Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Si le cheval rue et se débat, ce n'est pas par esprit de compétition, ni pour nous donner un bon show. Si le taureau saute et s'enfuit, ce n'est pas parce qu'il est un bon athlète, qu'il aime le sport et qu'il veut gagner des points.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Un rodéo à Gatineau. Des cavaliers monteront taureaux et chevaux sauvages de façon compétitive pour obtenir des points et se qualifier pour d'autres rodéos. Cela requiert de l'habileté, de l'endurance et de la détermination. Imaginez le rush d'adrénaline qu'ils doivent ressentir! C'est excitant la compétition, se dépasser et être fier de soi, comme dans une compétition sportive!

La différence avec le rodéo, c'est qu'il y a dans cette compétition des participants involontaires qui n'ont rien demandé: les animaux. Même si au rodéo, les animaux obtiennent aussi des points pour la hauteur de leur saut ou la vitesse à laquelle ils font un tête-à-queue, à quoi peut bien leur servir ce pointage? Si le cheval rue et se débat, ce n'est pas par esprit de compétition, ni pour nous donner un bon show. Si le taureau saute et s'enfuit, ce n'est pas parce qu'il est un bon athlète, qu'il aime le sport et qu'il veut gagner des points.

La vraie raison, elle est très bien expliquée par l'Association canadienne des vétérinaires: «Le succès des rodéos se fonde inévitablement sur une exploitation des réactions des animaux à la douleur, au bruit et à la peur, ainsi qu'au désir des animaux de fuir.»* Voilà ce qui se cache derrière ce qu'on prend pour une «performance».

Je peux penser à une multitude d'activités à pratiquer entre amis ou en en famille en Outaouais et qui ne sont pas, contrairement au rodéo, basées sur le réflexe de fuite des animaux sauvages.

Que l'on cherche l'aspect compétitif, l'adrénaline ou le vertige, que l'on aime l'aspect social et le plaisir de sortir avec sa gang, savourer une bière, se défouler virilement en regardant un spectacle plein d'action, il est tout à fait possible de le faire en allant encourager son équipe de hockey ou de soccer préférée, en pratiquant un sport comme l'escalade, le wakeboard, le kick boxing ou les arts martiaux. Sinon, l'Outaouais ne manque pas d'humoristes et de festivals!

Toutes ces activités existent chez nous et ne sont pas basées sur le réflexe de fuite d'un animal. Tous les participants ou adversaires sont de la même espèce que vous et vont dans le ring ou sur la scène de leur propre gré. Toutes ces activités ne nécessitent pas de provoquer le stress d'un animal pour le forcer à fuir et à se débattre.

S'amuser aux dépens des autres n'est jamais drôle, surtout quand ces autres n'ont pas de façon d'exprimer leur détresse. En fait ils l'expriment par leur comportement, et c'est justement le principe du rodéo: ça fonctionne uniquement si les animaux se sentent menacés. Tant qu'à payer pour voir un spectacle, pourquoi donner son argent à une activité qui est fondée sur la peur?

Le Code civil le dit: «les animaux sont des êtres doués de sensibilité» et «l'espèce humaine a une responsabilité individuelle et collective de veiller au bien-être et à la sécurité des animaux.» Alors je prends une responsabilité, individuellement, pour vous demander, collectivement, de dire non au rodéo. Parce qu'on est en 2016.

Références

*Revue vétérinaire canadienne, juin 1985

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Mai 2017

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.