HuffPost Canada a fermé ses portes en 2021 et ce site est maintenu en tant
qu'archive en ligne. Si vous avez des questions ou des préoccupations,
veuillez consulter notre
FAQ ou contacter
support@huffpost.com.
fleurdelise
On se souviendra que le 22 mai 2008 - jour du dépôt du rapport Bouchard-Taylor -, tous les députés de l'Assemblée nationale ont rejeté précipitamment une recommandation voulant que le crucifix soit «retiré et replacé [...] à un endroit qui puisse mettre en valeur sa signification patrimoniale».
Quand nous, Québécois, brandissons notre fleurdelisé, que disons-nous, au juste? La fierté ne nous envahit que sporadiquement, par exemple quand Xavier Dolan est à la télé.
Notre nation se doit de concevoir un nouveau drapeau qui serait représentatif du Québec.
Il y a 32 ans aujourd'hui, la reine Élisabeth II signait la Proclamation permettant l'entrée en vigueur de la Loi constitutionnelle de 1982. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, ce dossier n'est pas clos. À cet égard, nous avons collectivement un devoir de mémoire, lequel pourrait s'illustrer par la mise en berne de notre fleurdelisé tous les 17 avril.
La fleur de lys est évidemment le plus puissant symbole du Québec et dont l'historicité remonte à la haute Antiquité. Parfois associées à une pointe de lance, ses trois branches évoquent la trifonctionnalité indo-européenne et ses trois vertus cardinales: le labeur, la sagesse et la vaillance.
Un drapeau exprime la fidélité, l'engagement et la solidarité d'un peuple. Cela n'est pas que de vaines paroles. L'usage du drapeau fleurdelisé est l'objet d'une codification précise revue régulièrement depuis 1948. Elle repose en gros sur le principe que le drapeau doit être traité avec les mêmes égards qu'à un chef d'État. Rien de moins!
La mort, le 27 décembre dernier, du principal artisan du drapeau du Canada en 1965, John Ross Matheson (1917-2013), permet de rappeler combien l'unifolié fut adopté dans la controverse et au terme d'un débat déchirant.
L'erreur est généralisée et nous prive du plus fascinant aspect de l'histoire du drapeau québécois. Elle consiste à faire du fleurdelisé le résultat d'une évolution interrompue, de la Nouvelle-France au drapeau actuel. La vérité est en fait beaucoup plus tragique car le fleurdelisé a bien failli ne jamais voir le jour.