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Studios Mel's: le ministre Daoust surpris par l'intervention de PKP en faveur de Québecor

Studios Mel's: le ministre Daoust surpris par l'intervention de PKP en faveur de Québecor
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QUÉBEC _ Le ministre de l'Économie et du Développement économique, Jacques Daoust, a estimé vendredi que le député Pierre Karl Péladeau s'était avancé sur un terrain glissant lorsqu'il est intervenu auprès de lui à propos d'une transaction dans laquelle le conglomérat Québecor, qu'il contrôle, est impliqué.

M. Daoust a fait part de ses impressions après la publication d'un reportage du quotidien La Presse, vendredi, affirmant que M. Péladeau était intervenu auprès de lui en juillet mais aussi auprès d'Investissement Québec en mai, peu après son élection à l'Assemblée nationale.

Dans une entrevue, M. Daoust a estimé que M. Péladeau a tenté de favoriser son entreprise à l'occasion d'un échange lors de l'étude des crédits du ministère de l'Économie et du Développement économique.

"Il a demandé de favoriser la société québécoise: 'allez-vous faire quelque chose pour la société québécoise'. Je n'ai pas le texte exact mais ça revenait à ça. Entre vous et moi on ne pensera pas que ce bonhomme-là a posé cette question-là en ne sachant pas ce qu'il faisait, ne sachant pas que Québecor soumissionnait", a dit le ministre.

M. Daoust a également confirmé que M. Péladeau était effectivement intervenu auprès d'un haut dirigeant, qu'il n'a pas identifié, concernant le projet de vente de Vision globale, notamment propriétaire des studios Mel's à Montréal.

Le ministre a affirmé qu'il avait été surpris par la maladresse de M. Péladeau quand il l'a invité à intervenir pour préserver la propriété québécoise de Vision globale, convoitée par Québecor et une entreprise américaine.

"J'étais surpris, je trouvais qu'on s'engageait sur un terrain glissant et la chose qui était primordiale pour moi et ce que je craignais à ce moment-là, c'est que d'aller loin dans cette discussion, nous mène d'abord à mettre sur la place publique une transaction qui était en marche, où on essaie de sauver une entreprise, a-t-il dit en entrevue. Ma crainte, ce n'est pas compliqué, c'est que j'avais peur d'effrayer un des intéressés, je voulais protéger la transaction, c'est clair."

Selon M. Daoust, qui était au courant que Québecor avait fait une offre d'achat pour Vision globale, une commission parlementaire n'était pas l'endroit pour discuter d'une transaction en cours.

"J'ai trouvé ça maladroit, a-t-il dit. Sur le coup j'ai pensé que ça ne se pouvait pas qu'il me parle de ça. Ce que j'ai essayé, c'est de l'évacuer le plus rapidement possible."

Sur sa page Facebook, vendredi, M. Péladeau se défend d'avoir voulu favoriser Québecor en s'exprimant sur la question.

"Jamais il n'a été question de favoriser Québecor, a-t-il dit. Durant les nombreuses années où j'ai eu le privilège de diriger Québecor, j'ai eu à connaître des centaines de dirigeants d'entreprise. J'ai voulu et je souhaite utiliser cette expérience afin de favoriser les intérêts économiques du Québec."

M. Péladeau s'est excusé d'avance si jamais il a enfreint le code d'éthique des députés.

"Si je me suis placé en situation d'apparence de conflit d'intérêts en regard du code d'éthique et de déontologie des députés de l'Assemblée nationale du Québec, je m'en excuse", a-t-il dit.

M. Péladeau a demandé l'avis du commissaire à l'éthique, vendredi, pour savoir s'il s'est placé en position de conflit d'intérêts en intervenant, peu après son élection, dans une transaction impliquant le conglomérat Québecor dont il a le contrôle.

M. Péladeau a fait cette démarche après la publication de l'article de La Presse, a indiqué une porte-parole de l'aile parlementaire péquiste, Antonine Yaccarini.

Le député de Saint-Jérôme a transmis tous les documents pertinents au commissaire à l'éthique Jacques Saint-Laurent afin qu'il puisse rendre sa décision, a affirmé Mme Yaccarini.

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Pierre Karl Péladeau à Saint-Jérôme

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