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Sur quoi miser: pilule ou activité physique?

Pourquoi mettre en opposition deux comportements qui, chacun, vise à l'obtention d'une meilleure santé? En réalité la réponse remonte à la nuit des temps...
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Il y a quelques semaines, je publiais ici un blogue intitulé: «Les années 1960, les médicaments et aujourd'hui». Les réactions à cette chronique furent nombreuses et surtout orientées entre ces deux positions: 1) si on mangeait mieux et si on faisait de l'exercice, on n'aurait pas besoin de médicaments pour rester en santé et 2) la position inverse, sans médicaments, on ne pourrait pas guérir les grandes maladies comme le cancer.

Ceci m'a incité à me poser cette question: pourquoi mettre en opposition deux comportements qui, chacun, vise à l'obtention d'une meilleure santé? En réalité, la réponse remonte à la nuit des temps...

Une belle légende de trois divinités

Dans les mythologies de la Grèce antique et romaine, existait le dieu de la médecine: Asclépios chez les Grecs et Esculape chez les Romains.

Asclépios eut neuf enfants dont deux filles, qu'il nomma Hygie et Panacée. Pour atteindre son objectif de guérir les humains, Asclépios pouvait donc compter sur ses deux filles. L'une s'occupait de voir à ce que les humains utilisent une hygiène de vie saine (bonne alimentation et activités physiques), vous l'aurez deviné il s'agissait d'Hygie (ce qui est à l'origine du mot hygiène).

L'autre fille, du nom de Panacée, s'occupait de trouver des herbes et d'en faire des décoctions, des élixirs ou des onguents pour soigner les humains malades.

Donc plusieurs centaines d'années avant même Jésus-Christ, les Grecs de l'antiquité savaient qu'Hygie et Panacée étaient non pas des ennemis, mais deux sœurs complémentaires pour assurer la santé.

Et nous

Il faut croire que nous avons perdu de cette sagesse. Il est de plus en plus commun d'entendre, comme je le soulignais, des discours anti médicaments et anti vaccination. Pour bien des gens, si on s'en tenait à une alimentation saine et à un programme d'activités physiques régulier, on en aurait fini des maladies. Finis les cancers, l'hypertension, le diabète, l'Alzheimer, etc.

Vous aurez compris que la réalité est toute autre. Sur leurs fermes, nos arrières-grands-parents faisaient de l'exercice physique autant sinon plus intensément que ce que les grands athlètes pratiquent de nos jours. Ils mangeaient on ne peut plus biologique, car il n'existait alors ni antibiotique, ni engrais chimique, ni pesticide, etc.

Et de plus, ils n'avaient pas l'occasion de s'empiffrer à table, les sucres, les protéines et les graisses étant des denrées rares, on n'en mangeait qu'à l'occasion. Nous n'avons qu'à nous souvenir de l'expression: tuer le veau gras pour réaliser à quel point ce genre de mets était exceptionnel.

Malgré toutes ces activités physiques et une nourriture sans additifs, colorants et autres, consommée en quantité modérée, l'espérance de vie au début des années 1900 se situait autour de 50 ans pour les hommes et de 60 chez les femmes.

L'arrivée des médicaments allait changer les choses. Avec les découvertes des vaccins et des antibiotiques, on put mettre fin aux grandes épidémies meurtrières, comme la variole, la peste, le choléra, la tuberculose, la poliomyélite, etc.

Les gens vivant plus vieux, ils devenaient sensibles à d'autres maladies auxquelles leurs ancêtres n'étaient pas soumis. Un exemple parmi tant d'autres: l'Alzheimer. Cette maladie se déclare le plus souvent après la soixantaine. Quand on mourait à 50 ans, personne ne souffrait de cette maladie.

Les deux font la paire

En somme, il faudra se rappeler la sagesse d'Asclépios et de ses deux filles, Hygie et Panacée. Nous devrions, plutôt qu'opposer ces deux pôles, les considérer comme étant complémentaires.

Bien sûr, les remèdes aident, et la recherche de nouveaux médicaments doit non seulement continuer, mais s'accentuer. Tout appui dans ce sens permettra de vaincre des maladies qui, aujourd'hui, contribuent à diminuer non seulement la quantité d'années à vivre, mais aussi la qualité de vie. On peut penser au jour où nous aurons vaincu le cancer, la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson, etc.

Et si au support pharmacologique existant, on ajoutait une saine hygiène de vie, tel que des activités physiques régulières combinées à une saine et modérée alimentation, quel âge pourrions-nous atteindre et surtout avec quelle qualité de vie?

Hygie et Panacée sont les filles d'un même père...

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