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Soeurs grises: un joyau patrimonial sous-utilisé à mettre en valeur

Les religieuses et l’UdeM demandent 35 M$ pour revaloriser le couvent du Vieux-Montréal.

MONTRÉAL - Les Sœurs grises veulent remettre en valeur leur ancien couvent du Vieux-Montréal, avant de plier bagage. Elles souhaitent des investissements de 35,2 millions $ pour un projet muséal et éducatif créé en partenariat avec l'Université de Montréal et le musée Pointe-à-Callière.

Les Soeurs grises conservent des bureaux dans le petit complexe de la rue Saint-Pierre, mais l'endroit est inhabité depuis maintenant trois ans. Le site regorge toutefois d'histoires fascinantes qui remontent presque à la Fondation de Montréal.

Le premier édifice, construit en 1692, a notamment abrité le premier hôpital général de Montréal, fondé par François Charon. Ceux-ci l'ont ensuite vendu à Marguerite d'Youville, fondatrice des Sœurs grises et première Canadienne à être canonisée.

«Quand on parle de congrégations religieuses comme la nôtre, ça a une durée de vie d'à peu près 300 ans. On se voit y arriver quasiment. Avant de partir, on voulait laisser un héritage», affirme Sœur Aurore Larkin, supérieure générale des Sœurs grises.

Plans de la nouvelle Maison de Mère d'Youville

Le partenariat avec l'Université de Montréal permettrait d'ouvrir cet important patrimoine au public, mais aussi aux chercheurs et aux étudiants. Le Laboratoire d'archéologie citoyenne de l'Université de Montréal y serait installé.

«Ce partenariat avec la congrégation des Sœurs grises et Pointe-à-Callière permettra à nos chercheurs et à nos étudiants de profiter d'un espace patrimonial exceptionnel, tout près du lieu de fondation de Montréal. Un cadeau rare», affirme Frédéric Bouchard, doyen de la Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal.

La salle des pauvres, où les frères Charron accueillaient les démunis, serait accessible. La voûte du sous-sol, une des plus grandes de cette époque, serait excavée et remise en état.

Les travaux requis nécessiteront des investissements évalués à 35,2 M$. Les religieuses ont 4 M$ à y investir de leurs poches.

Des discussions sont en cours avec la Ville de Montréal et le ministère de la Culture et des Communications.

Un riche patrimoine

François Charon a ouvert son hôpital en 1692. En 1747, l'hôpital est cédé à Marguerite d'Youville, qui y installe sa congrégation religieuse.

Après l'ouverture d'une nouvelle maison-mère sur la rue Guy en 1869, une partie du vieux couvent est converti en entrepôt pendant plus de 100 ans. Puis, les religieuses reviennent dans les années 1980.

Sœur Aurore Larkin, supérieure générale des Sœurs grises, a affirmé que sa congrégation veut laisser un héritage avec ce nouveau projet.
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Sœur Aurore Larkin, supérieure générale des Sœurs grises, a affirmé que sa congrégation veut laisser un héritage avec ce nouveau projet.

Les Sœurs grises, qui sont présentes à Montréal et à travers le monde depuis presque 265 ans, réduisent peu à peu leurs activités depuis quelques années. La Maison Mère de la rue Guy a été vendue à l'Université Concordia en 2004. Le couvent du Vieux-Montréal a de nouveau perdu ses résidentes en 2016.

Selon Sœur Larkin, la fin de la communauté religieuse est désormais envisageable, même s'il reste encore plusieurs bonnes années. Si le projet se concrétise, il deviendra en quelque sorte l'un des derniers legs des Sœurs grises au patrimoine de Montréal.

«On arrive à notre accomplissement, nous les Sœurs grises en chaire et en os. Mais l'œuvre qu'on a faite pendant 265 ans, elle continue à travers les collaborateurs, à travers les partenaires, à travers les groupes comme l'université. L'éducation , la santé, les services sociaux... on a influencé ça beaucoup tout au long de cette période», dit-elle.

À terme, les Sœurs grises estiment que l'ancien couvent accueillera 25 000 personnes par année.

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