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Depuis plus de 75 ansest présent dans l'univers des jeunes, des adolescents et des amateurs de bandes dessinées. Ils sont nombreux ceux qui reconnaissent le rôle fondamental qu'il a joué dans leur découverte du 9e art. C'est pour célébrer ce rôle essentiel dans le développement de la bande dessinée mondiale que Bertrand et Christelle Pissavy-Yvernault ont publié il y a quelques semainesaux éditions Dupuis.
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Depuis plus de 75 ans le Journal de Spirou est présent dans l'univers des jeunes, des adolescents et des amateurs de bandes dessinées. Ils sont nombreux ceux qui reconnaissent le rôle fondamental qu'il a joué dans leur découverte du 9e art. C'est pour célébrer ce rôle essentiel dans le développement de la bande dessinée mondiale que Bertrand et Christelle Pissavy-Yvernault ont publié il y a quelques semaines La véritable histoire de Spirou aux éditions Dupuis. Pour nous parler de cet incontournable, nous avons rejoint à son domicile parisien, entre deux voyages à Bruxelles, Christelle Pissavy-Yvernault.

Trois ans de recherches et d'entrevues ont été nécessaires pour la rédaction du premier tome, qui couvre les années 1937- 1946. «La plupart des témoins de la première décennie ont disparu, il a donc fallu lire les entrevues qu'ils ont données tout au long de leur carrière pour pouvoir bien décrire cette période. Malheureusement ces entrevues ne vont pas assez loin. Il y a des questions importantes qui n'ont pas été abordées et nous avons dû trouver les réponses ailleurs» explique l'auteur. À partir des archives des différents acteurs du journal et d'entrevues avec leurs familles, les Pissavy-Yvernault ont pu faire les recoupements nécessaires pour dresser un portrait fidèle de l'aventure Spirou.

«Mais cette méthode à ses limites et n'expliquent pas certains points plus obscurs de l'histoire du journal». Des points plus litigieux comme le rôle de Luc Lafnet dans la création du personnage de Spirou. « Nous ne pouvions pas extrapoler sur ce que nous ne savions pas. Dans le cas de Lafnet il est impossible d'en savoir plus. L'ayant droit nous a refusé l'accès à sa correspondance et depuis elle affirme l'avoir brûlée. C'est évident que nous aimerions trouver subitement des archives qui raconteraient ce qui s'est passé entre Rob-Vel, le créateur de Spirou, sa femme Blanche Dumoulin et Luc Lafnet. Mais ce n'est pas le cas.»

Un éditeur visionnaire

Comme de véritables Hercule Poirot, les auteurs arpentent les archives du journal à la recherche du moindre indice qui leur permettra de tracer un portrait fidèle de la publication qui s'est imposée grâce à ses créations et à son éditeur Jean Dupuis, une personnalité fascinante. Sans études, il a quitté l'école à 13 ans, le jeune apprenti-pâtisser a créé une petite maison d'édition qui au fil des ans est devenue un géant de l'édition bd. Visionnaire, Dupuis avait senti avant tout le monde l'importance qu'allait prendre la bande dessinée dans l'univers de la littérature. À une époque où Le Journal de Mickey était la seule revue de bandes dessinées dans la francophonie européenne - même si plusieurs journaux avaient des suppléments bandes dessinées le week-end - il fallait avoir vraiment foi en l'avenir du 9e art pour lancer une revue qui lui était consacrée. «Je ne suis même pas certaine qu'il lisait Spirou ou de la bande dessinée, mais ce qui sûr c'est qu'il était très fier des publications de sa maison.» Une attitude innovatrice pour l'époque quand on sait qu'avant les années 80 la bande dessinée était considérée avec un brin de condescendance comme de la sous-littérature pour adolescents boutonneux et arriérés. «Dupuis voulait développer chez les jeunes le plaisir de la lecture. Et pour lui la bande dessinée pouvait être un acteur important dans la découverte du plaisir de lire. Il s'est toujours fait un point d'honneur de leur offrir des productions de qualité à la fois éducatives, instructives et divertissantes.»

Dupuis avait aussi un flair incroyable pour la mise en marché et la promotion. Pour lancer sa revue, il n'a pas hésité à distribuer gratuitement dans tous les foyers de Charleroi un numéro 0 de Spirou avec un formulaire d'abonnement. Après la sortie du numéro 1, les jeunes pouvaient demander aux éditions Dupuis des exemplaires du numéro 0 qu'ils pouvaient distribuer à leurs copains. «C'était une formidable stratégie de promotion. Il utilisait les lecteurs pour en recruter de nouveaux. Les éditions Dupuis ont toujours été à la fine pointe du marketing, qu'on pense à l'arrivée de Gaston dans le journal de Spirou. Delporte et Franquin avaient préparé son entrée dans le journal plusieurs semaines auparavant en dessinant sur les pages du journal l'empreinte des souliers de ce mystérieux personnage. Les éditions Dupuis ont toujours été très créatif côté marketing et publicité.»

Mais le marketing, la mise en marché et la promotion ne sont rien si le produit n'est pas de qualité. Tout au long de son existence Spirou a su présenter des personnages qui ont marqué l'imaginaire. Plusieurs de ces personnages d'ailleurs se retrouveront dans le prochain tome, consacré à la grande période de Franquin, Roba, Will et Morris, annoncé pour le deuxième semestre 2015 «Nous pensions que tout avait été dit sur cette période, qu'elle était moins intéressante parce que tout le monde la connaissait. Mais en faisant nos recherches, nous avons redécouvert la richesse de cette période. On a entre les mains une matière qui donne le tournis, c'est euphorisant de pouvoir travailler là-dessus, nous sommes très chanceux», conclut-elle avec enthousiasme.

C'est donc un rendez-vous en.... septembre 2015! Maintenant il ne nous reste qu'à trouver un moyen de combler l'attente.

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