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Egypte: La police tire des lacrymogènes sur des manifestants pro-Morsi au Caire

Egypte: La police tire des lacrymogènes sur des manifestants pro-Morsi
AFP

La police a tiré vendredi 2 août au Caire des grenades lacrymogènes sur des manifestants islamistes partisans du président Mohamed Morsi destitué par l'armée, ont annoncé une source sécuritaire et des manifestants.

"Ils avaient tenté de s'attaquer" à un bâtiment abritant des médias égyptiens, a assuré un haut responsable de la sécurité sous couvert de l'anonymat.

Toutefois, ces tirs ont eu lieu loin des deux places que les pro-Morsi occupent depuis un mois et que les forces de sécurité entendent évacuer, suscitant dans la communauté internationale la crainte d'un bain de sang.

"La police a tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants anti-coup d'Etat qui défilaient pacifiquement dès qu'ils sont arrivés devant Media Production City", a affirmé de son côté le Parti de la Justice et de la Liberté (FJP), la vitrine politique des Frères musulmans, dont Mohamed Morsi est issu.

Appel à manifester devant le QG de la Garde républicaine

Une heure après ces événements, les pro-Morsi ont appelé à manifester devant le quartier général de la Garde républicaine. "L'Alliance contre le coup d'Etat", qui proteste contre la destitution de Mohamed Morsi par l'armée le 3 juillet, appelle dans un communiqué à se rassembler en particulier devant le QG de la Garde Républicaine, théâtre d'affrontements qui ont fait 57 morts le 8 juillet, dont 54 manifestants.

Des milliers de manifestants ont grossi vendredi les rangs des partisans de l'ex-président Mohamed Morsi sur deux places du Caire que la police menace d'évacuer, alors que des émissaires étrangers tentent d'ultimes médiations pour éviter un bain de sang.

Dans le même temps, le vice-président égyptien par intérim Mohamed ElBaradei a appelé à un arrêt des violences dans le pays puis à des pourparlers avec les Frères musulmans et les autres soutiens du président déchu Mohamed Morsi.

Ces propos, tenus dans une interview au Washington Post, ont été publiés au lendemain de propos du secrétaire d'Etat américain John Kerry soutenant la destitution de Mohamed Morsi par l'armée il y a un mois.

Cette déclaration a déclenché la fureur des Frères musulmans, dont Morsi est issu, et alimenté les rumeurs d'une intervention imminente de la police contre ceux qui occupent deux places du Caire.

"Ce que nous devons faire en premier lieu est, bien sûr, de faire en sorte que la violence cesse", a indiqué au quotidien américain le prix Nobel de la Paix et ancien négociateur de l'ONU sur les questions nucléaires.

Le premier président égyptien démocratiquement élu a été destitué et arrêté par la toute puissante armée le 3 juillet, à la suite de manifestations massives contre les Frères musulmans, que leurs opposants accusent d'avoir accaparé pour eux seuls le pouvoir et ruiné une économie égyptienne déjà exsangue.

Dénonçant un coup d'Etat, les pro-Morsi occupent depuis plus d'un mois deux places du Caire mais la police a annoncé jeudi qu'elle se préparait à les en déloger, au beau milieu d'un ballet diplomatique de représentants de la communauté internationale appelant à la retenue.

Dans le même temps, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue émirati ont annoncé vouloir un retour à la "normale" de la situation en Egypte.

Jeudi, une déclaration de John Kerry, avait alimenté la tension et provoqué la colère des Frères musulmans, dont Mohamed Morsi est issu. Il a en effet estimé que les militaires avaient en fait "rétabli la démocratie" en déposant M. Morsi à la demande de "millions et de millions" de manifestants. Les Etats-Unis, qui donnent chaque année environ 1,3 milliard de dollars à l'armée égyptienne, se sont gardés, comme le reste des puissances occidentales, de qualifier de coup d'État l'intervention des militaires.

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