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9 mythes sur les crises d'angoisse

9 mythes sur les crises d'angoisse
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andreusK via Getty Images

Imaginez que vous vous promenez dans la rue quand, du coin de l’œil, vous apercevez un semi-remorque qui fonce sur vous. Votre instinct prend le dessus et vous avez une poussée de stress. Il faut bouger. Aussi vite que possible. Pendant quelques secondes, vous avez l’impression que votre vie en dépend.

Imaginez à présent ce que serait votre quotidien si vous ressentiez ça pendant que vous faites vos courses à l’épicerie du coin.

Malheureusement, ceux qui souffrent des crises de panique connaissent bien ces épisodes intenses. "Aujourd’hui encore, on ne s’explique pas bien les mécanismes de ce phénomène", explique Rick Warren, psychologue et conférencier en psychiatrie à l’université du Michigan. Il démêle ci-dessous neuf idées reçues sur le sujet, que véhiculent même ceux qui en sont victimes.

Elles sont dues à une réaction disproportionnée au stress

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Les crises de panique vont bien au-delà de la simple inquiétude ou de l’extrême nervosité. Elles sont débilitantes et durent de quelques secondes à une dizaine de minutes. Une crise peut provoquer une envie de fuite irrépressible. Ceux qui en souffrent peuvent donc se sentir en danger et tenter d’éviter à tout prix la source du problème. "Parce qu’ils ont souvent honte de ces crises, ils mettent en place des stratégies d’évitement. C’est un énorme problème.", explique le Dr. Warren au Huffington Post.

Elles peuvent nous faire tomber dans les pommes

La perte de connaissance est due à une chute de la tension artérielle. A l’inverse, pendant une crise, la tension augmente, explique l’Association américaine de lutte contre l’angoisse et la dépression. Vous avez peut-être l’impression de perdre tout contrôle, mais ce n’est pas nécessairement ce qui se produit, ajoute M. Warren.

Cependant, d’autres symptômes sont tout à fait perceptibles. Une pression artérielle élevée peut vous faire croire que vous êtes en train de succomber à une crise cardiaque, alors qu’il n’en est rien. Vous ressentirez peut-être des douleurs dans la poitrine, des vertiges ou des difficultés à respirer.

Les crises de panique et l’anxiété, c’est la même chose

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Bien qu’ils soient aussi difficiles à gérer l’une que l’autre, le Dr. Warren souligne la nécessité de distinguer les épisodes (c’est-à-dire une ou deux crises) des troubles panique. L’anxiété est un terme générique qui peut englober les troubles panique, les crises d’angoisse régulières, les troubles obsessionnels, etc.

"Les angoissés s’inquiètent de ce qui va leur arriver, dans les cinq prochaines minutes ou au cours de la semaine", explique-t-il. "Mais quand la panique commence à leur pourrir la vie, qu’ils appréhendent la crise suivante, et qu’ils évitent sciemment certaines situations de peur d’être en panique, parler de trouble panique est tout à fait justifié."

Elles dureront toute votre vie

"Les gens croient souvent que si un médecin diagnostique chez eux un trouble de l’anxiété, ils seront obligés de prendre des médicaments pour le restant de leurs jours", souligne le Dr. Warren. Comme les problèmes de santé mentale sont fortement stigmatisés, ceux qui en souffrent risquent de ne pas chercher de l’aide tout de suite, retardant d’autant la résolution du problème.

Les recherches montrent que les thérapies cognitives et comportementales sont aussi efficaces que les médicaments, et qu’il est possible de combiner ces deux approches. "Il est faux de penser qu’il n’existe aucune thérapie, ou que la situation est désespérée", ajoute-t-il. Votre médecin peut vous aider à choisir la méthode qui vous conviendra le mieux.

Elles sont difficiles à comprendre pour les autres

Vous vous souvenez de cette histoire de semi-remorque, que j’évoquais plus haut ? Vous avez probablement en mémoire une situation similaire, où vous avez dû agir sans réfléchir. Ce ne sont pourtant que des variantes de la crise de panique, explique le Dr. Warren. Certains arrivent simplement mieux à les oublier que d’autres.

Il suggère de faire preuve de compassion la prochaine fois qu’une personne de votre entourage en sera la victime : "Ecoutez-la et laissez-la vous décrire ce qu’elle ressent. Soyez dans l’empathie. Repensez à un moment de votre vie où vous vous êtes senti terrifié, par exemple. Ca ne venait peut-être pas de vous, mais vous n’avez pas oublié l’état dans lequel cela vous avait mis."

Elles sont le signe d’une maladie mentale grave

Beaucoup de gens s’imaginent que les troubles de l’anxiété et les crises de panique prouvent qu’ils sont susceptibles de développer d’autres maladies mentales graves, comme la psychose maniaco-dépressive ou la schizophrénie. "Le trouble panique a ses spécificités. Si vous avez encore des doutes, consultez un spécialiste pour lui faire part de vos inquiétudes", suggère le Dr. Warren.

Il suffit de respirer profondément pour se calmer

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"On entend partout qu’en cas de grande anxiété, il faut respirer profondément. Or, dans ces circonstances, une crise de panique peut provoquer une hyperventilation", précise-t-il. En inspirant à pleins poumons, on rejette davantage de CO2, ce qui favorise l’apparition de vertiges et d’engourdissement général. On a l’impression de suffoquer, et on respire d’autant plus vite. Il faut au contraire s’efforcer de respirer moins fort.

Nos proches ne peuvent pas nous aider en cas de crise

Chaque crise de panique est différente. Certaines voudront qu’on leur parle tout le temps, d’autres préféreront qu’on leur fasse penser à autre chose, explique le Dr. Warren. "L’idée est d’essayer de ne pas être dans le jugement et de se mettre à leur place."

Il faut éviter tout ce qui peut les provoquer

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Votre instinct vous dira peut-être d’éviter tout ce qui vous fait du mal, mais le Dr. Warren préconise de faire exactement l’inverse: "Si vous commencez à faire une croix sur certains endroits par peur des crises, votre vie se rétrécit."

En ne faisant que des choses "sans danger" (en fuyant par exemple les lieux qui sont susceptibles de causer une attaque, ou même les films qui provoquent une poussée d’adrénaline), les personnes qui souffrent de ces troubles ne se rendront peut-être jamais compte qu’il n’y a rien à craindre, conclut-il. La meilleure façon d’y remédier, c’est d’employer les techniques cognitives et comportementales, ou d’autres méthodes, après en avoir parlé à un spécialiste.

Ce blog, publié à l’origine sur Le Huffington Post (Etats-Unis), a été traduit de l’anglais par Bamiyan Shiff pour Fast for Word.

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