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Comment trouver un bon psychologue

Savez-vous vers type de thérapie vous voulez vous tourner?
Le recours à la psychothérapie en France concerne à peu près 4 millions de personnes.
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Le recours à la psychothérapie en France concerne à peu près 4 millions de personnes.

PSYCHOLOGIE - Travailler avec un bon thérapeute peut entraîner des changements positifs dans votre vie, mais la route menant au “Dr Parfait” peut parfois être longue et sinueuse. Idéalement, il vous faut un professionnel qui dispose d’un bureau confortable, accepte de nouveaux patients, a de l’expérience dans le traitement de vos problèmes spécifiques, vous met à l’aise et, croisons les doigts, dont les consultations sont abordables ou remboursées.

Pour simplifier cette démarche, qui peut être fastidieuse, nous avons échangé avec des professionnels de la santé mentale afin de vous donner un meilleur aperçu des différents types de thérapeutes, des différentes approches thérapeutiques et de la manière de déterminer celle qui répondra le mieux à vos besoins.

Quelles différences entre psychiatre, psychologue ou encore coach?

Pour commencer, tout professionnel de la santé mentale pratiquant la thérapie par la parole peut entrer dans la catégorie des “psychothérapeutes”. Comme nous l’explique Tara Griffith Baker, thérapeute conjugale et familiale, et directrice générale de Wellspace SF, il peut s’agir d’un psychologue, d’un psychiatre, d’un thérapeute conjugal et familial, d’un assistant social en milieu hospitalier ou d’un coach certifié.

Un psychothérapeute est une personne qui traite les problèmes de santé mentale et aide ses patients à surmonter leur stress ou leurs troubles émotionnels en discutant et en encourageant des changements de comportement. En résumé, c’est ce à quoi vous pensez lorsque vous envisagez de suivre une thérapie.

Quant au titre précédent le nom du thérapeute, l’abréviation Dr fait référence au titre de Doctorat obtenu par un psychiatre au terme de ses études de médecine, souligne la psychothérapeute Kathleen Dahlen deVos.

“Par exemple, les psychiatres sont titulaires d’un diplôme de docteur en médecine, tandis que les psychologues, les thérapeutes conjugaux et familiaux, les assistants sociaux en milieu hospitalier et les coachs professionnels ont pour la plupart obtenu un master”, déclare t-elle.

Autre distinction importante à noter: si les psychiatres peuvent proposer une thérapie par la parole, à l’instar des psychothérapeutes, leur principal objectif est généralement de diagnostiquer des problèmes de santé mentale, de prescrire des traitements médicamenteux et d’en gérer le suivi.

Les psychiatres étant des médecins agréés titulaires d’un diplôme en médecine, ils sont en principe les seuls professionnels de la santé mentale à pouvoir prescrire des médicaments.

En dépit de ce que le titre de “thérapeute conjugal et familial” pourrait suggérer, leur travail ne se limite pas aux couples et aux familles.

“Comme d’autres psychothérapeutes, ils reçoivent souvent les patients en séances individuelles et sont qualifiés pour évaluer, diagnostiquer et traiter un large éventail de problèmes de santé mentale, confie Griffith Baker. Cependant, ce qui les rend uniques, c’est leur formation spécifiquement orientée pour étudier l’influence de la dynamique familiale et travailler avec les individus dans le cadre de leurs relations interpersonnelles.”

Il existe plusieurs types de thérapie

Pour 31 % de personnes, qu'ils aient ou non consulté, tout le monde devrait, au moins une fois dans sa vie aller voir un psy.
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Pour 31 % de personnes, qu'ils aient ou non consulté, tout le monde devrait, au moins une fois dans sa vie aller voir un psy.

Une fois familiarisé avec les différentes catégories de thérapeutes, vous pouvez explorer les divers types de thérapie proposés par ces professionnels.

Les spécialistes de la santé mentale listent souvent leurs approches thérapeutiques sur leur site Web ou sur leur profil Doctolib. Beaucoup travailleront à partir de plusieurs types de thérapie et l’approche choisie pourra varier en fonction des besoins de chaque patient.

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

est sans doute l’une des approches thérapeutiques les plus couramment utilisées de nos jours. Elle se concentre sur l’identification des schémas de pensée négatifs qui influencent notre humeur et notre comportement et sur le développement d’outils permettant de lutter contre ces conceptions néfastes. Elle peut être utilisée pour faire face au stress ou pour traiter des affections telles que l’anxiété, la dépression, les troubles du comportement alimentaire ou les phobies. Elle est souvent pratiquée sur le court terme et orientée vers des solutions.

Par exemple, votre thérapeute pourrait vous demander d’identifier une pensée contre-productive, telle que : “Ma responsable n’a pas encore répondu à mon e-mail de présentation, mes idées doivent être nulles. Je ne suis pas bon dans mon travail, donc je ne vais plus m’impliquer.” Ensuite, il travaille avec vous pour évaluer ces convictions. “Savez-vous pourquoi elle n’a pas encore répondu ?”, “N’avez-vous pas eu de bonnes appréciations lors de votre évaluation de la semaine dernière ?”, tout cela afin de vous permettre d’être plus confiant lorsque vous présenterez vos idées à l’avenir.

“Cela peut être plus structuré, notamment avec des exercices et des pratiques visant à renforcer ces outils”, explique la psychologue et sexothérapeute Shannon Chavez.

