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Services de garde: la modulation des frais provoquerait des départs vers le privé

Services de garde: gare aux départs vers le privé
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Attirés par des coûts égaux et parfois inférieurs, les parents seraient de plus en plus nombreux à opter pour les garderies privées non subventionnées dans la région de Montréal.

Un texte de Davide Gentile

C'est du moins ce que constate l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) à la suite d'une consultation réalisée auprès de la moitié des établissements de la région métropolitaine. « 7 % des enfants migrent à l'extérieur du réseau des centres de la petite enfance », affirme Louis Senécal, PDG de l'AQCPE.

Si plusieurs peuvent, par exemple, trouver une solution de rechange, comme un membre de la famille, « la majorité de ces enfants s'en vont vers des garderies commerciales non subventionnées », estime M. Sénéchal.

Selon l'organisation, pour les familles ayant un revenu total allant de 100 000 $ à 130 000 $, la contribution exigée dans les centres de la petite enfance (CPE) est désormais semblable ou supérieure au coût final facturé par les garderies privées non subventionnées, si l'on tient compte du remboursement d'impôt accordé par Québec.

« Cette population-là, d'un point de vue fiscal, est incitée à aller dans les garderies commerciales. »

— Louis Senécal, PDG de l'AQCPE

L'AQCPE craint que le phénomène ne s'accentue

Depuis quelques mois, plusieurs sources consultées par Radio-Canada évoquent le phénomène, qui serait plus fréquent dans les milieux de la classe moyenne et de la classe moyenne aisée. Les listes d'attente auraient même baissé à certains endroits.

« C'est plus compliqué de combler ces places-là que ce ne l'était dans le passé », ajoute Louis Senécal, qui craint une accélération du phénomène au cours des prochains mois.

Des garderies « privées subventionnées par les crédits d'impôt »

Preuve que l'inquiétude augmente, le vocabulaire employé par l'AQCPE a changé. Elle ne parle plus de « garderies privées non subventionnées », mais bien de « garderies privées subventionnées par les crédits d'impôt ».

Pour Louis Senécal, Québec « banalise le fait que 420 millions en dépenses fiscales vont annuellement à financer les garderies commerciales ». L'AQCPE estime que c'est la somme dont se prive Québec avec les crédits d'impôt octroyés aux parents des 52 000 enfants qui fréquentent les garderies privées non subventionnées.

L'AQCPE répète que la qualité offerte dans ces établissements est inégale, que les exigences sont moins élevées et les contrôles moins serrés que pour les réseaux des CPE. La concurrence que le gouvernement tente de stimuler entre les différents types de services de garde « vient de prendre le dessus sur le rôle du gouvernement de défendre sa politique publique », dit Louis Senécal.

L'AQCPE pointe des études qui indiquent que les enfants qui ont fréquenté des CPE sont moins sujets à des problèmes de développement. La vaste majorité des enfants aux prises avec des problèmes de développement passe par le réseau des CPE.

« Ça témoigne du fait qu'en CPE, on a les services qui permettent à ces enfants d'avoir le meilleur développement ». Quant au coût du réseau des CPE, « depuis les 7 ou 8 dernières années, ça a suivi plus ou moins le coût de la vie », estime Louis Senécal. L'AQCPE dépose aujourd'hui un mémoire à la commission des finances publiques.

Les enfants s'endorment n'importe où

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