BRINDISI, Italie - D'autres corps seront sans doute retrouvés lorsque la carcasse brûlée du traversier grec, où sont mortes au moins 11 personnes, sera remorquée en Italie et fouillée de fond en comble pour les fins de l'enquête criminelle, préviennent les autorités italiennes.
Des survivants continuent d'atteindre la rive deux jours après l'accident. Une grande confusion règne autour du nombre de disparus, étant donné l'écart entre les noms figurant sur la liste de passagers et celle des personnes secourues.
Le Norman Atlantic a dérivé pour une troisième journée au large de la côte de l'Albanie, où deux marins albanais ont été des victimes collatérales de la tragédie, mardi. Un câble qu'ils tentaient d'attacher au navire en dérive s'est sectionné et les a tués.
Un autre corps sans vie a été retrouvé dans le traversier mardi. Le bilan des morts confirmés est maintenant de 11 personnes.
L'incendie s'est déclaré dimanche sur un pont de stationnement pour véhicules du traversier. Plus de 400 personnes ont été secourues, pour la plupart par des hélicoptères en pleine nuit lors de vols risqués avec de forts vents et des vagues déchaînées.
L'Italie a été autorisée à mener l'enquête puisque le propriétaire du bateau et le capitaine sont de nationalité italienne.
Alors que le traversier est inspecté de fond en comble, le procureur de Bari, en Italie, Giuseppe Volpe, craint que le bilan des morts s'alourdisse dans les prochains jours, puisque des migrants s'y seraient réfugiés avant son départ. La compagnie propriétaire du traversier a affirmé que le bateau transportait 475 passagers. M. Volpe, toutefois, a affirmé qu'il y avait au moins 18 «surréservations» et un certain nombre de clandestins.
Selon les autorités maritimes grecques, la première alerte a été donnée par un passager qui a téléphoné à un numéro d'urgence, et non par l'équipage. «Nous sommes à bord du Norman Atlantic d'ANEK Lines, en direction d'Ancona, et il est en feu», a dit le passager. L'enregistrement de son appel a été joué durant une conférence de presse. «Je m'appelle Argyris Stavros, le bateau est en feu et ils ne savent pas quoi faire (...) Je ne sais pas quelle heure il est. Quelle heure est-il? Il est 5 h 40.»
Il semble que les autorités ont ensuite eu du mal à communiquer avec le capitaine, à cause de la langue. Les responsables ont parlé à quelqu'un qui était à côté du capitaine italien.
À la tombée de la nuit, un navire de transport italien a accosté à Brindisi avec, à bord, entre 180 et 200 survivants. Plus tôt, deux survivants blessés ont été aéroportés. Un docteur à bord du navire italien a affirmé que l'un était incapable de marcher alors que l'autre souffrait de brûlures sur 20 pour cent de son corps.
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