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Trans Mountain : «Une trahison à l’égard de ma génération»

La décision d’Ottawa a eu des échos négatifs jusqu’à Québec.
Le coporte-parole de QS Gabriel Nadeau-Dubois prononce un discours lors d'un rassemblement à Montréal le 22 mai 2018.
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Le coporte-parole de QS Gabriel Nadeau-Dubois prononce un discours lors d'un rassemblement à Montréal le 22 mai 2018.

QUÉBEC – La décision du gouvernement fédéral de nationaliser le pipeline Trans Mountain, malgré l'opposition de la Colombie-Britannique, a eu des échos négatifs jusqu'à l'Assemblée nationale.

Mais c'est sans aucun doute le député et porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui a eu la réaction la plus virulente à l'endroit de la décision de l'administration de Justin Trudeau, habituellement populaire auprès des jeunes.

«Je cherche mes mots pour décrire à quel point c'est une décision catastrophique, inacceptable. C'est une trahison à l'égard de ma génération, [...] des jeunes Québécois puis des jeunes Canadiens», a réagi l'élu qui vient de fêter ses 28 ans.

Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a annoncé mardi matin que le Canada achèterait le gazoduc Trans Mountain et tous les actifs de Kinder Morgan pour la somme de 4,5 milliards de dollars. En retour, la construction du pipeline ira de l'avant cet été.

Le tracé du projet s'étend d'Edmonton, en Alberta, à Burnaby, en Colombie-Britannique. Le premier ministre britanno-colombien John Horgan est toujours devant les tribunaux pour restreindre la quantité de bitume sur son territoire.

Une «atteinte grave» aux provinces

La Coalition avenir Québec a dénoncé cette «atteinte grave» à l'autonomie des provinces. Selon le député Simon Jolin-Barrette, il aurait été «préférable» que la cour puisse trancher avant de prendre une décision de la sorte.

Rappelons que Kinder Morgan menaçait de se retirer du projet d'ici le 31 mai si Ottawa n'agissait pas.

«Le gouvernement fédéral prend le parti d'une province au détriment d'une autre et s'investit dans le cadre d'un projet commercial. Ce n'est pas le rôle du gouvernement fédéral de devenir propriétaire de ce genre d'infrastructure», a déploré M. Simon Jolin-Barrette.

S'il s'est dit préoccupé par les juridictions provinciales, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a plutôt tourné la situation à la blague. «Pour une fois, ce n'est pas le Québec qui est l'objet de conflits au Canada», a-t-il rigolé en point de presse.

Le Canada, un «État pétrolier»?

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, pense que la décision d'Ottawa d'aller de l'avant avec ce pipeline démontre «qu'on vit dans un État pétrolier».

«Ceux qui pensaient qu'avec Justin Trudeau, on avait quelqu'un qui entrait dans la modernité, doivent savoir que Justin Trudeau fait davantage que Stephen Harper pour s'assurer que du pétrole qui contribue au réchauffement climatique se rende au marché.»

M. Lisée s'en est ensuite pris à ses adversaires fédéralistes. «Alors, j'ai hâte de voir comment [le chef de la CAQ François] Legault et M. Couillard vont exprimer leur fierté canadienne aujourd'hui.»

M. Nadeau-Dubois, de son côté, espère que cette décision «va achever d'arracher ce qui restait de vernis progressiste et écologiste à Justin Trudeau».

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