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Quand l'espoir est ailleurs

Je crois que nous nous sommes tous déjà posé la question, à savoir comment nous réagirions si un spécialiste nous disait que nous n'en avons que pour six mois à vivre.
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Je crois que nous nous sommes tous déjà posé la question, à savoir comment nous réagirions si un spécialiste nous disait que nous n'en avons que pour six mois à vivre. Il va sans dire que nous serions probablement sidérés, puis effondrés.

Certains d'entre nous demeureraient dans un état de choc pendant des jours et des semaines. Peut-être même jusqu'à la fin. Pour les autres, nous choisirions peut-être de faire un doigt d'honneur à la maladie en faisant tout ce qu'il est humainement possible de faire pour nous en sortir. Je connais une personne qui a choisi cette deuxième option et qui est en train de remporter son pari.

Trop jeune pour mourir

Daniel est père de deux adolescents et, je le cite ici, conjoint d'une femme merveilleuse du nom de Sylvie. Ceux qui fréquentent les arénas le connaissent bien pour son amour du hockey. Mais s'il est un passionné sur la glace, il l'est tout autant dans les estrades. En effet, Daniel est réputé pour ne pas mâcher ses mots quand le jeu se corse légèrement. En fait, il est une véritable boule d'énergie. Du moins, c'est le Daniel que nous connaissions tous il y a un peu plus de six mois... Avant qu'il ne se fasse dire, par l'oncologue, que ses jours étaient comptés.

D'apprendre qu'on a le cancer, c'est atroce. D'apprendre qu'on a un cancer qui ne peut pas être traité efficacement, du moins au Québec, c'est doublement angoissant. Et si la nouvelle est extrêmement difficile à digérer pour soi, imaginez quand on doit l'annoncer à toute sa famille.

Daniel explique comment il s'est senti lorsqu'en mars dernier, on lui a annoncé la mauvaise nouvelle : « C'est comme si j'avais été projeté vers l'arrière par une forte explosion. Exactement comme ce qu'on voit dans les pubs télé à ce sujet. »

Fort heureusement, il a pu immédiatement compter sur l'appui de son médecin de famille qui l'a encouragé à ne pas baisser les bras, car il voyait en Daniel un homme avec une grande force de caractère et une bonne forme physique. C'est ainsi que toute la famille Léveillé a choisi de faire face à la maladie en choisissant de regarder l'avenir avec optimisme. Pas facile, vous me direz... Mais pour Daniel, pas question de l'enterrer avant qu'il ne soit mort!

L'espoir a un prix

De fil en aiguille, Daniel et Sylvie ont entendu parler des traitements de chimio-embolisation qui se donnaient en Allemagne. Certains Québécois qui s'étaient rendus là-bas avaient eu de bons résultats. Le couple a donc décidé de tenter le tout pour le tout. Une seule ombre au tableau toutefois : le coût exorbitant de toute cette aventure. «Un seul séjour, c'est environ 15 000 $ et on parle de trois ou quatre au total», de raconter Daniel.

On s'entend que le commun des mortels n'a pas une pareille somme dans son compte en banque. Alors ils ont dû mettre en place différentes levées de fonds dont des ventes de garage, un souper spaghetti, la création d'un compte sur GoFundMe, etc.

Si la famille et les amis ont bien répondu à l'appel, il reste que ce n'est vraiment pas facile de rallier des étrangers à la cause. Et on s'entend que la dernière chose qu'une personne malade a besoin de vivre, c'est du stress. «Au début, j'étais vraiment mal à l'aise avec le fait de devoir quémander. Toute ma vie, je me suis débrouillé par moi-même. Mais le désir de rester auprès de ceux que j'aime l'a emporté sur l'orgueil.»

Les nouvelles sont bonnes

Daniel et sa femme ont dû aller en Allemagne à trois reprises jusqu'à maintenant. Trois fois depuis juin. En août dernier, ils sont revenus avec une excellente nouvelle toutefois: la masse a diminué de 35 %, ce qui signifie que le cancer risque d'être opérable si l'artère que la tumeur touche est maintenant dégagée. Le docteur Vogl, le médecin traitant en Allemagne, est extrêmement satisfait du résultat.

Sylvie Larivière, Daniel Léveillé et Docteur Vogl

Cela représente beaucoup d'espoir pour Daniel qui risque de voir sa vie prolonger de plusieurs années, mais il s'agit aussi d'une chance de montrer l'efficacité des traitements de chimio-embolisation qui, malheureusement, ne sont pas encore reconnus ici au Canada.

En terminant, je vous invite à regarder un reportage sur Daniel Léveillé ce jeudi, 22 h, sur les ondes de Radio-Canada (et sur les ondes de RDI à 21 h).

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