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S'il devient premier ministre, Justin Trudeau pourrait s'absenter souvent lors de la période de questions (VIDÉO)

Période de questions à la Chambre des Communes: Trudeau pourrait être souvent absent (VIDÉO)

Le chef libéral Justin Trudeau refuse de garantir qu’il passera plus d’une journée par semaine à répondre aux questions à la Chambre des communes, s’il devient premier ministre.

Lors d’un entretien accordé au Huffington Post Canada, mardi, Trudeau a nié que son absence à la période des questions priverait ses rivaux de l’occasion de le mettre sur le gril, si son parti devait former le gouvernement. Le dirigeant libéral s’est également prononcé sur diverses questions, du Partenariat Trans-Pacifique à la législation sur le droit à la mort, alors qu’il passait par Toronto en cette dernière semaine d’une campagne de 78 jours.

«L’idée que la seule façon d’obliger un gouvernement à rendre des comptes consiste à s’en prendre au premier ministre est contraire à la façon dont fonctionne notre système parlementaire», a déclaré Trudeau à Althia Raj, du HuffPost.

Le leader libéral était questionné au sujet de son engagement à mettre en place une «période des questions du premier ministre» – similaire à celle qui existe en Grande-Bretagne, lors de laquelle le premier ministre répond pendant 30 minutes aux questions des députés, incluant ceux de son propre parti.

Une fois par semaine, le premier ministre répondrait à la plupart des questions des députés, «sinon à toutes», a indiqué Trudeau.

«Mais les autres jours, le premier ministre pourrait certainement être là pour répondre de la façon dont ça se passe en ce moment», a-t-il ajouté.

Le chef conservateur Stephen Harper prend habituellement part à la période des questions trois fois par semaine, et il ne répond généralement qu’aux questions posées par les dirigeants des autres partis.

Trudeau refuse de s’engager à être présent aux Communes au moins trois fois par semaine afin de répondre aux questions de l’opposition.

«Je ne vais pas m’engager à me tenir à l’écart des Canadiens, a-t-il dit. L’une des choses extrêmement importantes pour les premiers ministres est de garder un lien avec les gens qu’ils servent.»

Trudeau pose une question durant la période des questions, en février 2015. (Photo: Sean Kilpatrick/CP)

Il a dit être au courant que certaines personnes croient qu’il ne respecte par le Parlement en raison du temps qu’il a passé hors des Communes à titre de dirigeant libéral.

«L’inverse est vrai, a-t-il affirmé. Ce qui se passe au Parlement compte profondément pour les Canadiens. C’est vrai, les Canadiens s’en sont détournés ces dernières années parce que Harper l’a rendu presque sans signification dans la vie des gens.»

Le chef libéral ne partage pas l’opinion voulant qu’une période des questions spéciale chaque semaine ferait craindre qu’il ne soit pas «responsable» les quatre autres jours.

Les Canadiens sont préoccupés par leur emploi et leur avenir, pas par «la façon dont se passe la période des questions », a-t-il lancé.

Trudeau a également rejeté du revers de la main l’idée voulant qu’une présence moindre à la période des questions aille à l’encontre de son engagement à diriger un gouvernement plus ouvert et responsable.

«Vous pensez qu’être là dehors à travers le pays, de parler aux Canadiens et de ne pas être devant la galerie de presse (parlementaire) revient à être moins responsable?»

Bien que Trudeau se soit également engagé à être «beaucoup plus ouvert» avec les journalistes, ce sont les députés élus qui ont pour tâche de tenir le gouvernement responsable.

Trudeau a indiqué que Harper avait placé un «piège» afin que tous croient que seul le premier ministre compte au sein du gouvernement.

Il a ajouté que son cabinet serait constitué de ministres compétents qui seraient responsables de leurs ministères respectifs, plutôt que de servir de porte-parole à leur dirigeant.

Trudeau sait que son engagement envers le vote libre compliquera les choses.Les libéraux se sont également engagés à faire du vote libre pour les membres du caucus une procédure normale, sauf en ce qui concerne les motions de confiance et les questions au coeur du programme et des valeurs du Parti libéral.

Trudeau a reconnu mardi qu’une telle promesse lui compliquerait les choses en tant que premier ministre.

