Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une stratégie alimentaire forte est essentielle

La santé est un moteur économique et elle est notamment menacée par une offre alimentaire déséquilibrée et une promotion démesurée des produits trop riches en sucre, en sel et en gras saturés.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Au moment où le gouvernement fédéral annonce des consultations publiques sur la Politique alimentaire pour le Canada, nous découvrons que l'industrie s'oppose à la Stratégie en matière de saine alimentation de Santé Canada. Dans une lettre adressée au ministre MacAulay en mars dernier, la Fédération canadienne de l'agriculture et la Food and Consumers products of Canada, regroupant 135 grandes entreprises et associations, tentent de nuire à un meilleur accès à l'information pour le consommateur. Précisément, ils s'opposent à l'étiquetage sur le devant de l'emballage visant à identifier clairement les produits transformés et ultratransformés riches en sucre, en sel et en gras.

Devant l'épidémie d'obésité et de maladies chroniques, il est choquant que la grande industrie alimentaire tente de décourager les élus et fonctionnaires fédéraux d'aller de l'avant.

L'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) rappelait récemment l'envergure de ce problème. La situation canadienne n'est pas encourageante : c'est le deuxième pays ayant le plus haut taux d'obésité et d'embonpoint chez les enfants et un adulte sur quatre est obèse. Cela exige des actions multiples du gouvernement en matière de saine alimentation.

La situation canadienne n'est pas encourageante : c'est le deuxième pays ayant le plus haut taux d'obésité et d'embonpoint chez les enfants et un adulte sur quatre est obèse.

Présentement, la simple proposition de mettre en évidence des produits dont le contenu en sucre, en gras saturés ou en sodium est élevé soulève la grogne de l'industrie. Cela porte à croire que l'offre alimentaire des Canadiens a un problème de qualité nutritionnelle. Plusieurs fabricants ne se gênent pas pour faire miroiter le contenu élevé en vitamines d'un produit, mais refusent que le consommateur puisse facilement reconnaître un contenu élevé en nutriments à modérer. Dans leur lettre, les regroupements d'entreprises jugent problématique que des mets transformés trop salés, sucrés ou gras soient identifiés comme tels, parce que certains de ces produits contiennent aussi des aliments nutritifs. Or, la présence d'un légume ou d'un produit laitier dans un aliment n'annule pas les conséquences sur la santé d'une trop grande quantité de sel, de sucre ou de gras. Ces aliments demeurent tout de même à consommer avec modération et les Canadiens ont droit de le savoir clairement.

Il s'agit ici de mieux informer le public, de mettre des faits en évidence pour éviter qu'ils soient camouflés dans des stratégies marketing ne montrant que les bons côtés d'un aliment. Il est impératif de rééquilibrer l'information transmise au consommateur sur le devant des emballages. Pour éviter une telle mention, l'industrie peut très bien faire le choix d'améliorer la qualité de ses produits, au bénéfice de tous les Canadiens.

Ces activités de lobbyisme n'aident pas à entretenir une relation de confiance entre les consommateurs et l'industrie alimentaire. Cela suscite des préoccupations quant aux réelles intentions de transparence des membres de ces regroupements d'industriels. Or, les Canadiens ont droit à l'information.

La santé est un moteur économique et elle est notamment menacée par une offre alimentaire déséquilibrée et une promotion démesurée des produits trop riches en sucre, en sel et en gras saturés. Avec une population de plus en plus en surpoids et malade, la croissance économique du Canada ne sera pas au rendez-vous. Dans le calcul d'impact économique de cette stratégie, il est impératif d'en tenir compte et de ne pas céder aux seules prédictions alarmistes de la grande industrie alimentaire.

La mesure proposée par Santé Canada est bénéfique et minimalement contraignante : le consommateur demeure libre de choisir ces produits et l'industrie, de les produire. Le gouvernement doit soutenir les initiatives proposées par la ministre Philpott.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Mai 2017

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.