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Semaine « Le poids? Sans commentaire » pour lutter contre la grossophobie

« Et sur les sites de rencontre sur lesquels j'ai été inscrite, on a pu m'écrire "je t'aurais bien baisée par pitié". »

Cette semaine est sous le signe de la Semaine « Le poids? Sans commentaire » initiée par l'organisme ÉquiLibre - du 13 au 17 novembre 2017. Pour cette 6e édition, les ambassadeurs Julie Artacho, Mickaël Bergeron, Catherine Ethier, Pascale Lavache et Saskia Thuot unissent leur voix pour encourager la population à parler autrement de son corps. Une initiative que nous saluons!

L'objectif de la campagne

Inviter les gens à parler autrement de leur corps de manière bienveillante et plus douce. ÉquiLibre et les ambassadeurs souhaitent que les membres de la population se reconnectent avec l'idée que leur corps, peu importe sa forme ou son apparence, peut leur permettre de vivre de beaux et de grands moments et de ressentir des émotions positives et des sensations agréables.

Entretien avec la photographe Julie Artacho et la chroniqueuse Catherine Ethier qui nous ont confié sans filtre leurs visions sur le sujet et des moments de vie.

On m'a déjà insultée dans la rue » - confie Julie Artacho. « Et sur les sites de rencontre sur lesquels j'ai été inscrite, on a pu m'écrire "je t'aurais bien baisée par pitié". On est bien plus qu'un corps. Je soupçonne les gens de m'imaginer nue allongée sur le sol de mon salon enduite de gras de canard.Julie Artacho

Marie-Michelle Duval-Martin

Photo: Julie Artacho - Crédit: Marie-Michelle Duval-Martin

«On est encore complètement dans la grossophobie! Et ce n'est pas les mannequins dits taille plus comme Ashley Graham, taille 14 ans, dont les courbes sont parfaitement à leur place qui permettent de changer radicalement les choses. Tous ces modèles taille plus sont super féminisés et souvent nus. Ce qui reviendrait à dire que si tu es grosse, tu as plutôt intérêt à être super féminine!» - regrette Julie Artacho.

«J'ai fait une dépression - se rappelle Catherine Ethier - et j'ai perdu beaucoup de poids à ce moment-là de ma vie. On ne cessait de me complimenter sur mon physique alors que j'étais au plus bas... J'étais adulte et ça mettait une pression, alors imaginez. »

Il y a les commentaires des autres, mais aussi ceux que nous formulons sur notre propre corps qui sont souvent les plus durs et les plus dommageables. Ce type de discours intérieur entraîne très souvent des émotions négatives, affecte notre estime personnelle et peut mener à des comportements nuisibles, par exemple s'isoler socialement, camoufler certaines parties de son corps, se peser de manière excessive, commencer un régime amaigrissant dans le but de contrôler la forme de son corps, pour ne citer que cela.

Comment participer à faire évoluer les mentalités?

«Le discours change et c'est une bonne chose, mais on a besoin de le marteler au quotidien » - explique Catherine Ethier. « Il faut changer notre vocabulaire, cesser de complimenter sur le physique. Au lieu de dire " que tu as grandi, que tu es belle ", si on disait: "tu as de beaux souliers de course, par exemple?". »

Marie-Eve Levesque

Photo: Catherine Ethier - Crédit: Marie-Eve Levesque

«Je pense qu'il faut faire remarquer aux gens la manière dont ils parlent. Exemple? Quand une personne essaie un vêtement et dit: "ça ne me va pas, j'ai l'air grosse". Il faut cesser. Le mot "grosse" n'aurait jamais du virer en insulte! Il faudrait aussi arrêter de commenter le poids des autres. Perdre du poids n'est pas forcément positif.»

Comment réussir à parler autrement de son corps?

Dans le but d'encourager les femmes et les hommes à parler autrement de leur corps, ÉquiLibre a créé un outil de sensibilisation leur permettant d'amorcer leur réflexion et de mettre en application des conseils pratiques. Un atelier pédagogique est aussi disponible pour les intervenants qui aimeraient animer une activité de groupe portant sur la thématique auprès d'adolescents de leurs milieux. Ces outils sont disponibles sur le site web de la Semaine dans les sections Intervenants et Grand public.

Montrez votre appui à la campagne!

Cet automne, ÉquiLibre invite les membres de la population à réfléchir à ce que leur corps leur a permis d'accomplir, de vivre ou de ressentir, en téléchargeant et en complétant une bulle de pensée. Les participants devront ensuite se prendre en photo avec leur bulle, seuls ou en groupe, et la partager sur les réseaux sociaux avec le mot-clic #lepoidssanscommentaire. Les gens peuvent également montrer leur soutien à travers leurs réseaux sociaux en téléchargeant et en remplaçant leur image de couverture Facebook et Twitter par une bannière aux couleurs de la campagne. Tous ces éléments sont aussi disponibles sur le site web de la Semaine.

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