année, a aussi réchauffé les planches avant Ima et Francis Cabrel, en a séduit plusieurs avec son mélange de musique, de contes et de slam. Sa plume vive et fine s’entendait entre autres dans l’entraînante chanson Tout passe, mais surtout dans ses poésies et ses slams, comme Heill. Le lauréat du Festival international de la chanson de Granby 2011 a obtenu de belles réactions de la petite foule massée au Club Dix30, et on lui prédit un bel avenir.

Manque d’audace

Seul bémol qu’on pourrait soulever à la fin de la prestation? On aurait aimé déceler un tantinet plus d’audace dans les choix de Brigitte Boisjoli pour ce deuxième spectacle en carrière. On la sait capable de s’éclater dans toutes sortes de registres, de se démener, de rocker, de décoiffer une salle, et son talent à cet égard n’était pas parfaitement mis en valeur, mardi. Vers la fin de la soirée, qui a filé d’un trait, sans entracte, le temps s’étirait un peu, pendant les Brave, J’irai et Toi qui veilles.

Peut-être qu’un soupçon de mélodies un peu plus festives, à ce moment précis, aurait requinqué l’ambiance et injecté un peu de pep aux spectateurs, très sages, à Brossard, mardi. Heureusement, un murmure d’approbation a englobé Mes jambes à ton cou, une composition d’Alex Nevsky, et la belle Brigitte a terminé son tour de chant sur Si tu ne veux plus de moi et, au rappel, Fruit défendu, son tout premier extrait à vie. On gardera sa bonne humeur contagieuse à l’esprit…

Brigitte Boisjoli se déplacera à Laval, Saint-Jean-sur-Richelieu, Rimouski, Sherbrooke et Terrebonne dans les prochaines semaines. Consultez le site internet de Brigitte Boisjoli pour en savoir plus. Brigitte est en nomination dans deux catégories, Interprète féminine de l’année et Chanson de l’année (Sans regret), au Gala de l’ADISQ, qui se tiendra dimanche.

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