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Sécurité à vélo : le père de Mathilde Blais interpelle Québec

Sécurité à vélo : le père de Mathilde Blais interpelle Québec

Un rassemblement est organisé jeudi après-midi à Montréal pour souligner le deuxième anniversaire du décès de Mathilde Blais, qui a été happée le 28 avril 2014 par un camion, sous le viaduc Saint-Denis, à Montréal.

Deux ans plus tard, le père de la victime, Jean Blais, est serein et surtout conscient du chemin qu'il reste à parcourir pour faire changer les choses et parvenir à une meilleure cohabitation entre cyclistes et automobilistes.

« Le jour où il y aura des mesures bien concrètes d'appliquées, et qui satisferont l'ensemble des cyclistes ou des gens qui font du vélo, eh bien, là ça donnera un sens à ce deuil, à cet accident », a indiqué M. Blais en entrevue à ICI RDI.

Faisant écho aux conclusions du coroner, il estime que ce malheureux accident « aurait pu être évité si on avait - je parle du conducteur du véhicule - bien respecté, bien appliqué la réglementation, la prescription qui se trouve dans le Code de sécurité routière qui dit : ''laissez une marge suffisante pour passer un cycliste'' ».

Il note toutefois que « dans le Code, on ne précise pas cette mesure, on n'a pas de mesure. C'est laissé à l'évaluation de chacun, donc c'est un peu subjectif. Sinon, si on juge qu'il n'y a pas d'espace suffisant, le conducteur d'un véhicule peut se déporter sur la voie de gauche ou alors, s'il y a quelqu'un qui vient en sens contraire, il doit attendre derrière le cycliste d'avoir l'espace suffisant ».

« On devrait agir un peu plus vite », affirme Jean Blais, qui constate qu'il n'y a pas « d'avancée dans la réglementation ». Il cite au passage le comité de discussions présidé par le cycliste et homme d'affaires Louis Garneau, qui a remis son rapport à l'ex-ministre des Transports. Il déplore que ce travail n'ait pas de suite encore.

M. Blais se félicite toutefois de certaines initiatives, dont celle de Vélo Québec qui a mis en place un programme d'apprentissage pour les écoliers. Il salue aussi la décision de la Ville de Carignan qui a posé des panneaux indiquant la distance à respecter avec les cyclistes.

Dans son rapport, le coroner Paul G. Dionne avait souligné que le décès de Mathilde Blais, bien que totalement accidentel, aurait pu être évité si la chaussée avait été partagée, comme le montre la SAAQ dans ses publicités.

« Si tel avait été le cas, le camion-remorque aurait laissé le passage à Madame ou aurait empiété dans la voie de gauche, comme lui permet la réglementation pour dépasser un vélo », avait expliqué le coroner.

Pour réduire les risques de tels accidents, il avait recommandé que toutes les remorques soient dotées de jupes latérales afin d'éviter qu'un piéton ou un cycliste se retrouve sous les roues en cas de chute ou d'accident.

Le coroner avait également invité le ministère des Transports du Québec et la SAAQ à enchâsser dans un règlement les distances minimales entre un véhicule moteur et un vélo.

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