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Trump exhorte le secrétaire d'État de la Géorgie à «trouver» des votes lors d'un appel enregistré

Le président a affirmé au plus haut responsable électoral de l'État qu'il n'y avait «rien de mal» à dire que le décompte final des voix avait été «recalculé».
Donald Trump et Brad Raffensperger
AFP via Getty Images (Brendan Smialowski), AP (Brynn Anderson)
Donald Trump et Brad Raffensperger

Le président Donald Trump a fait pression samedi sur le secrétaire d’État de Géorgie Brad Raffensperger, également républicain, pour qu’il fasse recalculer les votes de l’élection présidentielle dans l’État afin d’annuler la victoire du président élu Joe Biden.

Au cours de l’appel d’une durée d’une heure, dont un enregistrement a été obtenu par le Washington Post, Trump a propagé des théories du complot sans fondement à propos de la fraude électorale et a affirmé à Raffensperger que les Géorgiens étaient «en colère» contre les résultats de l’élection.

«Nous avons remporté ces élections en Géorgie», a faussement affirmé Trump pendant le coup de fil. «Et il n’y a rien de mal à dire ça, Brad. Vous savez, je veux dire, avoir le bon ― le peuple géorgien est en colère. ... Et il n’y a rien de mal à dire que, vous savez, que vous avez recalculé.»

On peut entendre M. Raffensperger rejeter la demande de Trump, disant au président que les données qu’il a utilisées pour étayer ses affirmations sont «fausses».

«Tout ce que je veux faire, c’est ceci: je veux juste trouver 11 780 votes, soit un de plus que ce que nous avons», dit Trump à Raffensperger à un autre moment de la conversation. «Parce que nous avons gagné cet État.»

Écoutez un extrait de la conversation ci-dessous (en anglais):

À moins de trois semaines de l’investiture présidentielle, Trump n’a toujours pas concédé la victoire à Biden et continue de prétendre à tort que les élections ont été «truquées». Il accorde une attention particulière à la Géorgie, qu’il a gagnée en 2016, mais qu’il a perdue contre Biden en novembre par moins de 13 000 voix.

Mais de hauts responsables géorgiens ― y compris Raffensperger et le gouverneur de Géorgie Brian Kemp, un républicain qui était un fervent partisan du président avant les élections ― ont affirmé que le processus électoral de l’État était libre et équitable et que les résultats étaient légitimes.

Ni le ministère de la Justice ni les responsables électoraux du pays n’ont trouvé de preuves de fraude électorale généralisée ou d’irrégularités dans le dépouillement.

Lors de l’appel de samedi, Trump a déclaré à Raffensperger qu’il «devrait vouloir des élections fiables et justes» et a souligné que le secrétaire d’État était un républicain.

«Nous pensons que nous avons une élection juste», a lancé Raffensperger.

Trump a ensuite accusé Raffensberger d’avoir commis une «infraction criminelle» en dissimulant sciemment un complot contre le président et a averti le secrétaire d’État que ses actions seraient «très dommageables à bien des égards».

«Je pense que vous devez dire que vous allez la réexaminer», a poussé Trump. «Et vous pouvez la réexaminer, mais la réexaminer avec des personnes qui veulent trouver des réponses.»

Le Post a publié des extraits audio de l’appel quelques heures après un échange houleux entre Trump et Raffensberger sur Twitter. Le président affirmait que le secrétaire d’État géorgien n’était «pas disposé» à répondre aux questions sur la soi-disant fraude électorale lors de leur conversation de samedi.

«Respectueusement, Président Trump: ce que vous dites n’est pas vrai», a tweeté Raffensperger en réponse. «La vérité sera révélée.»

Le bureau de Raffensperger a annoncé la semaine dernière qu’il avait achevé sa vérification des bulletins de vote et n’avait trouvé aucune preuve de fraude lors de l’élection présidentielle. La Géorgie avait déjà effectué un recomptage manuel et un recomptage à la machine par après, à la demande de l’équipe Trump; les deux analyses ont confirmé la victoire de Biden dans l’État.

Les juges de différents endroits au pays ont rejeté les poursuites intentées par l’équipe Trump et les républicains pour contester les résultats des élections, dont une a d’ailleurs fait appel devant la Cour suprême de Géorgie le mois dernier.

Raffensperger a affirmé samedi à Trump qu’il soutenait les résultats des élections obtenus dans l’État et a rappelé au président qu’il pouvait poursuivre la contestation de ces chiffres devant les tribunaux s’il le jugeait nécessaire.

«Vous seriez respecté, vraiment respecté si cela pouvait se régler avant les élections», lui a dit Trump. «Vous avez une élection importante qui s’en vient mardi prochain.»

Certains républicains ont exprimé leur inquiétude face aux efforts de Trump pour semer la discorde au sein du processus électoral en Géorgie, où deux élections sénatoriales très attendues détermineront mardi quel parti contrôle la chambre haute. Les attaques du président contre le système électoral de l’État pourraient entraîner une faible participation électorale de la part des républicains, selon certains membres du parti.

Mercredi, plusieurs sénateurs républicains et des dizaines de membres de la Chambre du parti devraient s’opposer à la certification des votes du collège électoral lors d’une session conjointe du Congrès.

Au moins 11 sénateurs républicains, dont Josh Hawley du Missouri et Ted Cruz du Texas, font partie de ces opposants. Le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a publiquement exhorté les législateurs du Parti républicain à ne pas s’opposer au processus de certification.

Dimanche, un groupe bipartite de 10 sénateurs, incluant entre autres les républicains Susan Collins du Maine, Mitt Romney de l’Utah et Bill Cassidy de la Louisiane, ont incité leurs collègues à certifier officiellement la victoire de Biden.

«Les élections de 2020 sont terminées», écrivait le groupe dans une déclaration commune. «Tous les recours à travers les recomptages et les appels ont été épuisés. À ce stade, de nouvelles tentatives de mise en doute de la légitimité de l’élection présidentielle de 2020 sont contraires à la volonté clairement exprimée par le peuple américain... Il est temps d’aller de l’avant.»

Ce texte initialement publié sur le HuffPost États-Unis a été traduit de l’anglais.

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