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Une économie diversifiée, un secteur forestier transformé

Notre industrie forestière est fragilisée, mais elle demeure l'un des plus importants domaines du secteur manufacturier canadien. C'est donc une formidable base industrielle que nous devons consolider.
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Cette lettre ouverte est cosignée par huit experts canadiens du secteur forestier

La chute des prix du pétrole a mis en lumière la vulnérabilité de l'économie canadienne. Le Canada doit se doter d'une économie manufacturière diversifiée qui sera moins sensible au ralentissement d'un secteur dominant. Nous devons renforcer notre base manufacturière traditionnelle, notamment par la promotion de l'innovation et du développement durable au sein de notre secteur forestier qui soutient des régions entières.

C'est dans cet esprit que se tiendra à Polytechnique Montréal, du 10 au 13 mai, la 3e conférence FIBRE. Cette alliance rassemble 8 grands réseaux universitaires, pas moins de 700 professeurs et chercheurs, des partenaires de l'innovation, comme l'Association des produits forestiers du Canada, l'institut FPInnovations, Ressources naturelles Canada et le Conseil de la recherche en sciences naturelles et en génie (CRSNG).

Le but du regroupement FIBRE est d'identifier les pistes qui vont transformer l'industrie et l'amener vers de nouveaux procédés et de nouveaux produits, notamment dans le créneau en émergence de la bio-économie.

Les partenaires du réseau FIBRE ont plusieurs réalisations significatives à leur actif.

Dans le secteur des produits du bois, par exemple, les recherches du réseau FIBRE ont mené à de nouvelles technologies et à une meilleure compréhension de la performance du bois dans la construction de bâtiments de moyenne et grande hauteur. Si bien qu'on pourrait bientôt voir s'élever au Canada des gratte-ciels en bois.

Dans les pâtes et papiers, on voit émerger le potentiel du bioraffinage. Le succès de Celluforce en est une illustration. Cette entreprise située à Windsor, au Québec, est la première usine de démonstration au monde à fabriquer la nanocellulose cristalline, un composé pouvant être utilisé autant pour reconfectionner les os et les dents que pour élaborer des polymères aux propriétés futuristes. La compagnie Cascades vient elle aussi d'annoncer une première canadienne. L'investissement à son usine Norampac-Cabano va permettre d'extraire des copeaux de bois un sucre cellulosique (hémicellulose) aux innombrables applications, allant des biocarburants à l'agroalimentaire. Ce n'est qu'un aperçu des possibilités de la bio-économie de la forêt.

Grâce à ces développements scientifiques, le Canada est à l'avant-garde du développement des applications à haute valeur ajoutée des produits de la forêt. Alors que ces innovations sont commercialisées, il est impératif de créer des partenariats entre les entreprises du secteur forestier et celles d'autres secteurs manufacturiers afin de développer un portefeuille de nouveaux produits à valeur ajoutée.

Cette approche est parfaitement compatible avec l'idée du développement durable. Les Canadiens savent trop peu que notre industrie forestière a une réputation incomparable. Un sondage international, mené en 2014 par Léger Marketing, indiquait d'ailleurs que l'industrie forestière canadienne était perçue comme la plus responsable du monde sur le plan environnemental.

Notre industrie forestière est fragilisée, mais elle demeure l'un des plus importants domaines du secteur manufacturier canadien totalisant des ventes de 58 milliards de dollars, 230 000 emplois et une contribution de 19 milliards de dollars à l'excédent commercial du Canada en 2014. C'est donc une formidable base industrielle que nous devons consolider avec des produits innovants à haute valeur ajoutée pour assurer son avenir dans un marché toujours plus concurrentiel.

C'est pourquoi il est crucial, surtout en ces temps de défis économiques, que le réseau FIBRE continue de nourrir ce partenariat fructueux entre des universités canadiennes, l'industrie, FPInnovations et le gouvernement canadien. Cette collaboration dessine l'avenir du secteur forestier. C'est un enjeu stratégique pour l'économie canadienne et pour la vitalité de centaines de communautés régionales à travers le pays.

Cette lettre est cosignée par Cedric Briens, Western University, Réseau Lignoworks; Y. H. Chui, University of New Brunswick, Réseau NEWBuildS; Alain Cloutier, Université Laval, Réseau ForêtValeur; Ron Crotogino, Réseau ArboraNano; Hung Lee, University of Guelph; Jack Saddler, University of British Columbia, Réseau sur la bioconversion; Bob Pelton, McMaster University, Réseau SENTINEL sur le papier bioactif; Paul Stuart, Polytechnique Montréal, Réseau optimisation des chaînes de valeur; Theo van de Ven, McGill University, Réseau sur les fibres vertes.

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Mai 2017

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