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L'ex-ministre péquiste de la Sécurité publique Stéphane Bergeron dément avoir autorisé l'espionnage de journalistes (VIDÉO)

Bergeron dément avoir autorisé l'espionnage de journalistes

QUÉBEC – L’ex- ministre péquiste de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, dément avoir autorisé la Sûreté du Québec à surveiller les téléphones de journalistes.

«Je n'ai pas demandé ça, je n'ai pas autorisé ça, je n'aurais jamais autorisé cela, et on ne m'a jamais informé de cela», a-t-il martelé en conférence de presse en fin de journée mercredi.

Le député péquiste réagissait à un article du Journal de Montréal qui révèle que les téléphones cellulaires de six journalistes de divers médias ont fait l’objet d’une surveillance de la SQ en 2013 après que des reportages aient révélé que le patron de la FTQ de l’époque, Michel Arsenault, avait été placé sous écoute.

Parmi les journalistes visés, on note Marie-Maude Denis, Isabelle Richer et Alain Gravel (Radio-Canada), Éric Thibault (Journal de Montréal) et Denis Lessard (La Presse).

L’article souligne que l’enquête qui a mené à cette surveillance a débuté «quelques heures» après que Michel Arsenault ait écrit à Stéphane Bergeron, alors ministre.

Ce dernier admet avoir contacté le chef de la SQ de l’époque, Mario Laprise, mais affirme qu’il s’inquiétait seulement d’apprendre que Michel Arsenault avait été averti en 2011 par Raymond Bachand, alors ministre, de sa mise sous écoute par la SQ.

«Ce qui me préoccupait, c'était qu'un ministre ait pu être informé d'une enquête, qu'il ait pris le téléphone, ait communiqué avec le principal intéressé et lui ait dit : Tu es sous enquête. Risquant, ce faisant, de faire dérailler ladite enquête», affirme Stéphane Bergeron.

Enquête administrative

En fin de journée mercredi, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a annoncé qu’une enquête administrative sera déclenchée pour faire la lumière sur ces nouvelles révélations.

«C’est un cas particulier, qui soulève des enjeux en soi, mais c’est un cas qui serait l’unique cas des 20 dernières années, selon les informations dont je dispose», a-t-il assuré. Le ministre s’en remet aux vérifications faites par l’actuel chef de la SQ, Martin Prud’homme.

«L’enquête pourrait donner lieu à des sanctions contre des personnes qui auraient mal agi, qui n’auraient pas respecté les règles», souligne Martin Coiteux.

Ces révélations ont relancé les demandes pour une enquête indépendante, les partis d’opposition estimant insuffisants le comité d’expert et l’inspection interne annoncés mardi par le gouvernement Couillard.

Le PQ demande au gouvernement de confier le mandat au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), nouvellement créé pour enquêter sur les cas impliquant des policiers. «De toute évidence, ce qui a été annoncé par le premier ministre et le ministre de la Sécurité publique hier ne va pas à la cheville de la nécessité de l'enquête qui est aujourd'hui justifiée par les faits», estime le chef péquiste, Jean-François Lisée.

Celui-ci ne va toutefois pas jusqu’à réclamer une enquête publique. «On ne veut pas avoir des réponses dans deux ans et après 20 millions de dollars, on veut avoir des réponses rapidement, c'est-à-dire au retour des fêtes, en février ou en mars, sur les événements que nous connaissons maintenant», dit-il. Les conclusions du BEI pourraient ensuite justifier la tenue d’une enquête publique, précise-t-il.

Pour sa part, la CAQ demande une enquête indépendante. «On réitère la demande pour une commission d’enquête publique, parce que ça prend de la transparence. On veut pouvoir entendre tout le monde, dit son porte-parole en matière de Justice, Simon Jolin-Barrette. On veut avoir le pouvoir de contraindre les différents témoins.»

Rappelant la première mouture de la commission Charbonneau proposée par le gouvernement Charest, Simon Jolin-Barrette qualifie les mesures annoncées mardi de «patente à gosses».

Le ministre Coiteux a de nouveau rejeté mercredi ces appels à une enquête indépendante.

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