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Appui à l'Accord de Paris: une motion potentiellement embarrassante pour Scheer?

Appui à l'Accord de Paris: une motion potentiellement embarrassante pour Scheer?
Andrew Scheer, leader of Canada's Conservative Party, speaks during a news conference following the Conservative Party Of Canada Leadership Conference in Toronto, Ontario, Canada, on Saturday, May 27, 2017. Canada's Conservative Party has settled on a stay-the-course candidate to be its next leader, electing Scheer to be Prime Minister Justin Trudeaus chief rival in a surprise multi-ballot victory. Photographer: Cole Burston/Bloomberg via Getty Images
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Andrew Scheer, leader of Canada's Conservative Party, speaks during a news conference following the Conservative Party Of Canada Leadership Conference in Toronto, Ontario, Canada, on Saturday, May 27, 2017. Canada's Conservative Party has settled on a stay-the-course candidate to be its next leader, electing Scheer to be Prime Minister Justin Trudeaus chief rival in a surprise multi-ballot victory. Photographer: Cole Burston/Bloomberg via Getty Images

OTTAWA ― Les conservateurs et leur nouveau chef devront décider s'ils se rangent du côté des États-Unis au moment de se prononcer sur une motion libérale en appui à l'Accord de Paris sur le climat, a indiqué la ministre de l'Environnement, Catherine McKenna.

Dans les heures ayant suivi l'annonce du retrait de Washington, jeudi, les libéraux ont déposé une motion stipulant que "malgré le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris, le Canada demeure résolu à mettre en ?uvre l'Accord, car cela est dans l'intérêt de tous les Canadiens".

À son entrée à la période des questions, vendredi matin, la ministre McKenna a dit espérer que "tous les députés" l'appuieront, puisqu'elle permettra selon elle de "démontrer le leadership du Canada et son soutien au monde entier pour notre planète".

Lorsqu'on lui a demandé ce qu'un vote en défaveur de la part du nouveau leader conservateur, Andrew Scheer, enverrait comme message, elle n'a pas répondu directement, mais a signalé que cela placerait le chef de l'opposition officielle en porte-à-faux avec le reste du monde.

"On va attendre de voir qui va voter pour l'Accord de Paris. J'espère que tout le monde votera pour", a-t-elle offert lors d'une mêlée de presse.

"Nous savons que le monde entier va de l'avant, les États-Unis vont dans une différente direction avec la Syrie et le Nicaragua, qui vont être hors de l'Accord de Paris, mais tout le monde va de l'avant. Mais on va voir", a enchaîné Mme McKenna.

La Syrie et le Nicaragua ne sont pas signataires de l'entente conclue en décembre 2015, le premier ― plongé dans une guerre civile ― n'ayant pas dépêché d'émissaire à la conférence parisienne, et le second ayant refusé de signer un texte qu'il jugeait trop peu ambitieux.

Le nouveau dirigeant des troupes conservatrices a affirmé dimanche dernier lors d'un entretien avec La Presse canadienne que "si les États-Unis se retiraient de l'accord, on doit avoir une conversation", et que "comme opposition, ce sera notre rôle à ce moment-là".

Andrew Scheer avait aussi signalé lors de cette entrevue accordée quelques heures après sa victoire électorale, qu'il y avait selon lui dans cette entente internationale "des aspects dans l'accord qui placent le Canada en désavantage et qu'on doit regarder".

Quelques députés conservateurs croisés vendredi dans le foyer de la Chambre ont réitéré qu'ils étaient pour l'entente internationale, mais ont dit vouloir étudier attentivement la motion avant de déterminer s'ils allaient voter pour ou contre, sentant un piège.

"S'ils (les libéraux) ont joué "fair-play", s'ils ont présenté une motion raisonnable, je ne vois pas de problème à appuyer une motion pour appuyer l'Accord de Paris. Mais je suis toujours un peu méfiant par rapport aux libéraux", a indiqué le député Luc Berthold.

"Je pense que l'Accord de Paris est un bon accord pour le Canada et pour le monde, donc je ne comprends pas la position des États-Unis de s'être retirés unilatéralement comme ils l'ont fait", a ajouté l'élu de Mégantic―L'Érable.

Il est difficile pour les conservateurs de renier le traité paraphé par 195 pays en décembre dernier, car le gouvernement de Justin Trudeau s'est présenté à la conférence sur le climat avec les cibles établies par la précédente administration, celle de Stephen Harper.

L'annonce du retrait américain par le président Donald Trump, jeudi, a semé la consternation au sein de la communauté internationale.

Le président français Emmanuel Macron a promptement fermé la porte à toute renégociation de l'accord et accusé le locataire de la Maison-Blanche d'avoir commis une "erreur pour l'avenir de son pays" et "une faute pour l'avenir de la planète".

Il a aussi suggéré aux Américains déçus par la direction que prenait leur pays à mettre le cap vers la France, assurant "tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés" qu'ils trouveraient "dans la France une seconde patrie".

Le Canada pourrait aussi être tenté de lancer une opération séduction et transformer ce qu'il considère comme une mauvaise nouvelle en occasion d'affaires, a de son côté signalé vendredi le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne.

Il a dit avoir discuté avec sa collègue McKenna du déploiement d'"une initiative commerciale pour démontrer que nous, au Canada, nous allons continuer de façon très ferme à faire la promotion des technologies environnementales".

Le libellé de la motion libérale

"Que, de l'avis de la Chambre, le changement climatique constitue un problème mondial qui nécessite une solution mondiale; malgré le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris, le Canada demeure résolu à mettre en oeuvre l'Accord, car cela est dans l'intérêt de tous les Canadiens."

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