Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Un pacte de suicide entre 13 jeunes d'Attawapiskat déjoué par des policiers

Un pacte de suicide entre 13 jeunes d'Attawapiskat déjoué
CBC

Un pacte de suicide entre 13 jeunes autochtones _ incluant un enfant de 9 ans _ a été déjoué, lundi, dans la communauté d'Attawapiskat située dans le nord de l'Ontario, qui est aux prises avec une importante vague de tentatives de suicides.

Des représentants de la Première Nation disent être complètement débordés par la crise. Des policiers des communautés avoisinantes ont d'ailleurs été appelés en renfort.

Anna Betty Achneepineskum de la nation Nishnawbe Aski a expliqué qu'une discussion entre les jeunes qui planifiaient se suicider avait été interceptée. Les policiers les ont immédiatement conduits

à l'hôpital pour qu'ils y subissent une évaluation psychologique, a-t-elle rapporté.

L'hôpital, qui traite déjà plusieurs autres jeunes qui ont attenté à leurs jours, a été incapable de les recevoir tous en même temps. Environ la moitié d'entre eux se sont donc retrouvés en prison, puisque les autorités ont estimé qu'il s'agissait du seul lieu où ils pouvaient être en sécurité et sous surveillance avant de recevoir des soins.

Mme Achneepineskum signale que toute la communauté de 2000 âmes, située dans la région de la Baie James, est dépassée par les événements. Elle avance que trois des quatre travailleurs de la santé d'Attawapiskat ont été transférés à Thunder Bay pour y recevoir du soutien et pour qu'ils puissent se reposer.

"Ils étaient physiquement et émotivement exténués", a-t-elle déploré.

Le chef d'Attawapiskat, Bruce Shisheesh, et le conseil de la communauté ont déclaré l'état d'urgence, samedi soir, à la suite de la onzième tentative de suicide à survenir en neuf jours seulement, depuis le début d'avril. Selon le conseil, 28 autres tentatives de suicide avaient été dénombrées en mars.

Mme Achneepineskum, la grande chef adjointe de la nation Nishnawbe Aski, un regroupement politique qui représente 49 Premières Nations dont Attawapiskat, avait déjà prévu se rendre dans la communauté pour parler du suicide lorsque la plus récente crise est survenue.

Elle tente maintenant d'aider sur place du mieux qu'elle peut.

"Il n'y a aucun spécialiste en santé mentale pour les jeunes, il n'y a aucun responsable des loisirs. Il y a quelques personnes qui essayent d'organiser quelques activités pour les jeunes, mais nous avons besoin de beaucoup plus d'aide", a-t-elle imploré.

"Ce sur quoi nous travaillons est d'obtenir un engagement du gouvernement pour que davantage de personnel soit disponible, pas juste pour les situations de crises, mais sur le long terme", a-t-elle ajouté.

Un garçon qui a été aéroporté jusqu'à un plus grand hôpital cette fin de semaine après avoir tenté de mettre fin à ses jours sera de retour à Attawapiskat, mardi, a souligné Mme Achneepineskum.

"Que va-t-il se passer avec lui?, demande-t-elle. Il y a eu des cas où les jeunes rentraient chez eux et dès la première nuit, ils étaient de retour à l'hôpital puisqu'ils avaient encore tenté de se suicider."

Mme Achneepineskum a mentionné que certains des jeunes qui ont conclu un pacte de suicide étaient déjà de retour chez eux, alors que d'autres sont toujours traités pour divers problèmes de santé mentale.

Êtes-vous dans une situation de crise? Besoin d'aide? Si vous êtes au Canada, trouvez des références web et des lignes téléphoniques ouvertes 24h par jour dans votre province en cliquant sur ce lien.

VOIR AUSSI

Maisy Odjick

Des femmes autochtones portées disparues au Canada

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.