BHOPAL, Inde - Des centaines de survivants du pire désastre industriel de l'histoire sont descendus mercredi dans les rues de Bhopal, en Inde, pour commémorer le 30e anniversaire de la tragédie.
Les manifestants ont notamment réclamé des punitions plus sévères pour les responsables et un dédommagement plus important pour les victimes.
Le matin du 3 décembre 1984, une usine de pesticides du géant américain Union Carbide a laissé échapper environ 40 tonnes d'isocyanatométhane gazeux dans cette ville du centre de l'Inde. Quelque 4000 personnes ont rapidement été tuées, mais les retombées de la catastrophe ont gonflé le bilan à environ 15 000 morts au cours des années suivantes, selon les estimations du gouvernement.
Le gouvernement indien calcule que quelque 500 000 personnes au total ont été touchées. Trente ans plus tard, disent les militants, des enfants viennent toujours au monde déformés et handicapés après que leurs parents aient été exposés à ce gaz mortel ou à de l'eau contaminée.
Le désastre demeure une plaie ouverte en Inde, où plusieurs considèrent que le règlement de 470 millions $ US intervenu entre le gouvernement indien et Union Carbide est tout simplement insultant.
Bhopal se trouve à environ 600 kilomètres au sud de New Delhi. Lors de la manifestation de mercredi, des survivants et leurs proches ont brûlé des effigies de Warren Anderson, le patron de Union Carbide à l'époque, et le logo de Dow Chemical, qui a acheté Union Carbide.
Des manifestants en colère ont craché sur les effigies et des garçonnets ont uriné dessus avant qu'elles ne soient brûlées.
M. Anderson est décédé en septembre dans une maison de retraite de la Floride. Il s'était rendu en Inde tout juste après le désastre et avait été arrêté. Il avait ensuite profité d'une libération sous caution pour disparaître et ne jamais revenir.
Le gouvernement indien avait tenté, sans succès, d'obtenir son extradition en 2011.
Dow Chemical dit n'avoir aucune responsabilité envers les survivants, puisqu'elle a acheté Union Carbide plus de dix ans après la tragédie.
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