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«Westworld» de HBO: La série a-t-elle de quoi devenir le prochain «Game of Thrones»? Oh que oui

«Westworld» pourrait-il être le nouveau «Game of Thrones»? Oh que oui

HBO a lancé dimanche 2 octobre Westworld, série de science-fiction adaptée du film du même nom sorti en 1973. Un nouveau programme sur lequel la célèbre chaîne câblée américaine mise gros pour se relancer.

Avec le flop de la saison 2 de True Detective, l'échec cuisant de Vinyl et l'annulation de The Leftovers -qui n'attire pas les foules- après sa saison 3 en 2017, HBO a en effet bien du mal à renouveler son offre en terme de séries dramatiques. Sans compter qu'elle a désespérément besoin de frapper un grand coup afin de trouver une digne héritière à Game of Thrones dont la fin est d'ores et déjà prévue pour 2018.

D'où Westworld, réalisée par J. J. Abrams (Lost, Star Wars: Episode VII ) et Jonathan Nolan (The Dark Knight Rises, Interstellar) avec un budget qui avoisinerait les 100 millions de dollars. Cette série a-t-elle les épaules pour reprendre le flambeau? Le HuffPost, qui a pu voir les quatre premiers épisodes, vous détaille ci-dessous comment cette nouveauté s'en sort.

Le synopsis

Westworld met en scène dans un futur proche dans lequel il existe un gigantesque parc d'attraction qui propose à ses "invités" ("guests", en VO) de replonger dans le Far West et vivre comme à l'époque. Tout y est on ne peut plus réaliste: les décors s'étendent à perte de vue et sont peuplés de robots ultra perfectionnés convaincus d'être les personnages qu'on les a programmés à jouer.

Prix de l'expérience: 40 000 dollars par jour. Une somme non négligeable mais qui garantit aux "invités" une liberté totale: il peuvent faire ce que bon leur semble, assouvir tous leurs fantasmes, laisser libre cours à leurs pulsions sans aucune exception. Les androïdes, surnommés "hôtes" ("hosts", en VO); sont savamment programmés pour répondre précisément à n'importe quelle de leurs envies et n'ont qu'une seule limite: ils sont incapables de tuer les humains.

Un problème va cependant apparaître dans le comportement de certains robots. Alors que leur mémoire est systématiquement effacée, à la fin de chaque journée qu'elles jouent en boucle, quelques machines vont commencer à se souvenir des jours passés, des différents rôles qu'on leur à fait jouer dans le parc ou encore des atrocités subies entre les mains de précédents "invités". Un traumatisme qui va les pousser à remettre en question ce monde qui les entoure et agir hors du contrôle de leur créateur (découvrez la bande annonce ci-dessous).

Aussi dense ?

L'une des forces de Game of Thrones réside dans la complexité de sa trame, la diversité de ses décors et l'enchevêtrement de ses personnages. Un aspect qui lui a sans aucun doute coûté des fans à ses débuts: qui n'a pas été déboussolé durant les premiers épisodes et a dû s'accrocher pour réussir à comprendre clairement qui appartenait à quelle maison et quel était le problème d'un tel ou d'une telle avec Ned Stark ou Robert Baratheon?

Westworld offre à son tour un monde étranger dans lequel évoluent de nombreux personnages aux intérêts différents. Si le cadre de l'action se limite ici au parc (qui est tout de même gigantesque) et à ses coulisses, on retrouve des intrigues tentaculaires qui traversent ces deux mondes.

Comme pour la série adaptée des romans de George R. R. Martin, le premier épisode de cette nouvelle fiction se trouve être très dense et à de quoi perdre le téléspectateur. Il faudra attendre le deuxième épisode pour que le voile se lève et que l'étendue des enjeux se laisse deviner. Même après le quatrième chapitre, les questions restent cependant nombreuses et cela laisse espérer que la série pourra tenir sur la longueur.

Et c'est d'ailleurs sur ce plan là que Westworld va plus loin que Game of Thrones. La série invite le téléspectateur à s'interroger sur la place de la machine dans le monde -on n'en attendait pas moins avec une série qui place en son centre l'avènement de l'intelligence artificielle- mais aussi sur le comportement humain quand la limite entre le virtuel et le réel devient invisible.

Aussi violent ?

Les scènes de sexe gratuites et les litres d'hémoglobine ont marché pour True Blood entre 2008 et 2014, et ont été exploités comme jamais dans Game of Thrones depuis 2011, jusqu'à parfois s'attirer les critiques de téléspectateurs.

Les "invités" du parc de Westworld sont ici pour faire ce qu'ils veulent, sans qu'aucune limite ne leur soit imposée. Un concept qui ouvre en toute logique la porte à tous les fantasmes, et d'autant plus renforcé par le fait que les "hôtes" sont ici pour être à la merci des humains et pour assouvir tous leurs désirs (scrupuleusement analysés avant l'entrée dans ce monde fictif). Le sexe ne manque donc pas à l'appel.

On n'atteint cependant pas le niveau de Game of Thrones -qui frôle parfois l'overdose- dans le sens où une bonne partie de la nudité est ici dénuée de toute connotation sexuelle. Les corps sont en effet souvent présentés de manière mécanique et scientifique dans les coulisses du parc où les androïdes sont dépourvus de tous vêtements.

La violence, elle aussi, est au rendez-vous. Les amateurs des personnages impitoyables de Game of Thrones apprécieront sans nul doute le terrible homme en noir, interprété par Ed Harris (ci-dessus), qui arpente le parc en laissant un nombre inégalé de cadavres derrière lui. Libre ensuite au téléspectateur de juger la violence comme étant gratuite ou d'y voir une manière de dénoncer jusqu'où l'homme est prêt à aller quand il pense que ses actes n'ont aucune conséquence.

Aussi beau ?

Game of Thrones est tourné aux quatre coins du monde, ou presque, et offre de superbes paysages bien distincts. Westworld a pour cadre principal le Far West. Rien de bien excitant a priori mais cela prend une esthétique particulière grâce au jeu de contrastes avec les coulisses aseptisées du parc, tout en noir et blanc, en verre et acier.

La beauté de la série passe aussi par des performances d'acteurs remarquables. Anthony Hopkins excelle dans le rôle de directeur et créateur du parc, à première vue âgé et attendrissant mais qui cache en fait quelque chose de plus en plus inquiétant au fur et à mesure que les épisodes avancent. Evan Rachel Wood et Thandie Newton offrent quant à elles des performances tout en subtilité et incroyablement millimétrées comme les robots qu'elles jouent.

Le téléspectateur pourra aussi ressentir en partie la répétition à laquelle les androïdes sont condamnés dans cet incroyable parc, vivant la même journée pendant les mois, voire des années, grâce à la mise en scène rythmée par des marqueurs qui reviennent sans cesse: le personnage de Dolores qui se réveille et nous dit "bonjour", le piano qui joue sa partition, une boîte de conserve qui roule par terre ou encore les imprimantes 3D qui s'activent dans un manège infernal pour fabriquer ces "hôtes" qui commencent inexplicablement à montrer des signes de conscience.

Westworld, saison 1: tous les dimanches sur HBO, les lundis sur OCS à 21h50

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