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Bédard est un «inconscient» qu'il faut sensibiliser au contrôle des dépenses

Bédard est un «inconscient» qu'il faut sensibiliser au contrôle des dépenses
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QUÉBEC - Le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, est un «inconscient» qu'il faut sensibiliser au contrôle des dépenses, a accusé l'opposition libérale, vendredi.

En conférence de presse avant d'entreprendre une interpellation en Chambre avec M. Bédard, le porte-parole libéral Sam Hamad a été extrêmement dur.

Il a affirmé qu'il fallait sensibiliser le président du Conseil du trésor. Quand des journalistes lui ont demandé si M. Bédard était un inconscient, il a répondu oui.

«La preuve: on a posé des questions, il n'a jamais répondu, a déclaré M. Hamad. Ce matin, je souhaite qu'il nous rassure, nous sommes inquiets. Sa job à lui est de gérer le portefeuille des Québécois, pas donner des bonbons (électoraux)».

Au cours de l'interpellation, il s'est même demandé si M. Bédard avait souvent consulté des états financiers dans sa carrière, ce qui a piqué au vif son vis-à-vis.

M. Hamad a affirmé que «la carte de crédit est pleine» en raison des engagements électoraux des péquistes. Maintenant que le nouveau gouvernement sait qu'il y a des dépassements budgétaires, le porte-parole libéral a voulu savoir «qui est en contrôle» et si le président du Conseil du trésor a donné des directives, des cibles de réduction aux ministères.

«Est-ce qu'il y a un plan de compressions, oui ou non? Et combien? C'est seulement ça qu'on veut savoir», a martelé M. Hamad en Chambre.

Le député libéral se demande même si Stéphane Bédard se consacre à plein temps à sa tâche de président du Conseil du trésor, puisqu'il est aussi leader du gouvernement en Chambre.

«Est-ce qu'il rencontre les ministres (pour réduire les dépenses)? Je ne sais pas. Pas sûr!», a-t-il lancé.

Stéphane Bédard n'a pas manqué de faire transparaître son irritation à plusieurs reprises. Il estimait d'ailleurs que c'est lui qui aurait dû demander des comptes aux libéraux dans cette interpellation. Et il n'a pas aimé se faire reprocher son pedigree en matière de finances, lui qui a fait du droit corporatif et qui a étudié aux HEC.

«Puis là, il vient insulter le monde, il se dit: 'bah, je n'ai pas de questions, donc je vais insulter'. Je trouve ça triste et je l'invite à se ressaisir», a résumé le ministre.

M. Bédard dit avoir hérité de la situation désastreuse du gouvernement Charest, en rappelant que l'ancien ministre des Finances, Raymond Bachand lui-même, avait reconnu avoir dépassé de près de 900 millions $ la cible de contrôle des dépenses dans l'année financière en cours. À terme, à la fin de l'année en cours, ce sera 1,1 milliard $.

«Une orgie de dépenses, sans contrôle, (...) c'est une véritable honte», notamment dans les 20 projets d'infrastructures majeurs du Québec, s'est indigné M. Bédard en réplique.

Il a rappelé que les prévisions de revenus sont aussi en baisse, et qu'il manquera 500 millions $ au compte, donc au total, un manque à gagner de 1,6 milliard $ par rapport au budget déposé en mars.

Malgré tout, il a assuré qu'il garde la cible du contrôle de la hausse des dépenses à 2 pour cent, il n'y aura pas de compressions et le gouvernement Marois respectera l'objectif de l'équilibre budgétaire en 2013-2014.

La Coalition avenir Québec, qui participait aussi à l'interpellation, a pour sa part manifesté des signes d'ouverture et de collaboration qui ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd. En effet, le gouvernement Marois aura besoin de l'appui d'un parti d'opposition pour faire adopter son budget.

Lors de l'interpellation sur le contrôle des dépenses, le porte-parole caquiste, Christian Dubé, a joué la modération en disant vouloir trouver un consensus.

En conférence de presse, il a dit qu'il accordait «le bénéfice du doute» au gouvernement dans les prochaines semaines, mais il s'opposera à toute hausse d'impôts. Une rencontre entre MM. Dubé et le ministre des Finances, Nicolas Marceau, est d'ailleurs prévue lundi.

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