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Les séries québécoises sont trop inclusives, selon Guy Fournier

«Est-il encore possible de produire une fiction qui ne compte pas un gai, une lesbienne, un bisexuel, un transgenre ou un queer?»
Radio-Canada

La télévision est reconnue pour être, de bien des façons, un miroir de notre société. Parallèlement à l'évolution des moeurs et des mentalités, la télé change, s'ajuste, ose, et traite de sujets toujours plus complexes, comme on devrait s'y attendre.

Un concept simple, facile à comprendre. Du moins en théorie...

Dans un billet intitulé Sophie Lorain ne pouvait mieux dire, publié ce mardi 10 avril dans Le Journal de Montréal, Guy Fournier fait suite d'une drôle de façon aux propos tenus par Sophie Lorain dimanche dernier, à Tout le monde en parle.

Sur le plateau de Guy A. Lepage, Lorain avait notamment déclaré : «La parité, j'en ai rien à cirer. Je n'ai pas besoin d'une parité, parce que je trouve ça condescendant. Je n'ai pas besoin de votre pitié! J'ai juste besoin de pouvoir exercer ma créativité».

Le chroniqueur s'est servi de cette porte d'entrée pour s'attaquer à la représentation des personnes marginales et issues de minorités culturelles dans les séries québécoises, disant se reconnaître de moins en moins dans les univers télévisuels imaginés par les créateurs d'ici.

«Quand je regarde notre télévision, en particulier celle de Radio-Canada, je trouve que les gens comme vous et moi cèdent graduellement la place à des personnages marginaux et à des histoires qui sont le lot d'une minorité plutôt que le lot de la majorité, plus silencieuse que jamais», se plaint le principal intéressé.

Est-il encore possible de produire une fiction qui ne compte pas un gai, une lesbienne, un bisexuel, un transgenre ou un queer?Guy Fournier

Le nostalgique de La famille Plouffe et Cormoran renchérit en notant, entre autres, que «Les Simone n'ont rien à voir avec les aventures anodines de Denise Létourneau et Dominique André de Moi et l'autre».

Fournier reproche également à la Donalda interprétée par Sarah-Jeanne Labrosse dans Les pays d'en haut «d'avoir pris le dessus sur le personnage résigné de Claude-Henri Grignon», et aux auteurs du film La Bolduc de ne pas avoir «résisté à la tentation de parer de féminisme une femme qui ne connaissait pas le mot».

«Est-il encore possible de produire une fiction qui ne compte pas un gai, une lesbienne, un bisexuel, un transgenre ou un queer?», martelle-t-il.

L'«obligation plus ou moins avouée» de mettre en scène des personnages marginaux ou issus d'une minorité conduit-elle vraiment nos créateurs dans un cul-de-sac comme le prétend l'auteur, entre autres, des téléromans Jamais deux sans toi, Peau de banane et Les Héritiers Duval?

Ou cette inclusion et cette diversité ne permettent-elles pas justement à la télé de se renouveler, de traiter de la réalité d'une nouvelle génération, et de faire oeuvre utile en sensibilisant la population en général aux enjeux fondamentaux - et beaucoup plus complexes - de notre époque?

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