Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Encore une fois au SPVM, l'officier cadre Costa Labos est sous enquête. Cette fois, il aurait été enregistré par des policiers lui rapportant des faits innocentant l'ex-sergent détective Mario Lambert. J'ai moi-même eu accès à l'intégrale de cette information et pour tout dire, on ne peut pas descendre beaucoup plus bas.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Encore une fois au SPVM, l'officier cadre Costa Labos est sous enquête. Cette fois, il aurait été enregistré par des policiers lui rapportant des faits innocentant l'ex-sergent détective Mario Lambert.

J'ai moi-même eu accès à l'intégrale de cette information et pour tout dire, on ne peut pas descendre beaucoup plus bas. Imaginez un cadre qui, pour couvrir ses bévues, demande à mots couverts à des subordonnés de ne pas mentionner les paroles d'une source pouvant disculper un policier accusé au criminel et qui pourrait en prendre pour 10 ans.

Inaction au SPVM

Toute cette histoire relance le débat sur la corruption au SPVM, la présence de taupes et les ratés des enquêtes à ce sujet.

Mario Lambert affirme que ses déboires ont commencé lorsqu'il s'est intéressé aux activités d'un réseau montréalais qui aurait été lié au Hezbollah libanais. L'enquête de Lambert aurait pu exposer les pratiques discutables de Paul. « Quand il a su que j'enquêtais sur lui, il s'est arrangé pour me contrer », dit-il.

L'enquête du Service des affaires internes sur Mario Lambert a souffert de certaines irrégularités. Deux policiers du Centre opérationnel Sud avaient produit un rapport qui disculpait Mario Lambert, a-t-on appris lors du procès devant la Cour du Québec.

Selon le témoignage de l'un de ces policiers, Jean-François Lange, les affaires internes n'ont pas apprécié cette initiative.

Le commandant des enquêtes spéciales, Costa Labos (qui est toujours en poste), et l'enquêteur Jean-Yves Lazure (aujourd'hui retraité) ne semblaient pas du tout souhaiter entendre les explications des policiers qui étaient venus au secours de Mario Lambert.

Extraits de l'article de Brian Miles «Blanchi en Cour d'appel, l'ex-enquêteur Mario Lambert veut réparation», publié le 18 décembre 2014 dans Le Devoir

Donc, dans l'affaire Lambert, il n'est pas seulement question de l'arrestation de Mario Lambert, mais de tout ce qui en a découlé.

Lambert devait témoigner dans plusieurs procès, dont celui de Jonathan Hudon Barbeau, proche des Hells accusé de deux meurtres. Un procès stoppé net, car Mario Lambert devenait lui-même un accusé. Et des criminels ressortis sans accusations et commettants de nouveaux crimes. Labos et sa Dirty Dozen, la seule section au budget illimité, auraient frappé sans même contre-vérifier les allégations reçues et, pire, des sources (autrement dit des informateurs) ont été dévoilées et vivent sur du temps emprunté de plus en plus court. Des millions de dollars ont été dépensés strictement pour rien et des dizaines de milliers d'autres pour acheter la paix.

Il y aura eu l'affaire Philippe Paul, dans laquelle, encore une fois, plusieurs dossiers importants à la cour ont été fermés. D'autres millions de dollars envolés en fumée et les différents cadres de la police ferment les yeux. Mieux, le numéro 1, le chef, veut des billets.

Dans l'affaire des journalistes suivis et surveillés, nous retrouvons le même nom, Costa Labos. Souvenez-vous des quatre policiers arrêtés, ma prédiction... un seul aura probablement la tête tranchée, il allait au salon de massage sur le temps du travail. Pourtant, selon mes sources, ce policier était un bon travailleur et contrôleur de sources. Le coût de l'enquête : un petit 300 000 $ et je ne parle pas ici des tractations de coulisse.

Sous le règne de Costa Labos, certains amis impliqués dans des magouilles ont pu prendre une retraite anticipée, sans qu'ils ne finissent éclaboussés par les scandales. D'autres ont étés sacrifiés, ils ne faisaient pas partie du clan des amis.

Personne dans ce département de police n'a pris en compte le tort que ces carriéristes, veules et vénaux, ont pu causer. Je ne souhaite de malheur à personne, mais juste ce qu'ils méritent.

En protégeant Labos, le SPVM se protège un peu lui-même. L'homme connaît ses amis de Versailles, ceux qu'il a côtoyés, protégés et qui lui doivent beaucoup. Maintenant, Costa la gaffe devient un meuble de famille encombrant, inutile et dangereux. La famille aimerait bien s'en débarrasser, mais comment?

Et la saga n'est pas terminée... Il y a un autre procès en cours. Un autre où les hommes de Costa Labos se sont encore une fois surpassés. Les procureurs qui, au début, étaient d'une arrogance et d'une suffisance crasses ont beau faire des pieds et des mains pour s'en sortir sans trop de dégâts, l'éléphant accouchera encore une fois d'une souris. En fait, il n'y aura pas d'accouchement, mais un autre avortement et d'autres millions de dollars dépensés pour rien.

« L'imputabilité, c'est la responsabilité de ses gestes ». Si par la faute d'un loup sans tête, vous dépensez des dizaines de millions de dollars, quelqu'un, quelque part, devrait en être imputable. Malheureusement, au SPVM., tout va pour le mieux et l'argent n'est pas un problème.

Monsieur Coderre, quand allez-vous relever ce chef de police qui a trop d'amis encombrants et le remplacer par quelqu'un de fort et d'indépendant? Pourquoi pas quelqu'un de l'extérieur, sans amis, sans dettes à qui que ce soit. À moins que vous soyez satisfait de tous ces laquais, encombrants certes, mais bien utiles au pouvoir.

Et vous, les ministres de la Sécurité publique et de la Justice, combien coûtent ces jolis désastres? Bah, 10 ou 15 millions de plus ou de moins. La justice n'a pas de prix, sauf pour le citoyen qui paie pour cette parodie de justice.

Une commission d'enquête de 40 ou 50 millions devrait donner du travail aux petits amis et faire plaisir au bon peuple. « C'est ça, ne pas mettre ses culottes. » Bien sûr... vous ne serez pas plus imputables que les autres. Nous devrions peut être changer le slogan de la plaque d'immatriculation par : « Ne rien voir, ne rien entendre et surtout ne rien dire ».

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

La carrière de Claude Aubin en images

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.