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Valérie Plante se défend de perdre de l'influence auprès du gouvernement

Le gouvernement de la CAQ omet l'entente «Réflexe Montréal» et développe le REM sans la métropole.
Valérie Plante, mairesse de Montréal
Olivier Robichaud
Valérie Plante, mairesse de Montréal

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dû se défendre de manquer d’influence auprès de la Coalition avenir Québec, au lendemain d’une autre annonce gouvernementale faisant fi de l’entente «Réflexe Montréal» et des priorités de son administration.

Lundi, Mme Plante et son administration réclamaient davantage de pouvoirs pour réglementer l’industrie du taxi, ainsi que l’ajout dans le projet de loi 17 d’un chapitre décrivant les impacts spécifiques de la législation sur le territoire montréalais. Ce chapitre devrait normalement s’y trouver en vertu de l’entente «Réflexe Montréal» signée par son prédécesseur Denis Coderre avec l’ancien gouvernement libéral.

Le matin même, le gouvernement annonçait qu’un nouveau mandat était donné à la Caisse de dépôt pour prolonger le Réseau express métropolitain (REM) vers Laval et Chambly, et potentiellement vers Pointe-aux-Trembles et Montréal-Nord. La mesure fait compétition à la ligne rose et outrepasse les organes décisionnels de la métropole comme l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

Dans les pages de La Presse, la ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau, a même tourné au ridicule la déception exprimée par Mme Plante.

“C’est un élément supplémentaire pour améliorer la mobilité dans la région métropolitaine et sur l’île de Montréal. Vraiment, je ne comprends pas la saute d’humeur de la mairesse Plante.”

- - Chantal Rouleau

Mardi, Mme Plante a réfuté l’idée que le gouvernement l’isole, ou passe par-dessus sa tête pour faire avancer ses projets.

«Je n’ai pas cette impression. [...] Vous savez, il y a l’interprétation, la façon dont les médias voient certaines choses. Mais ma vie ne se limite pas aux points de presse. Il y a beaucoup de travail qui se fait en arrière-plan avec le gouvernement, avec les ministres», dit-elle.

Mme Plante affirme mener de front plusieurs dossiers avec Mme Rouleau, ex-mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles au sein du parti d’opposition Ensemble Montréal.

La mairesse répète toutefois qu’elle souhaite que le processus de planification du transport passe par l’ARTM. Elle craint que l’agrandissement du REM n’ajoute à la congestion sur la ligne orange du métro.

Denis Coderre, «des pommes et des oranges»

Mme Plante ne souhaite pas commenter la capacité de l’ex-maire Denis Coderre à négocier des ententes avec l’ancien gouvernement de Philippe Couillard.

«Chaque gouvernement est différent, chaque maire est différent. C’est comme comparer des pommes et des oranges. On ne peut pas faire de parallèles aussi directs», dit-elle.

Rappelons que M. Coderre, en plus du «Réflexe Montréal», a négocié la loi sur le statut de métropole qui a donné plus de pouvoirs à Montréal. Il a aussi négocié de nombreux investissements en infrastructures dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal.

L'ex-maire Denis Coderre lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle, le 7 avril 2019.
Radio-Canada
L'ex-maire Denis Coderre lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle, le 7 avril 2019.

«Elle est en train de s’isoler»

Le chef de l’opposition Lionel Perez, qui a pris les rênes du parti de M. Coderre après la défaite de novembre 2017, estime que les prises de parole de Mme Plante torpillent sa relation avec le gouvernement.

«Elle est en train de s’isoler. Elle est en train de se rendre impertinente. [...] Elle aurait dû saluer la manoeuvre du gouvernement. Mais non, elle veut soulever la possibilité d’inclure l’ARTM dans le processus», déplore-t-il en entrevue téléphonique.

Au cours des derniers mois, M. Perez a également réclamé le respect du «Réflexe Montréal», notamment dans le cadre du projet de loi sur la laïcité. Il estime toutefois que la mairesse s’y prend mal.

«C’est à la Ville, avec ses relations, de s’assurer que c’est pris en ligne de compte avant le dépôt du projet de loi. Le travail en amont doit être fait par la Ville et ça n’a pas été fait», dit-il.

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