POLITIQUE - Qu'a-t-il derrière la tête? Que cherche réellement à faire Emmanuel Macron en faisant fuiter son intention de convoquer un référendum le dimanche 26 mai? Citant un proche du chef de l'État, Le JDD estime ce dimanche 3 février que les chances de cette hypothèse sont désormais "très élevées".
Le président de la République profiterait des élections européennes pour tirer les conclusions du grand débat national et poser plusieurs questions aux Français. "On ne peut pas éloigner le temps de la réponse politique de la fin du débat ni organiser un référendum en septembre", estime un membre du premier cercle macroniste.
Cette idée de coupler élection et référendum ne fait pas l'unanimité, y compris dans la majorité. "Un référendum est une excellente chose. Le faire le jour des européennes n'est pas opportun. Il faut de la clarté", exhorte le député LREM Matthieu Orphelin.
Moins surprenant, l'opposition n'est pas non plus convaincue par cette idée. Marine Le Pen y voit "une manœuvre" du président de la République. "En réalité, tout cela est déjà empaqueté depuis le début. Avant même d'avoir lancé le grand débat, il avait déjà décidé de proposer un référendum le jour des européennes pour détourner évidemment le sujet d'intérêt des européennes, où il sait que les positions qu'il défend sont tout à fait minoritaires dans le pays", a dénoncé la présidente du Rassemblement national sur BFMTV.
Elle estime que le gouvernement a d'ores et déjà les "moyens" de mettre un terme aux manifestations. "Le moyen, c'est faire voter la proportionnelle intégrale, la baisse du nombre de parlementaires, le référendum d'initiative populaire. Puis d'annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale et revenir aux urnes pour que les Français puissent voir élire une Assemblée nationale qui soit représentative de l'ensemble du spectre politique", a-t-elle fait valoir. Autant de propositions qu'elle fera dans la semaine au président de la République qui la recevra à l'Élysée.
Laurent Wauquiez qui sera également reçu estime pour sa part qu'Emmanuel "prendra un grand risque" en cas de référendum "coupé des priorités" des Français. En clair, s'il pose seulement des questions d'ordre institutionnel.
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