«Le boulot de premier ministre n’est pas (censé) être facile, a-t-il dit. C’est un boulot qui consiste à rassembler des gens de différentes régions du pays, avec différents points de vue.»

Le Parlement est censé constituer 338 voix cherchant à trouver la meilleure de faire avancer le Canada, a-t-il affirmé.

«Nous nous sommes beaucoup éloignés de cela, a-t-il ajouté. Il est temps que nous y retournions.»

Trudeau a tourné en dérision l’idée qu’il puisse être «autoritaire» en raison de sa décision d’exclure de son caucus les sénateurs libéraux, et de l’accueil réservé par les libéraux à l’ancienne et controversée députée conservatrice Eve Adams.

Eve Adams avec Trudeau en conférence de presse, en février 2015, alors qu’elle annonce quitter les conservateurs pour se joindre aux libéraux. (Photo: Justin Tang/CP)

Trudeau a indiqué avoir consulté la direction de son caucus sur la question des sénateurs, bien que la nouvelle ait pris par surprise les libéraux membres de la Chambre haute.

«J’ai toujours collaboré dans mes prises de décision, et j’ai pris connaissance d’un large éventail d’opinions et points de vue de spécialistes et collègues, a-t-il dit. J’ai alors pris ma décision.»

Trudeau a par ailleurs dit ne pas avoir regretté sa conférence de presse en compagnie d’Adams, dont le passage chez les libéraux en février a étonné plusieurs piliers du parti. Certains d’entre eux ont remis en question le jugement de leur leader.

«Cette élection va consister à convaincre un certain nombre de gens, qui ont voté pour d’autres partis plutôt que pour les libéraux lors du dernier scrutin, de nous regarder et de réaliser que nous détenons le meilleur programme, a-t-il dit. Je ne crois pas que pour un parti cherchant à rapprocher les gens, l’exclusion soit une approche à adopter.»

Pas vraiment de relation personnelle avec Mulcair

Alors que les sondages laissent croire à un éventuel Parlement minoritaire, Trudeau assure qu’il serait en mesure de travailler avec le dirigeant du NDP, Thomas Mulcair.

Bien qu’il estime que Mulcair mette de l’avant une vision ne correspondant pas à ce que veulent les Canadiens, et qu’il juge que le chef néo-démocrate ait «fait le mauvais choix» en s’engageant à équilibrer le budget, Trudeau a rappelé que les libéraux avaient toujours travaillé avec d’autres partis dans les contextes de gouvernement minoritaire.

Trudeau et Mulcair rient ensemble lors d’une rencontre sur le vote des jeunes, en mars 2014. (Photo: Adrian Wyld/CP)

Questionné au sujet de la perception voulant que les deux dirigeants ne s’entendent pas sur une base personnelle, Trudeau a reconnu ne pas bien connaître Mulcair.

«Je n’ai jamais eu beaucoup de conversations avec lui en dehors des mondanités, a-t-il affirmé. Mais je sais que les gens qui se soucient de ce pays et qui veulent construire un avenir meilleur pour les Canadiens devraient toujours pouvoir travailler ensemble.»

Trudeau a indiqué ne pas être étonné par la tournure prise par la campagne. Pendant trois ans, a-t-il dit, les libéraux «sont demeurés constants» avec un message portant sur la croissance de l’économie afin de venir en aide à la classe moyenne.

C’est ce message qui lui a permis de se rapprocher du pouvoir.

Néanmoins, le leader, qui été présenté comme n’étant «pas prêt», juge-t-il avoir été sous-estimé?

«Je ne passe pas beaucoup de temps à réfléchir à ce que mes adversaires pensent de moi — en bien ou en mal, a-t-il répondu. Je me concentre sur le travail que j’ai à faire.»

Trudeau a dit s’être habitué à se faire attaquer au niveau personnel pour des choses n’ayant «rien à voir» avec ce qu’il est réellement.

«Je laisse mes adversaires se concentrer sur moi, a-t-il indiqué. Je vais demeurer concentré sur les choses qui comptent dans ce travail.»

Cet article initialement publié sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais par Philippe Zeller.

L'intégralité de l'entrevue avec Justin Trudeau à lire ici.

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