La thérapie comportementale dialectique (TCD)

est une sous-catégorie de la thérapie cognitivo-comportementale développée, à l’origine, pour traiter les personnes ayant des pensées suicidaires, et, par la suite, celles souffrant de troubles de la personnalité borderline. Elle peut également être utilisée pour aider, entre autres, les individus souffrant de troubles du comportement alimentaire et de toxicomanie. La TCD se concentre sur le développement de quatre compétences principales pour aider les personnes à mieux gérer leurs émotions ainsi que les conflits : la pleine conscience, la tolérance à la détresse, la régulation émotionnelle et l’efficacité interpersonnelle. Elle combine la thérapie individuelle, la thérapie de groupe et un accompagnement téléphonique entre les séances.

La thérapie psychodynamique

On a pu évaluer à 56 % l’augmentation du nombre de personnes suivies par les secteurs de psychiatrie en dix ans
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On a pu évaluer à 56 % l’augmentation du nombre de personnes suivies par les secteurs de psychiatrie en dix ans

C’est une autre approche, qui se concentre sur la manière dont nos expériences et relations passées, comme celles de l’enfance, affectent nos modes de pensée, nos émotions et notre comportement actuels. Elle peut être utilisée pour traiter la dépression, un traumatisme ou pour résoudre des problèmes familiaux ou relationnels.

“C’est une approche qui aide à prendre conscience de l’inconscient en utilisant des outils qui facilitent le dialogue entre le patient et le thérapeute afin de cicatriser les blessures passées et renforcer la conscience de soi”, précise Shannon Chavez.

La désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires, ou EMDR

Non conventionnelle et quelque peu controversée, c’est une forme de thérapie qui a gagné en popularité. D’après Lois Kirk, coach certifiée diplômée en EMDR, au début, cette méthode en huit phases a été développée pour traiter les troubles de stress post-traumatique, mais elle est maintenant utilisée pour s’occuper d’autres problèmes de santé mentale, notamment les phobies, le stress aigu et les problèmes d’attachement.

Au cours de la séance, le thérapeute déplace son doigt (ou une baguette) devant le visage du patient, en lui demandant de suivre le mouvement avec les yeux, tout en gardant brièvement à l’esprit le souvenir traumatique. Certains cliniciens peuvent choisir d’utiliser des indices tactiles, tels que des tapotements de la main, ou auditifs, comme des sons musicaux alternant de gauche à droite selon un schéma rythmique. Au cours des séances, les émotions difficiles liées à l’événement traumatique devraient diminuer, pour être remplacées par des pensées plus positives.

“Quand on repense à ce souvenir par la suite, le contenu de la mémoire n’a pas été modifié, mais la détresse émotionnelle ou physique et les pensées négatives qui y sont associées ne sont plus présentes”, soutient Kim Strong, assistante sociale au Wellspace SF, formée à l’EMDR.

“Au bout du compte, votre expérience avec votre thérapeute, quel que soit votre choix à ce sujet, sera fortement influencée par la confiance que vous lui accordez et le sentiment de sécurité que vous ressentez en sa présence”

- - KATHLEEN DAHLEN DEVOS, PSYCHOTHÉRAPEUTE

Parmi les autres approches thérapeutiques actuellement utilisées, on peut citer la thérapie relationnelle, la thérapie basée sur l’attachement, la Gestalt-thérapie, la thérapie centrée sur les émotions (EFT), la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (MBCT) et la psychothérapie interpersonnelle (IPT).

Alors, quel type de thérapie vous convient le mieux ?

“Commencez par vous demander pourquoi vous souhaitez vous faire aider par un professionnel, car cela vous aidera à identifier ce que vous voulez retirer de cette thérapie”, déclare Griffith Baker. Si vous souhaitez mieux comprendre comment les relations toxiques entre vos parents, dont vous avez été témoin durant votre enfance, influencent votre comportement dans vos relations actuelles, optez plutôt pour un thérapeute ayant une approche psychodynamique. Si vous souhaitez acquérir des compétences pratiques pour faire face à vos troubles de l’anxiété, une approche cognitivo-comportementale peut se révéler plus utile.

“Par exemple, une personne qui cherche à résoudre des conflits liés à son identité sexuelle devra probablement recourir à un type de traitement différent de celle qui cherche à vaincre sa peur de l’avion”, poursuit-il.

Il est utile de se renseigner sur les différentes approches, mais ne vous perdez pas dans tout le jargon psy. Comme le dit Kathleen Dahlen deVos, le facteur déterminant sera votre capacité à vous livrer à cette personne en vous sentant à l’aise.

“Au bout du compte, votre expérience avec votre thérapeute, quel que soit votre choix à ce sujet, sera fortement influencée par la confiance que vous lui accordez et le sentiment de sécurité que vous ressentez en sa présence”, a-t-elle souligné.

Globalement, 70% des consultants sont des femmes.
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Globalement, 70% des consultants sont des femmes.

Cet article, publié à l’origine sur Le HuffPost américain, a été traduit.

“Tu vois quelqu’un?”

Jusqu’à la fin du mois de septembre 2019, Le HuffPost C’est la vie s’intéresse à la santé mentale par le prisme de la thérapie. Comment choisir le bon thérapeute? Comment en parler autour de soi? Quels bienfaits peut apporter un tel travail sur soi, sur son rapport aux autres? Autant de questions auxquelles nous allons répondre à travers des interviews d’experts et des témoignages.

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